Le monde entier dans la lutte contre le réchauffement climatique
“Le seuil des ratifications - 55 Etats représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre - a été atteint en moins d’un an” , s’est félicitée l’Elysée [Le Monde]. La COP22 sera l’occasion de discuter de la mise en œuvre de l’accord, explique le quotidien.
Une démarche nécessaire, étant donné que “l’accord ne comprend pas d’objectif contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre décliné par pays, comme c’était le cas du Protocole de Kyoto” , précise Le Figaro. Chaque Etat a déterminé ses propres objectifs pour 2025 ou 2030. Si l’accord prévoit un réchauffement climatique “bien en-deçà de 2°C” et une poursuite des efforts “pour limiter la hausse à 1,5°C” , les plans nationaux ne peuvent permettre d’espérer une augmentation de la température globale de moins de 3°, souligne le journal. C’est pourquoi à la COP22 seront notamment débattues les questions de “transparence” des feuilles de route des pays signataires, afin que la réalisation des objectifs puisse être sérieusement suivie. Une date butoir pour fixer les règles de transparence devrait être décidée à l’issue de cette rencontre des chefs d’Etat.
L’accélération des négociations climatiques est un signe encourageant. “Jamais nous n’aurions imaginé, il y a un an, que l’accord de Paris entre en vigueur aussi rapidement” , affirme Paula Caballero, membre du World Resources Institute, un groupe de réflexion américain cité par La Croix. Le fait que l’accord soit entré en vigueur avant la COP22 permettra de gagner du temps, puisque la réunion de Marrakech n’est pas destinée à pousser d’éventuels Etats retardataires à ratifier le traité.
“Il n’est pas question de temporiser puisque nous avons la certitude que l’accord sera mis en œuvre” , selon le Malien Sayni Nafo, président du groupe Afrique dans les négociations climatiques. Le quotidien rapporte également les propos de la négociatrice française, Laurence Tubiana, pour qui “l’enjeu le plus important à Marrakech, c’est de se mettre d’accord sur une date butoir pour décider des règles d’application de l’accord, notamment sur les règles de transparence” . “Ce pourrait être 2018″ , estime-t-elle.
Des plans nationaux qui doivent encore être améliorés
“Malgré les engagements volontaires pris à Paris il y a un an, le monde se dirige d’ici 2100 vers des températures de +2,9 à +3,4°C par rapport au niveau pré-industriel, qui sont synonymes d’impacts dévastateurs” selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) [Europe 1]. Un constat alarmant, d’autant que les “engagements [des Etats] en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, d’adaptation, de plan de financement, etc. ne figurent pas dans la partie contraignante de l’accord” , rapporte Libération.
Des cycles de révision des engagements nationaux, prévus tous les cinq ans, visent à pallier cette absence, et ainsi améliorer ces plans pour renforcer davantage les objectifs des Etats. “Certains Etats ont fait des propositions conservatrices. Mais ils pourront désormais être plus ambitieux” espère Laurence Tubiana, la négociatrice française de l’accord, également citée par le quotidien.
France Soir passe en revue quelques chiffres encourageants : “Les émissions du secteur énergétique (2/3 des émissions mondiales) ont stagné en 2015 pour la 2e année consécutive, avec une croissance économique mondiale de 3%, confirmant l’amorce d’un découplage” note le journal. Les énergies renouvelables connaissent une croissance remarquable, atteignant aujourd’hui “15% de la production d’énergie et 23% de la production d’électricité” . Le solaire se démarque particulièrement parmi ces dernières. Avec un coût en baisse de 80% entre 2009 et 2015, “cette énergie est devenue compétitive par rapport au gaz et au charbon dans certains pays (Chili, Emirats, Inde, etc.)” .
Néanmoins, de nombreux obstacles se dressent face à la volonté de limiter l’augmentation planétaire de la température. Le secteur du charbon se développe toujours et reste particulièrement prééminent dans la production d’énergie, ce qui met sérieusement en péril les objectifs de l’accord de Paris. De même, “les subventions accordées chaque année aux énergies fossiles (allègements fiscaux, soutiens à l’activité pétrolière, etc.), ont dépassé 500 milliards de dollars (2010), selon l’OCDE et l’AIE” , l’Agence internationale de l’énergie.