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Eurocampus : le dernier événement de la PFUE fait la part belle aux universités européennes

En clôture de la présidence française du Conseil de l’UE, le Palais des Congrès de Versailles a accueilli jeudi 30 juin le Campus des universités européennes. Celles-ci sont le fruit d’une initiative présentée en 2019 qui invite à la création d’alliances entre établissements universitaires européens, avec pour objectif la promotion des valeurs communes de l’Union.

La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau a plaidé, le 30 juin a Versailles, en faveur des "universités européennes" comme moyen de promouvoir les valeurs européennes - Crédits : Toute l'Europe
La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau a plaidé, le 30 juin à Versailles, en faveur des “universités européennes” comme moyen de promouvoir les valeurs européennes - Crédits : Toute l’Europe

Aujourd’hui, près de 600 personnes sont rassemblées ici à Versailles, ce qui en fait l’un des événements les plus suivis de la PFUE”, se félicite le modérateur de la première table ronde de la journée, dans l’amphithéâtre du Palais des Congrès de Versailles, ce jeudi 30 juin. Le cadre est en effet prestigieux pour ce dernier événement lié à la présidence française du Conseil de l’UE. Annoncée par Emmanuel Macron dès son discours de présentation des priorités de la PFUE le 9 décembre dernier, la rencontre fait écho à l’importance de l’éducation et de la jeunesse pour Paris alors que 2022 est a été consacrée “Année européenne de la jeunesse”.

Promesse tenue, donc, pour ce “Campus des universités européennes”, organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, France Universités, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES), la Commission des titres d’ingénieurs (la CTI), Campus France et l’Agence Erasmus+ France. Toute la journée, recteurs d’universités, étudiants, personnalités politiques et professeurs ont dressé un bilan et tracé les perspectives de ces universités européennes autour de deux tables rondes, cinq ateliers thématiques et un Village des Alliances où chacune des universités était représentée.

Ce concept d’alliances d’universités européennes est né après le discours de la Sorbonne prononcé par le président de la République le 26 septembre 2017, ont rappelé la plupart des interlocuteurs dont l’ancien ministre délégué chargé de l’Europe, Clément Beaune présent à la clôture de l’événement. Par la suite, la Commission européenne a lancé des appels à projet de 2018 à 2020 afin de tester différents modèles d’universités européennes. Résultats : 41 alliances ont été retenues, concernant 300 établissements. Ces projets bénéficient d’un financement de 287 millions d’euros, soit 7 millions d’euros par projet, dont 5 millions au titre du programme Erasmus+ 2021-2027 et 2 millions du programme Horizon 2020.

Promouvoir les valeurs européennes

Les objectifs de cette initiative sont de “promouvoir les valeurs européennes communes mais aussi renforcer l’attractivité et la performance des établissements universitaires européens dans le monde”, a expliqué la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau. Pour la commissaire européenne à l’Innovation et à la Jeunesse Mariya Gabriel, ces alliances européennes “ouvrent la voie pour faire de la science, de la recherche/innovation et de l’enseignement la clé de la connaissance pour former les talents de demain”. Dans un discours prononcé en ouverture de la journée, elle a donc rappelé l’importance d’encourager les coopérations transnationales entre les universités.

Une ambition confirmée par Christian Lerminiaux, directeur de l’école d’ingénieurs Chimie ParisTech-PSL, membre de l’alliance ELISA qui regroupe des écoles d’ingénieur françaises, espagnoles, allemandes, roumaines ou encore hongroises : “les étudiants sont en recherche de sens. Ils se sentent partie intégrante, non seulement de l’Europe mais aussi de la planète. Ils se reconnaissent dans des valeurs communes, constitutives de l’UE : la démocratie, la culture, etc.”.

Pour Safira Nur Allya Ramadhanty, étudiante à l’université d’Anvers qui appartient à l’alliance YUFE (Young Universities for the Future of Europe), “la proximité entre étudiants de pays différents permet de se confronter à la différence de vie, de culture. Mais c’est aussi avec cette différence qu’implicitement on réalise que nous partageons les mêmes valeurs”.

Au sein de l’alliance ELISA, ce sont près de 100 étudiants qui font partie du programme, explique Christian Lerminiaux. “Notre projet a déjà 18 mois et nous pouvons dire que les outils sont opérationnels pour la rentrée. Nous pouvons proposer aux élèves plus de 600 cours communs en anglais et des mobilités facilités entre les établissements membres de l’alliance.”

Elargir à l’international

Le développement des différentes alliances est scruté par les institutions européennes. Elles ont d’ailleurs vocation à être élargies, notamment à l’international. Sylvie Retailleau a rappelé qu’elles étaient déjà au cœur des débats lors du Forum des universités pour le futur de l’Europe qui s’est tenu les 25 et 26 janvier dernier. De plus, les ministres de l’Education des Vingt-Sept ont adopté le 5 avril des recommandations pour améliorer les coopérations transnationales entre Etats membres, expérimenter un label européen dès cette année pour ouvrir la voie à un futur diplôme européen, institutionnaliser les coopérations en créant des statuts dédiés aux alliances d’universités et avancer vers de futurs financements européens pour les établissements du supérieur.

Ces universités européennes ont même vocation, comme l’a souligné la deuxième table ronde, à stimuler le leadership de l’Europe dans le monde. De nombreux représentants étrangers étaient d’ailleurs présents physiquement ou à distance, à la conférence. Ils ont indiqué suivre de près la suite donnée aux universités européennes afin de, pourquoi pas, imaginer les intégrer à plus long terme. Un gage d’attractivité pour les établissements européens.

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