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COP23 : Angela Merkel et Emmanuel Macron sur le devant de la scène

Mercredi 15 novembre, la séquence de “haut niveau” a débuté à la COP23, qui se tient à Bonn (Allemagne), où Angela Merkel et Emmanuel Macron ont chacun tenu un discours. Les deux dirigeants, très attendus, ont voulu réaffirmer leur engagement dans l’Accord de Paris, même si les ONG ont regretté l’absence d’annonces nouvelles.

macron cop23 discours
Emmanuel Macron lors de son discours à la COP23 - crédits : Twitter (Emmanuel Macron)

Profil bas

La vingt-troisième Conférence des parties (COP23), organisée à Bonn du 6 au 17 novembre, a vu, mercredi 15 novembre, commencer “sa phase politique avec la venue d’une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement” [Le Monde]. Cette réunion, dont le but est d’organiser la mise en œuvre de l’Accord de Paris de 2015 sur le climat, est “présidée par les îles Fidji mais organisée en Allemagne [pour des raisons logistiques] au siège du secrétariat général des Nations unies sur le climat” [Le Figaro].

Le Monde relate que tandis que “les groupes de travail poursuivaient leurs travaux dans le huis clos des salles de négociation” , les chefs d’Etat et de gouvernement sont venus “prouver, à la tribune de l’assemblée plénière, leur bonne foi face au défi climatique qui déstabilise la planète” . Un exercice délicat notamment parce que les Etats-Unis, qui sont, rappelle le quotidien, le “deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre” , font depuis le début de la COP23 “profil bas” . En effet, Washington n’a dépêché à Bonn “qu’un conseiller technique faire la promotion des énergies fossiles” [Le Figaro].

La France et l’Allemagne, seuls Etats européens et du G7 dont le dirigeant a fait le déplacement, étaient donc particulièrement attendus. Toutefois, estime Le Figaro, Angela Merkel et Emmanuel Macron n’ont pas réussi à “rassurer sur le respect des engagements pris à Paris” car “l’un comme l’autre se trouvent pris au piège de leurs politiques nationales respectives” .

L’Allemagne engluée dans sa politique interne

Première à prendre place sur la tribune, la chancelière allemande a annoncé que “l’Allemagne va rajouter 100 millions d’euros, dont 50 millions dans le Fonds mondial d’adaptation, à l’aide aux pays les plus vulnérables” , et ce dans une volonté “d’être pris au sérieux” [Le Monde].

Mme Merkel a en outre soutenu “la volonté de son gouvernement de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre (…) d’ici 2020″ [RFI]. Cependant, sur la question du charbon, sur laquelle elle était très attendue, la chancelière “n’a rien promis” d’après la radio, justifiant qu’il faut aussi “se préoccuper des questions sociales et des questions économiques” .

Pour Angela Merkel, les questions climatiques sont centrales dans les négociations en cours pour former une coalition gouvernementale. Le Figaro résume : “les Verts veulent un pas en avant, mais les conservateurs et les libéraux s’inquiètent pour l’emploi et l’économie” .

Secouer la planète

Emmanuel Macron, de son côté, a tout d’abord présenté un constat alarmiste en rappelant à l’assemblée plénière que “le seuil de l’irréversible a été franchi. Les équilibres de la planète sont prêts à rompre” [Les Echos]. Pour RFI, le président français souhaite “secouer la planète” et “redonner du souffle à l’Accord de Paris signé il y a deux ans” .

M. Macron mise également sur l’Europe pour faire bouger les choses d’après Les Echos. Cependant, à en croire Libération, ironique, ses “homologues [européens] (…) semblent se réduire à l’Allemagne” dans la mesure où le président “n’a cessé d’évoquer le couple franco-allemand” . Dans son allocution, Emmanuel Macron a explicité plusieurs actions que l’Europe doit mener. Il a ainsi appelé les Européens à “compenser la perte de financements américains” du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) [France 24]. Par ailleurs, le président français s’est prononcé en faveur d’ “un vrai prix plancher carbone” , du “développement des interconnections entre les réseaux électriques nationaux” ou encore du “stockage de l’énergie” [Les Echos].

Sur le nucléaire, où Emmanuel Macron était aussi attendu que l’était Angela Merkel sur le charbon, le chef de l’Etat a profité de son intervention pour défendre sa “méthode” et le “report des fermetures” de centrales [Le Figaro]. Selon le quotidien, le président est “instruit par l’exemple allemand” , car pour lui “c’est nous condamner à rouvrir des centrales à charbon” que de fermer trop rapidement les centrales nucléaires.

Les ONG déçues

A la suite de son discours, certaines ONG, avec lesquelles il s’est entretenu “en fin de journée à huis clos” , ont fait part de leur déception [Libération]. Selon la Fondation pour la nature et l’Homme (anciennement Fondation Nicolas Hulot), “le président n’a pas fait d’annonce nouvelle pour accélérer la transition écologique de la France” [France 24]. Armelle Le Comte d’Oxfam France, citée par Libération, regrette également que M. Macron “n’a[it] fait aucune nouvelle annonce financière pour les pays les plus pauvres, qui sont pourtant en première ligne du changement climatique” .

Pour Les Echos, Emmanuel Macron réserverait ses annonces “pour le sommet international qui va se tenir à Paris le 12 décembre” . Ce sommet, qui célèbrera les deux ans de l’Accord de Paris, a pour de but de “mettre en évidence les premiers résultats concrets (de la lutte climatique), et surtout mobiliser les financements publics et privés” [France 24].

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