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[Revue de presse] En Crimée, la voie est presque libre pour la Russie

“Oui, nous sommes du côté du peuple ukrainien et de leur droit à décider de leur avenir. Et non, nous n’acceptons pas que la Russie bafoue la souveraineté de l’Ukraine et la piétine. Nous sommes unis, ensemble, pour les droits de l’Ukraine ! Et nous allons imposer de dures sanctions si Moscou ne change pas de cap” a mis en garde, dimanche, le Premier ministre britannique David Cameron [La Croix]. Tandis que la Russie avance ses pions en Crimée tout en assurant les Occidentaux d’une issue diplomatique à la crise ukrainienne, la presse souligne que rien ne semble vraiment s’opposer au rattachement de la région à la Fédération de Russie.

Soldat russe Crimée Ukraine

C’est un double jeu que Vladimir Poutine mène depuis l’invasion militaire de la Crimée. Alors qu’au téléphone avec Angela Merkel et David Cameron il évoque la solution diplomatique, la réalité des faits indique un renforcement des liens entre Moscou et la péninsule ukrainienne [Le Monde]. En effet, la présence militaire russe se fait de plus en plus importante, “créant le fait accompli dans la province ukrainienne au détriment de Kiev” analyse Libération. De plus, les autorités de Crimée se préparent à adopter le rouble comme nouvelle monnaie [Le Figaro].

Une situation de fait qui est également largement due à la volonté des Ukrainiens russophiles de Crimée qui s’exprimeront dimanche sur le rattachement de leur région à Moscou. Ce référendum organisé par les autorités régionales de Crimée apparaît comme “inéluctable” selon La Croix, malgré le non-respect du droit international décrié par la communauté internationale.

L’accalmie n’est donc pas pour bientôt alors que la Russie refuse la création d’un groupe de contact voulue notamment par David Cameron, Angela Merkel, Barack Obama et François Hollande [Les Echos]. “Nous sommes préoccupés par l’absence de signes de désescalade sur le terrain” , a indiqué le porte-parole de Catherine Ashton, Maja Kocijancic [Le Point].

La situation semble même se compliquer alors que l’ensemble de la presse revient sur les propositions russes de sortie de crise présentées hier par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans le but de “ramener la situation dans le cadre du droit international” selon ses dires [Le Figaro]. L’OTAN commence ainsi à s’investir en déployant des avions-radars au-dessus de la Pologne et la Roumanie [Euronews].

Pour l’heure, la piste du dialogue privilégiée par l’UE n’est donc pas une solution suffisante. Les menaces de sanctions brandies par les 28 suite au Conseil de jeudi dernier ne semblent pas avoir reçu l’écho espéré. Toutefois, l’Allemagne demeure l’un des seuls interlocuteurs européens qui reste sur le devant de la scène [La Croix], mais Berlin ne souhaite pas utiliser l’arme économique contre la Russie. Les importations allemandes de gaz et de pétrole sont en effet très dépendantes de la Russie [Euronews]. Ainsi, Les Echos dressent un bilan critique des tentatives européennes et reviennent sur la position de force de Vladimir Poutine, désormais “maître de l’agenda ukrainien” .

Or, si la Russie est donnée gagnante, l’expert stratégique d’origine polonaise Zbigniew Brzezinski avance que “Si Poutine prend la Crimée, il perdra l’Ukraine” [Le Figaro]. Un mouvement russe qui aura également des effets collatéraux pour ses voisins de la Communauté des Etats indépendants [Le Figaro].

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