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Conseil de l’UE : top départ pour la République tchèque à la présidence tournante

Après la France, c’est au tour de la République tchèque d’assumer la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, à partir de ce vendredi 1er juillet pour les six mois à venir. La guerre en Ukraine continuera d’occuper une place importante dans l’ordre des priorités.

La République tchèque démarre ce vendredi 1er juillet la seconde présidence tournante du Conseil de l'UE de son histoire, depuis son adhésion en 2004 - Crédits : rarrarorro / iStock
La République tchèque démarre ce vendredi 1er juillet la seconde présidence tournante du Conseil de l’UE de son histoire, depuis son adhésion en 2004 - Crédits : rarrarorro / iStock

Une présidence tchèque face à la guerre”, note La Croix, alors que “la République tchèque prend le relais de la France à la présidence tournante du Conseil de l’UE, du 1er juillet au 31 décembre 2022″. “Une tâche délicate dans un contexte rendu particulièrement tendu par la guerre en Ukraine. Mais à Prague, où siège un nouveau gouvernement depuis quelques mois, comme à Bruxelles, cette perspective est envisagée avec prudence”, lit-on dans Courrier international.

La Tchéquie s’est donnée cinq grandes priorités pour sa présidence : “la guerre de la Russie en Ukraine et ses conséquences ; la sécurité énergétique ; le renforcement de la défense et de la cybersécurité ; la résilience de l’économie européenne ; et les valeurs démocratiques”, énumère Politico.

 “L’Europe comme une tâche

Prague a désormais une importante mission à accomplir, comme le souligne Ziga Faktor du groupe de réflexion Europeum dans Courrier international : “maintenir l’Ukraine au premier plan des préoccupations des décideurs et des institutions de l’UE”. “Plus la guerre s’éternisera et plus la saison hivernale approchera, plus le soutien à l’Ukraine dans la société s’affaiblira”, prévient le spécialiste.

Mais “le Premier ministre de droite Petr Fiala ne sera pas toujours en bonne posture pour mener les débats. Son pays a certes accueilli près de 400 000 réfugiés ukrainiens depuis le début du conflit, mais il est aussi confronté à une forte inflation hors zone euro, demeure très dépendant du nucléaire et reste ambigu sur sa position à l’égard de Varsovie et de Budapest”, constate La Croix.

Pour rappel, la République tchèque appartient au groupe de Visegrád, une organisation intergouvernementale qui compte à ses côtés la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie. Mais celui-ci “n’est pas si homogène”, pointe le ministre tchèque des Affaires européennes Mikuláš Bek [Le Monde]. “Il n’y a plus eu aucune réunion politique entre les quatre pays depuis le début de la guerre en Ukraine en raison ‘des divisions actuelles évidentes’ autour de la Russie”, ajoute le quotidien.

Ainsi, “quatre partis sur les cinq qui composent la coalition gouvernementale tchèque s’opposent au discours ‘illibéral’ à la Orbán (Hongrie) ou Kaczyński (Pologne)”, explique Lukáš Macek, directeur du campus de Sciences Po à Dijon, consacré à l’Europe centrale et orientale [Marianne]. Le parti ODS du Premier ministre Pietr Fiala est en revanche “divisé et ambigu sur ce point, à cause notamment de son appartenance au groupe ECR [eurosceptique, NDLR] au Parlement européen et l’influence persistante en son sein de l’ancien président Václav Klaus, désormais très proche de Viktor Orbán ou encore de l’AFD allemande”, poursuit-il.

Mais il est donc “assez symptomatique que le slogan de la présidence tchèque reprenne le titre d’un discours de Václav Havel qui incarnait tout ce que rejettent Orbán [ou] Kaczyński “, explique Lukáš Macek pour Marianne. Le slogan de la présidence tchèque est “L’Europe comme une tâche”, ce qui “fait référence au recueil de discours éponyme de Václav Havel, dans lequel l’ancien président tchèque se présente sous les traits d’un fervent partisan de la fédéralisation de l’Europe” [Courrier international].

Communauté politique européenne

En juin, au Conseil européen, c’est [le projet d’Emmanuel Macron] de Communauté politique européenne [CPE] qui a été discuté par les Vingt-Sept, pour favoriser le dialogue entre l’UE et son voisinage”, rappelle La Croix. Si les chefs d’Etat et de gouvernement ont validé la CPE, l’idée suscite encore des réserves. Comme l’indique Le Monde, “beaucoup s’inquiètent, à l’Est, qu’il consiste en réalité à se substituer à un élargissement de l’UE”.

Pour rassurer les candidats à l’adhésion, la République tchèque, “fervente partisane de l’entrée de nouveaux membres dans l’enceinte européenne”, pourrait avoir sa carte à jouer, fait savoir le quotidien. “Mais si M. Fiala a multiplié les entretiens cordiaux avec M. Macron, il s’est toutefois jusqu’ici montré très discret sur ses intentions concernant un projet qui ravive pour beaucoup, dans la région, le mauvais souvenir de la Confédération européenne voulue par François Mitterrand en 1989 dans le but d’éviter un élargissement”, nuance Le Monde.

Pourtant, “c’est durant la présidence de la République tchèque que doit se tenir la première réunion” de la CPE, rapporte Marianne. Selon les informations du Monde, lors du sommet de Prague prévu les 6 et 7 octobre, “à ce stade, la République tchèque ne prévoit rien d’autre qu’une rencontre informelle entre les Vingt-Sept, afin qu’ils discutent, sans tabou, de ce que sera alors la situation en Ukraine et de l’évolution du dossier des Balkans occidentaux”. Une réunion à laquelle le gouvernement tchèque aimerait aussi associer le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le ministre des Affaires européennes Mikuláš Bek reste d’ailleurs “très prudent sur la capacité” de la rencontre à “lancer ce nouvel ensemble”, relate le journal, qui précise que Prague “avisera en septembre”.

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1 commentaire

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    SULKOWSKI Gerard Roland

    Quel pays remplacera la Tchequie au 010123 a la tete de l,UE ? Cet article est interessant mais reste fige dans le temps. Il ne serait pas ininteressant de revenir sur le passe et de pouvoir se projetter dans l,avenir Pourquoi ne pas y annexer la liste permanente des 10 derniers pays avec pour chacun la mention des actions et resultats eventuels realises?. Actuellement seule la propagandede l,instant est recherchee, alors que les perspectives sont absentes.