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La jeunesse se mobilise pour la création d’un service civique européen

Des associations de jeunes se sont réunies à Saint-Ouen (Seine Saint-Denis) à l’initiative du Collectif pour un Service Civique Européen, soutenu par la Commission européenne. Objectif de cette rencontre : définir un cadre à ce futur engagement des jeunes à l’échelle de l’Union.

Benjamin Sibille, fondateur du Collectif pour un Service Civique Européen, devant des représentants d'associations de jeunes, à Saint-Ouen, le 26 janvier 2022 - Crédits : Toute l'Europe
Benjamin Sibille, fondateur du Collectif pour un Service Civique Européen, devant des représentants d’associations de jeunes, à Saint-Ouen, le 26 janvier 2022 - Crédits : Toute l’Europe

“Imaginez ! 4,6 millions de jeunes pourraient participer à ce Service Civique Européen, c’est fou !” Benjamin Sibille est un enthousiaste. Toute la soirée, il caracole entre les salles du bâtiment de la House of Codesign, discute avec tout le monde, le sourire aux lèvres, et s’attelle énergiquement à l’organisation de la soirée.

Le fondateur du Collectif pour un Service Civique Européen (CSCE) a réuni, mercredi 26 janvier, dans cet espace de séminaire situé à Saint-Ouen, des associations de jeunes, des représentants d’Erasmus + ou encore des membres d’Unis-Cité - l’association à l’origine du service civique en France. Il est 18 heures. “Ce soir, on a formé plusieurs groupes de jeunes qui vont discuter autour de 4 thématiques. Toutes les 20 minutes, ils vont tourner et faire leurs propositions, pour définir quelle forme pourrait prendre le service civique européen”, explique Benjamin.

Accompagné de Boris Jaros et Charlotte Faye, il pousse depuis 2018 en faveur de cette “mobilité européenne”. Une activité qui s’est concrétisée en 2020 : “On a lancé une expérience avec Unis-Cité. Des jeunes ont pu réaliser 6 mois de service civique à Metz puis 6 mois en Europe”.

Expérience renouvelée en 2021 avec 12 jeunes français accompagnés de 12 européens de la même génération (Italiens, Tchèques, Allemands…) qui viennent en aide aux personnes âgées, notamment en informatique à domicile, et sensibilisent à la lutte contre les discriminations dans les écoles. Le CSCE a bénéficié de fonds du corps européen de solidarité pour mettre en place son expérimentation.

Le collectif a ainsi été lauréat du prix Charlemagne en 2020 et a relayé son action sur la plateforme de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Une idée qui est remontée jusqu’au président de la République qui a repris la proposition et en a fait un de ses objectifs pour la présidence française du Conseil de l’UE. Et ce alors même que 2022 a été consacrée année européenne de la jeunesse.

Complémentarité

Des responsables associatifs et politiques étaient également présents. L’événement est en effet soutenu par la Représentation de la Commission Européenne en France qui y voit un projet “enthousiasmant et concret de ce que représente l’Union européenne, de ce que sont les valeurs européennes”, selon les mots de Céline Ruiz. L’analyste politique en charge de la jeunesse et de l’éducation voit d’ailleurs beaucoup de complémentarité avec la recommandation relative au volontariat des jeunes proposée par la Commission le 13 janvier dernier et qui valide la mise en œuvre du corps européen de solidarité.

Le mot complémentarité revient d’ailleurs souvent. Pas question de remplacer les dispositifs existants par un service civique européen. Il s’agit plutôt de les compléter et de “leur apporter une nouvelle impulsion”, souligne Ilana Cicurel, députée européenne (Renew Europe). “Il faut toucher cette jeunesse moins favorisée, qui n’a pas le réflexe ou les moyens de partir à l’étranger. Et puis grâce aux compétences que l’on acquiert, au niveau de la langue, et les valeurs que l’on partage, c’est aussi un moyen pour améliorer l’accès à l’emploi des jeunes européens”, défend-elle. Le nom service civique pourrait même être un meilleur vecteur d’attractivité, confie-t-elle, et donc parfaitement compléter le corps européen de solidarité qui reste méconnu après 5 ans d’existence.

D’ailleurs, “hasard du calendrier ou coup de pouce du destin”, l’eurodéputée vient de déposer un amendement à un rapport en commission culture du Parlement, pour pousser les Etats membres à se doter d’un service civique national (ce n’est pas le cas pour les 27 pays membres) mais aussi à accepter l’idée de la création d’un service civique européen.

19h30 : il est l’heure de la restitution de toutes les idées évoquées pendant les échanges. Obtention d’un certificat de langue après les quelques mois de volontariat (il a été proposé un service civique de 12 mois modulables), mise en place d’un pass interrail pour se déplacer, développement des réseaux de familles d’accueil, information sur le dispositif en amont dans les écoles et les collèges…Tout un éventail de propositions a été compilé et sera “de nouveau consigné sur la plateforme de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, mais aussi proposé aux décideurs publics”, conclut Benjamin Sibille, toujours le sourire aux lèvres.

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