Coup d’envoi du Brexit la semaine prochaine
“La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a désormais une date” , annonce L’Express. Theresa May activera mercredi prochain l’article 50 du traité sur l’Union européenne entérinant officiellement le divorce de son pays avec l’UE, a indiqué lundi un porte-parole de Downing Street. En réponse, le président du Conseil européen Donald Tusk a déclaré sur Twitter “se donner 48 heures après le déclenchement du Brexit pour présenter aux Vingt-Sept les lignes directrices des négociations” [BBC].
Cette nouvelle intervient “après le feu vert du Parlement britannique puis l’assentiment royal donné jeudi par Elizabeth II” , retrace France info. Les deux années de négociations entre Londres et les Etats membres qui vont alors débuter devraient aboutir à un retrait effectif le 29 mars 2019, “juste avant les prochaines élections au Parlement européen” . Le Figaro n’écarte cependant pas la possibilité “d’une rupture des négociations durant le processus” .
Aux nostalgiques, Le Point rappelle que cette procédure de divorce intervient au terme “de quarante ans d’un mariage sans amour où les questions économiques ont toujours primé sur le projet politique” . L’hebdomadaire résume la présence du Royaume-Uni dans l’UE à “une relation utilitariste” . Selon M. Menon, professeur de politique européenne au King’s College interrogé par le journal, l’arrivée sur le tard des Britanniques “a renforcé le sentiment d’inconfort (…), le sentiment que nous avions rejoint un club façonné par d’autres et pour leur intérêt” .
A Bruxelles, “tout est prêt”
Margaritis Shinas, porte-parole de la Commission européenne, a indiqué que “tout était prêt côté UE” [L’Express]. Le négociateur en chef de l’UE sur le Brexit, Michel Barnier, devrait donc “pouvoir entamer les discussions avec son homologue britannique, David Davis” , qui y voit “la négociation la plus importante pour le pays depuis une génération” [France info]. M. Davis a en outre ajouté que le gouvernement était “clair sur ses objectifs : un accord qui fonctionne pour toutes les nations et régions du Royaume-Uni et bien sûr pour l’ensemble de l’Europe” [BBC].
“Un sommet des dirigeants européens se tiendra dans les quatre à six semaines” suivant le 29 mars, pour fixer le cap et les lignes rouges des pourparlers, mentionnent Les Echos. Les négociations “ne devraient véritablement débuter que six à huit semaines après le déclenchement du Brexit, une fois que la Commission aura donné son feu vert et que son négociateur, le Français Michel Barnier, aura reçu un mandat de la part des 27 autres pays de l’UE” [L’Express].
Une sortie qui masque mal la menace d’éclatement au Royaume-Uni
Le déclenchement du Brexit, pourtant déjà retardé, demeure perturbé par le cas écossais. La dirigeante du Parti national écossais (SNP), Nicola Sturgeon, “a annoncé la semaine dernière qu’elle demanderait la tenue d’un nouveau référendum d’indépendance entre l’automne 2018 et le printemps 2019″ [Le Monde]. Mme Sturgeon, confortée “par 48% des Ecossais qui se disent désormais favorables à la séparation” , demandera donc probablement mercredi “l’accord du gouvernement britannique pour lancer la procédure” , indique le journal.
Parmi les sujets brûlants que Theresa May devra traiter apparaît aussi la facture salée “de 60 milliards euros” , que les Vingt-Sept ont l’intention de faire payer aux Britanniques [Le Figaro]. “Le sort des ressortissants européens au Royaume-Uni et britanniques installés sur le Continent devrait être abordé dès le début des négociations” , prévient le journal.