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[Revue de presse] Le gouvernement de Theresa May publie son projet de loi sur le Brexit

Deux jours seulement après la décision de la Cour suprême, le gouvernement britannique a publié jeudi 26 janvier le projet de loi qu’il va soumettre au Parlement pour être autorisé à lancer les négociations de sortie de l’Union européenne. Rencontrant aujourd’hui Donald Trump, Theresa May, dont le discours du 17 janvier annonçait son souhait de quitter le marché unique, compte signer un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, ce que le nouveau président américain a promis de faire. Cette volonté commune des deux dirigeants se heurtera néanmoins à de nombreux obstacles avant de pouvoir se concrétiser.

Theresa May

Le calendrier du Brexit se précise

Malgré elle, Theresa May devra bien composer avec les parlementaires britanniques. Publié hier, le texte “qui donne le pouvoir à la Première ministre d’activer l’article 50, sera présenté à la chambre des Communes et la chambre des Lords avant d’obtenir l’assentiment royal avant la date limite du 31 mars” , a fait savoir dans un communiqué le ministère chargé du Brexit. Un document très bref qui demande aux députés et aux Lords “de conférer le pouvoir à la Première ministre de notifier, selon l’article 50 du traité de l’Union européenne, l’intention du Royaume-Uni de se retirer de l’UE” . Le vote de la loi ne devrait pas poser problème, le principal parti d’opposition, le Labour, ayant promis de ne pas la bloquer, rapporte L’Express.

Néanmoins, l’approbation du projet de loi par le Parlement sera loin d’être une formalité : “[Les parlementaires] vont dans les heures qui viennent commencer à déposer de nombreux amendements pour tenter de modifier le texte proposé par le gouvernement en introduisant certains garde-fous, une tactique d’ores et déjà critiquée par les pro-Brexit qui parlent de tentatives de saboter le processus” , explique RFI. Les parlementaires britanniques ne comptent pas non plus relâcher la pression sur Theresa May à propos de la publication d’un livre blanc détaillant la stratégie du Brexit, qu’elle a finalement acceptée, sans préciser sa date, relate le média.

Les députés et les Lords commenceront à débattre du texte la semaine prochaine, fait savoir RFI. Theresa May espère faire adopter la loi par la chambre basse fin février et la chambre haute début mars, afin de respecter son annonce d’un déclenchement de l’article 50 sur la sortie de l’UE à la fin du mois de mars.

Une rencontre entre deux adversaires de l’UE

Parallèlement à la progression du processus de sortie de l’UE au Royaume-Uni, Theresa May entend préparer son pays à la sortie du marché unique, qu’elle a confirmé le 17 janvier vouloir quitter. Aujourd’hui, elle sera la première dirigeante reçue par le nouveau président américain Donald Trump, qui ne cache pas son hostilité à l’égard de l’UE. La Première ministre britannique “sera reçue à la Maison-Blanche pour évoquer les liens commerciaux post-Brexit et donner une impulsion différente à ‘la relation spéciale’ entre les États-Unis et le Royaume-Uni” , rapporte Le Point (avec l’AFP).

Donald Trump veut “faire de cette rencontre le symbole de sa vision de la diplomatie économique. Celle-ci privilégie les accords bilatéraux sur les traités impliquant des dizaines de pays. Il s’agit aussi de conforter un pays qui a décidé de quitter l’Union européenne, le président américain s’étant dit persuadé que d’autres allaient suivre” , analysent Les Echos.

Néanmoins, si Donald Trump promet de conclure un accord de libre-échangerapidement” avec le Royaume-Uni, le président républicain devra prendre son mal en patience, car la signature d’un tel traité sera tout sauf une sinécure. Premièrement pour des raisons juridiques, puisque “tant que la Grande-Bretagne fait partie de l’Union européenne, elle n’a pas le droit de signer des traités commerciaux, car il s’agit d’une compétence réservée à Bruxelles” , soulignent Les Echos. Si le Royaume-Uni et les Etats-Unis peuvent évoquer un accord de libre-échange, Theresa May n’aura pas le droit d’entamer des négociations formelles avant la sortie effective de son pays de l’UE.

Ces négociations pourraient par ailleurs soulever de nombreux problèmes pour les deux pays. La principale difficulté sera le déséquilibre entre les deux marchés, selon Le Monde, le Royaume-Uni étant la cinquième économie mondiale avec une population de 65 millions d’habitants et les Etats-Unis ayant un PIB près de sept fois supérieur et comptant 320 millions d’habitants.

Pour M. Trump, qui envisage les négociations comme un chef d’entreprise, avec un gagnant et un perdant, la tentation d’imposer ses conditions devrait être énorme” , explique le quotidien. Notamment concernant l’agroalimentaire, l’accord pouvant, par exemple, offrir un débouché pour les OGM américains. Donald Trump pourrait aussi exiger l’ouverture du système public de santé du Royaume-Uni à la concurrence. “En se retrouvant seul, sans le poids économique de l’Union, Londres risque de devoir faire d’importantes concessions” , estime Le Monde.

Un sujet qui sera aujourd’hui au menu des discussions entre la Chancelière allemande et le chef de l’Etat français. Angela Merkel reçoit François Hollande pour un déjeuner de travail à Berlin.

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