Le Conseil des premières réponses
“Crucial” pour Le Parisien, “à hauts risques” selon La Dépêche, un “ballet” d’après Le Monde ou encore “capital” dans les colonnes de la Tribune de Genève. Les qualificatifs entourant le Conseil européen d’aujourd’hui et demain ne sauraient manquer de diversité.
L’essentiel résume : il s’agit d’un “moment crucial pour l’unité européenne” . “Les dirigeants européens vont tenter d’arracher un compromis d’ici vendredi à Bruxelles pour garder le Royaume-Uni dans l’UE, dans un contexte de crise migratoire sans précédent” , explique le quotidien luxembourgeois. La Tribune de Genève donne la parole au politologue suisse Frédéric Esposito, qui insiste sur l’importance de la question britannique. “Avec le Brexit, on touche à l’un des éléments fondamentaux de la construction européenne” .
Du côté français, l’aspect économique prévaut. “Paris refuse que Londres s’arroge une place à part dans la gouvernance économique européenne à la faveur des négociations sur le Brexit” indiquent Les Echos. Depuis le début de négociations, la France a conservé les mêmes réserves vis-à-vis des exigences britanniques.
Outre-Rhin, Angela Merkel aura attendu les derniers instants avant le début du Conseil pour prendre position. Les demandes de David Cameron sont, selon la chancelière “nécessaires et justifiées” [El Mundo]. Pourtant, Angela Merkel a bien conscience que l’Union européenne “ne dispose pas encore des assurances” nécessaires pour éviter un Brexit [El Economista]. Pour la presse italienne, la position allemande s’explique par les “graves dommages économiques” pouvant toucher le pays [La Stampa]. Or, aux prises avec la crise migratoire, la chancelière ne semble pas vouloir courir ce risque.
A quelques mois d’un probable vote, le flou règne
Dans tous les cas, le référendum approche au Royaume-Uni. Le Monde évoque “un vote probablement fixé au 23 juin” . Toutefois, “malgré les déclarations de bonne volonté de David Cameron, des points restent en débat” [Les Echos]. Jusqu’à l’essence de l’accord semblerait-il. Jean-Claude Juncker évoquait en effet hier son “espoir d’une solution créative pour un accord avec Londres” rapporte l’édition italienne de EUNews.
Si “le sentiment qui prévaut, tant à Bruxelles qu’à Paris, est qu’un accord est en vue” , d’après Le Monde, tout ne s’arrêtera pas vendredi. Tandis qu’au Royaume-Uni David Cameron lancera la campagne officielle, le Parlement européen entend bien garder la main. “Un accord Londres-Bruxelles ne sera valide uniquement avec l’accord du Parlement européen” a averti Martin Schulz, président de l’institution [Il Fatto Quotidiano].
Il restera également à voir comment la population britannique, première concernée par la question, réagira une fois l’accord présenté. “Les Britanniques et l’Europe, un désamour aux multiples racines” , présente l’Express, qui rappelle que “selon les derniers sondages, les partisans d’une sortie de l’UE creusent l’écart” .
Une situation dont Libération s’agace : “les partenaires de David Cameron n’en reviennent toujours pas : comment le Premier ministre britannique a-t-il réussi à se piéger de la sorte ?”
Manche ou Méditerranée, vers où regarder ?
En parallèle de la question britannique, l’autre sujet majeur du Conseil est la crise migratoire, qui dure depuis des mois et se trouve loin d’être solutionnée. Pour le Spiegel, le Brexit “détourne” le Conseil européen d’une crise majeure, alors que dans le même temps Angela Merkel est à la recherche d’une “Europe de la coopération” . D’après Le Temps, “la chancelière apparaît lâchée au sein de l’UE à la veille d’un sommet européen capital pour tenter de résoudre la crise des réfugiés” . Dans les médias francophones, il n’y a guère que RFI pour mentionner “Brexit” et “crise des réfugiés” au sein d’un même titre.