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Carte de la Slovaquie
Drapeau Slovaquie

Slovaquie

Drapeau Slovaquie Dernière mise à jour le 15.03.2024

Slovaquie

Adhésion en 2004 Dernière mise à jour le 15.03.2024

Géographie et démographie

Bratislava

Villes principales

Bratislava, Košice, Prešov, Nitra, Žilina

Découpage administratif

8 régions, 21 districts, 2887 communes

5,43 millions d'habitants (2023)

Eurostat

49 035 km² (2023)

Eurostat

Indice de développement humain

0,848 (2021)

ONU

Environnement

6,2 tonnes/hab. (2021)

AEE

Politique

République parlementaire

Zuzana Čaputová

Robert Fico

mars 2024

Présidentielle

2027

Législatives

Économie

PIB

122,2 milliards d'euros (2023)

Eurostat

3,7 % (janvier 2024)

Eurostat

0,3 % (quatrième trimestre 2023)

Eurostat

5,9 % (troisième trimestre 2023)

Eurostat

58,6 % (troisième trimestre 2023)

Eurostat

7,0 % (troisième trimestre 2023)

Eurostat

Politique

Indépendante depuis le 1er janvier 1993, la Slovaquie (Slovenská republika) est une république parlementaire. Le Conseil national (Parlement monocaméral) est composé de 150 députés élus pour 4 ans à la proportionnelle avec un seuil de 5 % des voix.

Gouvernement

Après sa victoire aux élections du 30 septembre 2023, Robert Fico a été nommé Premier ministre le 25 octobre. Ancien chef du gouvernement de 2012 à 2018 et du parti populiste de centre gauche Smer, il dirige désormais une coalition avec le parti de centre gauche Hlas-SD et le parti d’extrême droite prorusse SNS. 

Les précédents gouvernements

Le précédent gouvernement était dirigé par Ľudovít Ódor, qui a assuré un intérim du 15 mai au 25 octobre 2023. Il remplaçait Eduard Heger, arrivé au pouvoir en avril 2021, à la tête d’une coalition pro-européenne. Ce dernier a été renversé le 15 décembre 2022 après le vote d’une motion de censure au Parlement. Plusieurs partis s’étaient notamment opposés à la présence dans le cabinet sortant du ministre des Finances Igor Matovič, ancien Premier ministre. 

A l’issue des élections générales en février 2020, le parti de centre droit OLaNO (“gens ordinaires et personnalités indépendantes” - centre droit), mené par Igor Matovič, avait formé un gouvernement de coalition. Celui-ci réunissait Sme Rodina (droite), SaS (libéral) et ZĽ (centre droit). Sa campagne s’était axée sur la lutte anticorruption, visant tout particulièrement le parti Smer (centre gauche) au pouvoir. Un an après, le 28 mars 2021, Igor Matovič a annoncé sa démission après une vague de critiques sur sa gestion de la crise sanitaire du Covid-19, et notamment sur l’achat de vaccins russes Spoutnik V à l’insu des membres de sa coalition.

De 2006 à 2010 puis de 2012 à 2020, le Smer (centre gauche) avait dominé la politique slovaque. Dernier chef du gouvernement issu du parti, Peter Pellegrini avait succédé à Robert Fico en 2018. Ce dernier avait démissionné à la suite de l’assassinat du journaliste Ján Kuciak, qui enquêtait sur des liens entre la mafia calabraise et le pouvoir slovaque.

Chef d’Etat

Elu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelables une fois, le président de la République de Slovaquie assure une fonction principalement honorifique. Il est commandant en chef des armées, désigne le chef du gouvernement et procède à un certain nombre de nominations.

La libérale Zuzana Čaputová, membre du parti social-libéral “Slovaquie progressiste”, avocate engagée dans la lutte pour l’environnement et contre la corruption, a été élue le 31 mars 2019 à la présidence de la République avec 53,8 % des voix. Elle a succédé à Andrej Kiska, en fonction depuis le 15 juin 2014.

Le pays et l’Union européenne

La Slovaquie s’est engagée sur la voie de l’adhésion à l’Union européenne en 1993, peu de temps après son indépendance. Elle a rejoint à cet effet le groupe de Visegrád créé à l’origine pour se préparer à l’intégration européenne, puis a déposé sa candidature à l’UE le 27 juin 1995. Le 15 juillet 1997, la Commission a émis un premier avis positif sur la candidature slovaque.

Pendant plusieurs années cependant, cette candidature a patiné. Malgré des progrès économiques, l’instabilité politique et l’insuffisance démocratique ont freiné le processus. Les élections législatives de 1998 ont marqué un tournant, permettant au pays d’entamer les négociations d’adhésion lors du sommet d’Helsinki en 1999. En 2002, celui de Copenhague a fixé la date de l’adhésion de la Slovaquie à l’Union européenne et marqué par la même occasion la fin des négociations.

Le 16 mai 2003, les Slovaques ont connu un record d’ “euro-enthousiasme” avec 92,46 % de “oui” au référendum organisé sur l’adhésion à l’Union (avec une participation de 52,15 %). Le pays est entré dans l’UE le 1er mai 2004.

Cet enthousiasme pro-européen ne s’est pas démenti avec son adhésion à l’espace Schengen en décembre 2007 et l’adoption de l’euro le 1er janvier 2009.

La Slovaquie compte 14 députés au Parlement européen. Le Slovaque Maroš Šefčovič, déjà commissaire européen de 2014 à 2019, est aujourd’hui vice-président de la Commission européenne chargé des Relations interinstitutionnelles et de la Prospective. Le pays a assuré pour la première fois la présidence du Conseil de l’UE lors du deuxième semestre 2016.

Géographie

La Slovaquie a des frontières communes avec la République tchèque, la Hongrie, l’Autriche, la Pologne et l’Ukraine. Pour certains géographes, le centre de l’Europe se trouve dans la région centrale du pays.

Le paysage slovaque est très contrasté dans son relief. La chaîne de montagnes des Carpates s’étendent sur la majorité de la moitié nord du pays. Les plaines se trouvent au sud-ouest et au sud-est.

Le territoire slovaque est traversé par le plus grand fleuve d’Europe, le Danube, sur lequel se trouve la capitale Bratislava.

Tourisme

Joyau de l’Europe centrale, la Slovaquie offre une combinaison parfaite de paysages naturels époustouflants, d’histoire et de culture traditionnelle.

L’une des principales attractions du pays est le château de Spiš, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce château médiéval aujourd’hui en ruines est l’un des plus grands d’Europe et offre une vue panoramique sur la région environnante. La grotte de glace de Dobšiná, également classée à l’UNESCO, est un trésor naturel à ne pas manquer. Au terme d’une balade à pied, elle offre un beau spectacle à l’atmosphère féerique.

La capitale, Bratislava, est une ville pleine de charme. Admirez son architecture unique, mélange de son passé communiste et de ruelles plus anciennes. Ne manquez pas de goûter à la cuisine slovaque, qui comprend des plats traditionnels tels que les halušky, des pâtes de pommes de terre servies avec du fromage.

Pour les amateurs de nature, les montagnes des Tatras offrent d’incroyables opportunités de randonnées. Avec des sommets majestueux, des lacs glaciaires et des panoramas à couper le souffle, ce paradis montagneux est un joyau naturel. Le parc national de Slovenský Raj vous émerveillera avec ses canyons profonds, ses cascades spectaculaires et ses longs sentiers de randonnée.

La Slovaquie abrite des musées fascinants, tels que le musée du village slovaque à Martin, qui présente en plein air la culture et les traditions du pays. Enfin, pour une touche de détente, les stations thermales de Piešťany sont réputées pour leurs eaux curatives.

Economie

Les réformes entreprises à la fin des années 1990 ont permis de redresser l’économie, de diminuer le poids de l’agriculture (largement privatisée) et de faire émerger un secteur des services dynamique. Le secteur agricole est ainsi relativement peu présent en Slovaquie tandis que le secteur tertiaire représentait 59 % du PIB en 2022. Le secteur secondaire privilégie quant à lui l’électronique ou l’ingénierie.

La Slovaquie réalise près de 80 % de ses exportations et de ses importations avec l’Union européenne, l’Allemagne étant son premier partenaire, avec qui le pays réalise plus de 17 % de ses échanges commerciaux en 2022. Le secteur automobile y est très présent. Plusieurs groupes ont ainsi installé des usines dans le pays comme PSA, Volkswagen, Kia ou encore Jaguar Land Rover. Les véhicules automobiles représentaient 42 % des exportations et 50% de la production industrielle en 2022. Outre l’Allemagne, ses principaux clients et fournisseurs sont la République tchèque, la Hongrie, la Pologne et l’Autriche.

Dans les années 2000, le pays a connu une forte croissance économique, qui a atteint 10,8 % en 2007 avant de s’écrouler à -5,4 % en 2009 avec la crise financière. Dès 2010, la croissance repart à la hausse, avant de connaître un coup d’arrêt en 2020 lors de la pandémie du Covid-19 (-3,3 %). Après un rebond en 2021 (4,8 %) et 2022 (1,8 %), le PIB a continué de progresser de 1,1 % en 2023.

Le PIB par habitant lui, est resté très inférieur à la moyenne européenne en 2019. Des mesures de réduction des dépenses publiques, telles que la réforme des retraites de 2013, ont été relativement impopulaires. En contrepartie, le gouvernement a cherché à améliorer les standards sociaux via une augmentation du salaire minimum en 2014.

En 2020, la Slovaquie a été fortement touchée par les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. Les entreprises du secteur manufacturier, très important dans le pays, ont notamment dû fermer leurs portes pendant plusieurs mois en raison des mesures de lutte contre le virus, faisant à terme grimper le taux de chômage dans le pays à 7 % en novembre 2020 contre 5,7 % un an auparavant. Le système de santé du pays a été submergé au cours de la troisième vague, hissant le pays, au début de l’année 2022, au quatrième rang européen des plus forts taux de mortalité.

Le déficit public avait connu une importante diminution depuis 2009 (de 8,1 % à 1,2 % en 2019) et était resté sous la barre des 3 % depuis 2013. Malgré une décrue amorcée en 2022 après un pic à 5,4 % en 2020, il a atteint à la fin de l’année 2023 un niveau qui n’avait plus été enregistré depuis la crise de 2008 à savoir 7 %. Dans le même temps, la dette publique a connu une forte augmentation entre 2008 et 2014 puisqu’elle est passée de 28,2 % à 54,7 % du PIB, mais reste néanmoins inférieure au plafond européen. En 2023, elle est légèrement inférieure à 60 % du PIB, ce ratio ayant continué à augmenter durant la pandémie.

Source : Chambre de commerce franco-slovaque, DG Trésor, Eurostat, Banque mondiale.

Education

En Slovaquie, l’école est obligatoire de 6 à 16 ans. La langue d’étude officielle est le slovaque, mais très vite, les étudiants slovaques apprennent deux autres langues : l’anglais et souvent le russe. Des langues minoritaires sont également utilisées dans certaines régions (hongrois, ukrainien, allemand…).

L’enseignement primaire est divisé en deux cycles : de 6 à 10 ans, puis de 10 à 15 ans. À la fin de l’enseignement primaire, les étudiants rejoignent l’enseignement secondaire, qui se présente sous plusieurs formes. Il est possible d’intégrer un gymnáziá, établissement secondaire général préparant à l’entrée dans une université. Il est aussi possible de rentrer dans une école secondaire professionnelle ou encore d’intégrer un centre de formation d’apprentis. Celle-ci dure trois années.

Ensuite, les étudiants peuvent intégrer les universités. La Slovaquie fait partie du processus de Bologne, et il est donc possible d’obtenir une licence en trois ou quatre années, un master en un ou deux ans, et un doctorat en trois ans ou plus. La Slovaquie possède 21 établissements d’enseignement public supérieur, où la majorité des cours sont dispensés en slovaque. Il existe néanmoins, dans les plus grosses universités slovaques, des cours dans d’autres langues (surtout l’anglais).

Beaucoup d’étudiants européens effectuent leur Erasmus en Slovaquie, notamment car le coût de la vie y est relativement faible. En moyenne, celui-ci est 32 % moins important qu’en France. Il faut prévoir environ 500 euros pour avoir un studio meublé à Bratislava. Néanmoins, la demande est supérieure à l’offre dans la capitale. Dans les autres villes, les disponibilités sont plus importantes, et les coûts bien moins élevés.

Histoire

  • VIème siècle : la Slovaquie constitue pendant onze siècles une province du royaume de Hongrie.
  • 1918 : Slovaques et Tchèques deviennent indépendants de l’Empire d’Autriche-Hongrie et forment un nouvel Etat démocratique : la Tchécoslovaquie. En 1920, après la signature du Traité de Trianon, l’Etat voit ses frontières délimitées au cœur de l’Europe. Prospère durant l’entre-deux-guerres, il est le foyer de 15 millions de personnes. Tomáš Masaryk, très populaire en raison de son combat pour l’indépendance, est le président de la République entre 1918 et 1935.
  • 1938 : Accords de Munich. La Tchécoslovaquie est envahie par l’Allemagne nazie. L’Armée rouge occupe le pays à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
  • 1948 : “Coup de Prague” : avec le soutien de l’Union soviétique, la Troisième République est remplacée par un régime communiste.
  • 1968 : lors du “Printemps de Prague”, le pays devient une république fédérale.
  • 1991 : création avec la Hongrie et la Pologne du groupe de Visegrád.
  • 1993 : la “Révolution de Velours” met fin au pouvoir des communistes. Peu après, la Tchécoslovaquie est dissoute sans heurts : c’est le “divorce de velours”.
  • 2004 : adhésion à l’Union européenne.
  • 2007 : entrée dans l’espace Schengen.
  • 2009 : adoption de l’euro.

Drapeau et hymne

Le drapeau slovaque arbore les mêmes couleurs blanc-bleu-rouge caractéristiques de la région ; elles font référence au panslavisme, mouvement romantique par lequel les Slaves étaient destinés à fonder une communauté unie. Sa particularité réside dans le blason qui l’orne, mis en place en 1993 lors de la scission avec la République tchèque, le différenciant ainsi des drapeaux de ses pays voisins. La croix blanche patriarcale est posée sur les trois sommets mythiques du pays, les monts Tatra, Fatra et Matra.

L’hymne slovaque, intitulé “nad Tatrou sa blyska” (“au-dessus des monts Tatras brille l’éclair”), est un chant folklorique composé et écrit en 1844 par Janko Matuska, officiellement adopté en 1993. Son texte encense le peuple slave et la beauté du paysage slovaque, avec ses montagnes.

Voir l’étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors

Personnalités

La Slovaquie a donné naissance à des personnalités talentueuses dans divers domaines, dont la peinture, la musique, et le cyclisme.

Albín Brunovský (1935-1997) est un peintre, graphiste et illustrateur slovaque. Ses œuvres telles que “La rencontre des numismates” et “Une dame au chapeau” reflètent son style unique et son sens de l’esthétique.

Dans le monde de la musique, Eugen Suchoň (1908-1993) est une figure marquante du pays. Compositeur et pédagogue, il a contribué à fonder un style musical national slovaque. Ses compositions emblématiques, telles que “Svätopluk” et “Krútňava”, ont été applaudies pour leur originalité et leur profondeur artistique.

Plus récemment, l’avocate Zuzana Števulová s’est fait connaître avec sa défense des migrants et des réfugiés en Europe. En 2016, elle reçoit le Prix international de la femme de courage décerné par l’administration américaine, à seulement 32 ans.

Le sport slovaque compte également des talents exceptionnels. Née en 1995, Petra Vlhová, skieuse alpine de renom, a remporté des succès notables en devenant la championne du slalom aux Jeux olympiques de Pékin et en terminant en tête du classement général de la Coupe du monde lors de la saison 2020-2021.

Peter Sagan brille quant à lui dans le cyclisme. Coureur cycliste légendaire né en 1990, il est considéré comme l’un des meilleurs sprinteurs de tous les temps. Sa carrière est marquée par trois titres consécutifs de Champion du monde sur route en 2015, 2016 et 2017.

Enfin, en football, Marek Hamšík est une véritable légende. Ayant joué la majeure partie de sa carrière au Napoli, il est surtout devenu le joueur le plus capé et le meilleur buteur de l’équipe nationale slovaque. Il est né en 1987.

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