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[Revue de presse] Priorités pour l’UE : un front commun franco-italien pour la croissance

Pour le ministre italien des Finances, Pier Carlo Padoan, “il faut lier pacte de stabilité et réformes” [Le Figaro]. Le débat entre croissance et rigueur est le sujet central qui occupe les 28 ministres européens des Finances réunis à Luxembourg depuis hier, alors que sont discutées les nouvelles orientations économiques à donner à l’UE dans les cinq prochaines années. L’Italie et d’autres pays comme la France se distinguent par leur volonté d’interpréter le pacte de stabilité de manière moins stricte face à l’intransigeance allemande et celle des pays du Nord de l’Europe.

Rencontre entre Matteo Renzi et François Hollande à l'Elysée le 15 mars 2014

Lors du Conseil ECOFIN qui s’achève aujourd’hui, la voix de l’Italie se fait particulièrement entendre alors que le pays prend la présidence tournante de l’UE à partir du 1er juillet. Appelant à plus de marge pour mettre en place des réformes [Le Figaro], il s’agit surtout d’allonger les délais. C’est ce qu’explique le journaliste Jean-Jacques Mevel : “il ne s’agit pas de réécrire la règle des 3%, mais de se montrer plus flexible” [Le Figaro]. Le front commun emmené par l’Italie et la France s’oppose à la vision allemande et nordiste. Ces derniers jours, Angela Merkel rappelle en effet son engagement en faveur de règles budgétaires strictes après que Sigmar Gabriel, le ministre allemand de l’Economie, se soit prononcé pour un débat sur les règles sur les déficits [Le Monde], déclenchant un vif débat outre-Rhin.

Interrogé sur France Inter ce matin, le Premier ministre français Manuel Valls a appuyé la demande d’assouplissement des règles budgétaires : “oui, il faut plus de souplesse et le fait que le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel et le président du Conseil italien (Matteo Renzi) l’aient dit, c’est une très bonne chose” [Reuters]. L’ancien ministre Pierre Moscovici - qui vise un poste à la Commission européenne - indique également qu’ “avoir un pacte de stabilité plus flexible n’est plus une question taboue” [Les Echos]. Le changement de perception qui s’opère est également soutenu par le FMI qui recommande de procéder à une simplification du pacte de stabilité budgétaire [Les Echos].

Cette volonté franco-italienne a également été soulignée lors d’une conférence de presse conjointe hier à Paris des secrétaires d’Etat aux Affaires européennes français et italien, Harlem Désir et Sandro Gozi. Outre l’enjeu budgétaire, les deux homologues ont annoncé que la croissance - avec la possible mise en place d’un “plan d’épargne européen” évoqué par Harlem Désir - serait au cœur des priorités communes, tout comme l’immigration, la lutte contre le chômage des jeunes, et la transition énergétique [Euractiv.fr].

Les déclarations françaises et italiennes interviennent à la veille d’une rencontre à Paris entre 8 chefs d’Etat sociaux-démocrates européens organisée en vue du Conseil européen des 26 et 27 juin prochains. Dans l’optique de déterminer quelle sera la nouvelle feuille de route de la Commission européenne pour les 5 années à venir et de s’accorder sur le soutien à Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission, François Hollande accueillera Werner Faymann (chancelier autrichien), Elio di Rupo (Premier ministre belge), Matteo Renzi (président du Conseil des ministres italien), Robert Fico (Premier ministre slovaque), Bohuslav Sobotka (Premier ministre tchèque), Helle Thorning-Schmidt (Premier ministre danoise), Victor Viorel Ponta (Premier ministre roumain) ainsi que le ministre de l’Economie allemand Sigmar Gabriel et l’ancien président du Parlement européen Martin Schulz. Euractiv.fr vient rappeler que malgré leur nombre restreint, leur unité est relativement forte.

Si la probabilité que les socialistes européens se rangent derrière Jean-Claude Juncker est forte, ce soutien est cependant conditionné à un programme économique beaucoup moins centré sur l’austérité, une condition sur laquelle Matteo Renzi ne transigera pas [Le Monde].

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