L’Allemagne dans la tourmente politique
Dimanche 19 novembre, les libéraux-démocrates (FDP) ont signifié l’échec des négociations pour la formation d’une coalition gouvernementale avec les chrétiens-démocrates d’Angela Merkel et les Verts. RFI explique que cette coalition inédite “pouvait avoir le charme de surmonter certains clivages traditionnels” , mais que finalement “ces derniers ont fini par l’emporter” . La chaîne de radio ajoute qu’en dépit des “concessions des Verts” , après des semaines de négociations houleuses, “les libéraux (…) ont claqué la porte” .
Alors que, selon Le Point, “la situation n’est pas près de se débloquer” , l’Allemagne entre donc dans sa pire crise politique depuis l’après-guerre. En effet, indique l’hebdomadaire, “la stabilité politique est inscrite quasiment dans les gènes” de la République fédérale depuis sa création en 1949.
Plusieurs solutions s’offrent à Angela Merkel pour sortir l’Allemagne de cette crise. Elle pourrait tout d’abord décider de créer un gouvernement minoritaire, cependant “cette solution obligerait la chancelière, sur chaque vote important, à grappiller des voix à l’extérieur de sa majorité relative pour faire adopter ses projets” [RFI]. Une option jusqu’ici écartée par la cheffe du gouvernement.
Par conséquent, cette dernière serait susceptible de préférer la tenue de nouvelles élections, qui pourraient avoir lieu en 2018. Pour RFI, Mme Merkel devrait pouvoir s’appuyer sur son parti “qui a serré les rangs” . Elle s’est même d’ores et déjà déclarée “candidate des chrétiens-démocrates” dans le cas d’un nouveau scrutin.
Il s’agit toutefois d’une solution que le président de la république Frank-Walter Steinmeier voudrait éviter. C’est à cette fin qu’il a décidé de “recevoir un à un les négociateurs” des partis qui pourraient rentrer dans une coalition autour d’Angela Merkel, afin des les convaincre de reprendre les discussions [Le Point]. Des rencontres qui ont démarré mardi 21 novembre [Le Vif].
Cette crise politique est, selon le chroniqueur Bernard Guetta, “un coup dur” tant pour l’Allemagne que pour l’Europe [Franceinfo]. En effet, d’après le journaliste, qui s’exprimait dans l’émission Soir 3, en l’absence d’un nouveau gouvernement “aucune décision ne sera prise et ça peut mettre un coup de frein aux réformes voulues par Emmanuel Macron” .
Au “sommet européen du mois de décembre où l’on devrait débattre de l’union économique et monétaire” , la situation risque donc de stagner, estime Le Point. Ainsi, Bernard Guetta affirme que “politiquement, l’Allemagne devient un maillon faible” dans l’Union européenne [Franceinfo].
Theresa May prête à avancer sur la facture du Brexit ?
Lundi 20 novembre, la Première ministre britannique a réuni “plusieurs membres de son gouvernement” , dans le cadre de ce qui est considéré comme un “conseil de guerre” par les média d’outre-Manche [Le Point].
Il aurait été décidé de doubler la somme proposée, qui s’élève pour le moment à 20 milliards d’euros, pour effacer l’ardoise que Londres doit à Bruxelles pour son retrait de l’UE. Cette proposition devrait être faite “vendredi lors d’une rencontre à Bruxelles avec Donald Tusk, le président du Conseil européen” , cependant de manière officielle “aucun chiffre précis ne sera avancé” [Libération]. En contrepartie, Le Point explique que le Royaume-Uni veut obtenir de l’UE “des garanties sur la signature d’un ‘bon’ accord sur la future relation commerciale entre le Royaume-Uni et l’UE” .
Cette proposition resterait toutefois loin des 60 à 100 milliards d’euros évoqués par les Vingt-Sept. La facture du Brexit est un des trois dossiers sur lesquels les Européens souhaitent avancer avant de lancer les négociations sur le futur accord commercial. Ainsi, lors du “prochain Conseil européen, les Vingt-Sept doivent décider si des ‘progrès suffisants’ ont été accomplis dans la première phase des négociations” [Libération].
Un autre dossier prioritaire est source de tension, celui de la frontière irlandaise. Dublin, explique The Guardian, “a tiré un coup d’avertissement” après l’annonce de l’offre de Londres. L’Irlande menace d’opposer son veto à toute avancée dans les discussions tant qu’il n’y aura pas de garantie “qu’une frontière physique ne serait pas rétablie avec l’Irlande du Nord” [Le Point].