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[Revue de presse] Immigration : la France tente d’apaiser l’Italie

En marge du Conseil des ministres consacré à la gestion de la “crise migratoire” que l’Italie peine à gérer seule, les ministres de l’Intérieur italien, français et allemand se sont retrouvés hier à Luxembourg. Si les trois Etats affichent leur entente, un accord est loin d’être trouvé sur la gestion et la répartition des réfugiés.

Angelino Alfano et Bernard Cazeneuve

L’afflux de réfugiés et d’irréguliers à travers la Méditerranée sème la zizanie en Europe” , titre Le Figaro.

En effet, depuis la semaine dernière, l’Italie retient 200 migrants (demandeurs d’asile, réfugiés et/ou migrants économiques) à sa frontière avec la France, cette dernière ne souhaitant pas les voir arriver sur son territoire. Plusieurs dizaines d’entre eux, n’acceptant pas l’idée qu’on leur interdise de rejoindre l’Allemagne, refusent de quitter les lieux et mènent une grève de la faim en signe de protestation.

L’Allemagne a elle aussi manifesté sa réticence à accueillir de nouveaux migrants économiques sur ses terres et compte sur l’Italie pour les retenir.

En effet, L’Express rappelle que si l’UE a bien agi pour sauver de la noyade les migrants arrivant sur les côtes méditerranéennes, c’est l’Italie seule qui gère ces nouveaux venus.

Une situation délicate et intenable pour cette dernière, déjà débordée par l’arrivée massive de nouveaux migrants chaque jour (57 000 arrivées depuis le début de l’année).

Lundi, le président du Conseil italien Matteo Renzi avait menacé les pays européens d’un “plan B” s’ils ne respectaient pas le principe de solidarité demandé par la Commission européenne en matière d’accueil des réfugiés. Ainsi, l’Italie comptait laisser passer les migrants clandestins dans ses pays voisins.

Le Figaro rapporte que si les pays européens refusaient de soutenir l’Italie dans la gestion de ces personnes, M. Renzi leur accorderait un “permis de séjour temporaire” . Comme dans chaque pays, celui-ci “permettrait à son bénéficiaire de circuler librement dans le reste de l’Europe pendant une durée de temps limitée (de trois mois à un an, selon les cas de figure)” . Une “réponse musclée” selon le journal, qui rappelle que l’Italie avait déjà eu recours à cette option en 2011.

L’Express estime que cette annonce est une réaction au revers électoral que le parti a subi il y a quelques semaines. Matteo Renzi pense avoir été puni par les Italiens pour sa “politique d’humanité et de générosité” envers les migrants. Désormais, il change de cap et durcit le ton.

La France a rétorqué que l’Italie se devait de respecter les règles européennes. Des propos qualifiés de “rodomontades” par M. Renzi. Pour le Le Figaro, une “crise politique de grande ampleur” est à craindre.

Face à cette montée des “tensions” [Le Monde], la Commission européenne a décidé de réunir hier les ministres de l’Intérieur français, allemand et italien à Luxembourg. Tous avaient la volonté de “calmer la crise Vintimille” , selon Les Echos.

Après leur échange, les trois responsables politiques ont décidé de faire bonne figure, relate Le Monde. Le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve a déclaré à la presse : “Vous avez trois amis devant vous” et d’insister sur l’importance de la “solidarité à l’égard des réfugiés, solidarité entre nous” .

Pour le quotidien, c’est une manière, “en filigrane” , d’accepter le programme de la Commission sur l’immigration “à condition, toutefois, qu’il soit complété par des mesures permettant un examen rapide du statut des personnes arrivées en Italie et en Grèce et le renvoi rapide de ceux qui ne pourraient prétendre à être accueillis” .

La Commission propose en effet que les 28 Etats se répartissent 40 000 migrants afin d’alléger leur prise en charge par l’Italie et la Grèce.

De leur côté, les ministres de l’intérieur des 28 pays de l’Union européenne ont, selon Les Echos, tous répondu positivement à l’idée “d’assumer leur part de l’asile, actuellement fourni à 75 % par 5 pays [européens]” , “mais seulement dans le principe”… Le Monde rappelle en effet qu’une dizaine d’Etats membres restent hostile à une répartition obligatoire des migrants sous forme de quotas.

Incapables de s’accorder sur des mesures plus concrètes, les Etats membres ont repoussé leur réponse au mois de juillet. En attendant, ils devraient de nouveau aborder cette question lors du sommet européen des 25 et 26 juin prochains [Les Echos].

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