“Jamais nous ne tournerons le dos à l’Europe”
“En déplacement à Bruxelles [hier], le président polonais a lancé un appel au calme politique à ses partenaires européens. Andrzej Duda est venu défendre les réformes controversées engagées par les autorités polonaises” , rapporte Euronews.
La Tribune de Genève rappelle que sont concernées “deux lois, sur les médias et le tribunal constitutionnel, adoptées récemment à l’initiative du gouvernement nationaliste du parti Droit et Justice (PiS)” .
Pour Le Figaro, “la droite polonaise, au pouvoir depuis trois mois, calme le jeu, après avoir dit tout le mal qu’elle pense de Bruxelles, de l’Allemagne et des médias étrangers” . Pourtant, “une certaine fébrilité règne au sein des autorités européennes, divisées sur l’attitude à adopter dans cette affaire” , estime la Tribune de Genève.
Standard & Poor’s, plus menaçante que la Commission européenne ?
Le président polonais a déclaré : “jamais nous ne tournerons le dos à l’Europe” [Romandie]. Cependant, ce n’est pas tant la procédure de sauvegarde de l’Etat de droit lancée par la Commission européenne que les réalités économiques qui pourraient inciter le changement de discours polonais.
En effet, pour que cette procédure aille à son terme, l’unanimité des Etats membres est requise. Or, “la Hongrie de Viktor Orban a déjà fait savoir qu’elle s’opposerait à toute sanction contre Varsovie, brisant ainsi l’unanimité dans l’UE” [Le Figaro].
Le Figaro explique que la Pologne vient, la semaine dernière, d’être “rétrogradée par l’agence de notation Standard & Poor’s […] en invoquant des raisons politiques : ‘l’équilibre des pouvoirs […] et l’efficacité d’institutions polonaises-clefs se trouve érodés’ ” , justifie l’agence.
“L’opération de relations publiques entamée par Varsovie va se poursuivre mardi à Strasbourg. La première ministre polonaise, Beata Szydlo, rencontrera les députés européens” [Euronews].
Varsovie en appelle à l’OTAN
Lors du même séjour à Bruxelles, Andrzej Duda a également rencontré Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN. Il a alors appelé à “une présence ‘aussi permanente que possible’ des troupes alliées dans l’Est de l’Europe’ ” , rapporte RTBF.
En effet, “inquiets des agissements de la Russie en Ukraine, la Pologne et les pays baltes souhaitent de longue date une présence permanente de troupes de l’Otan sur leur territoire, mais l’Alliance s’est limitée jusqu’à présent à montrer son engagement par des rotations continues de ses soldats” [RTBF].
Le journal belge précise que “le nouveau gouvernement polonais, sorti des urnes en octobre, est issu du parti conservateur Droit et Justice (PIS), très critique envers la Russie” .