A l’approche des élections européennes, de nombreux sujets importants ressurgissent, comme la taxe sur les transactions financières qui fait l’objet d’un projet de directive initié par la Commission européenne en 2011 et publié en 2013 [Le Parisien]. Sujet épineux si l’on en croit l’hostilité britannique [Le Monde], l’ambition européenne est de taxer à hauteur de 0,1% les actions et obligations dans l’UE et à hauteur de 0,01% les produits dérivés, pouvant ainsi mener à la collecte de 30 milliards d’euros qui serviraient à l’investissement public et ainsi au soutien de l’emploi. A ce jour onze Etats membres (France, Italie, Allemagne, Belgique, Espagne…) ont accepté le principe de cette taxe.
Ce dossier subit la pression des engagements pris par la France et l’Allemagne d’obtenir un accord avant l’échéance électorale du 25 mai. Un calendrier qui est susceptible d’empiéter sur l’ambition du projet selon Pascal Canfin, ancien ministre délégué au Développement : “c’est la dernière occasion de parvenir à un accord. Le texte peut se présenter sous plusieurs versions. Selon les options choisies, il pourra s’agir d’un véritable lancement de la taxe. Ou de son “enterrement” livre-t-il au Journal du Dimanche à propos de la réunion des ministres des Finances. Et de rajouter ses craintes vis-à-vis d’un accord a minima : “l’Europe se privera de 90% de la taxe à laquelle elle pouvait prétendre. Et ce sera une extraordinaire occasion manquée” . Libération qualifie cette réunion de “moment de vérité” sur l’avenir de cette taxe et pointe également le risque d’une solution à “dispositif allégé” en raison des désaccords sur le texte.
“Manuel Valls sauvera-t-il la taxe sur les transactions financières ?” s’interroge Le Monde. En effet, le quotidien revient sur les oppositions françaises qui viennent du côté des banques et du ministère de l’Economie et des Finances, surtout en ce qui concerne la taxation des produits dérivés - la grande majorité des transactions. Les espoirs dans l’action du Premier ministre d’un membre de l’association Attac, Thomas Coutrot, sont donc grandes : le chef du gouvernement “peut désavouer l’affligeante servilité de Bercy envers le lobby bancaire. Il peut affirmer la prééminence du politique en prenant enfin, avec l’Allemagne et la Commission, une décision que les citoyens de France et d’Europe attendent depuis de longues années” .