La Lettonie est une république parlementaire. Elle est, des trois Etats baltes, celui dont la structure démographique a été le plus modifiée par l'annexion soviétique. Le pays compte 41 % de non-Lettons, dont 35 % de russophones.
Si le Président letton est commandant en chef des forces armées, nomme le Premier ministre et a le droit de proposer ou renvoyer des lois au Parlement, c’est le Premier ministre qui représente la Lettonie lors des sommets de l’Union européenne.
Raimonds Vejonis a été élu Président en juin 2015. Ancien ministre de la Défense, il est membre du parti écologiste letton. Cela fait de lui le premier chef d'Etat écologiste de l'Union européenne.
En janvier 2016, Māris Kučinskis devient Premier ministre après la démission de Laimdota Straujuma (parti de l'Unité, libéral-conservateur). Māris Kučinskis est membre du parti régionaliste et plutôt eurosceptique Liepāja, associé à l'Union des Verts et Paysans (centriste et écologique). Son gouvernement est investi le 11 février 2016.
Lors des élections législatives du 6 octobre 2018, les sociaux-démocrates du parti "Harmonie", qui défend les minorités russes, arrivent en tête avec 19,9% des voix. Les populistes du KPV LV (14,1%) arrivent en 2e position, devant ceux du Nouveau Parti conservateur (13,6 %). Le Parlement issu des urnes étant très fragmenté, la future coalition gouvernementale reste incertaine.
Le 7 novembre 2018, Jānis Bordāns, chef du Nouveau Parti conservateur, est désigné par le président Raimonds Vējonis pour former un gouvernement avant le 21 novembre.
Dès 1992, un an après son indépendance, la Lettonie est intégrée au programme PHARE, à l'instar des autres Etats baltes. Entre 1992 et 1995, des accords commerciaux sont conclus entre la Lettonie et les Communautés européennes. En 1995, le pays dépose officiellement sa candidature pour rejoindre l'Union. Il conclut en 1998 avec les Communautés européennes un partenariat d’adhésion.
Le pays remplit peu à peu les critères politiques et économiques édictés à Copenhague. Les progrès sont constants en ce qui concerne la transposition en droit national de la législation communautaire. Une politique active de simplification des procédures de naturalisation est menée afin de permettre l’intégration de la minorité russe, qui demeure une des conditions posées à son entrée dans l’Union. Le pays adhère finalement à l’UE le 1er mai 2004 et devient membre de la zone euro en 2014.
La Lettonie est représentée par 8 députés européens et 4 voix au Conseil de l’UE. Le Letton Valdis Dombrovskis est vice-président de la Commission européenne pour l'euro et le dialogue social. Il est également chargé de la stabilité financière, des services financiers et de l'Union des marchés des capitaux.
La Lettonie a exercé la présidence du Conseil de l'UE pour la première fois lors du premier semestre 2015.
D’une superficie de 64 600 km², la Lettonie est bordée à l’ouest par la mer Baltique, au nord par l’Estonie, à l’est par la Russie, au sud-est par la Biélorussie, au sud par la Lituanie.
Les forêts recouvrent 44% du territoire (pins, épicéas, bouleaux et trembles). On y trouve beaucoup de cerfs, de sangliers sauvages et de nombreuses variétés d’oiseaux dont les cigognes noires.
Près d’un tiers des 2,4 millions d’habitants de la Lettonie résident à Riga, qui domine largement l’économie, la politique et la culture du pays. La division de la population entre Lettons et minorité russe, de l’ordre d’un tiers des habitants, est encore soulignée au niveau des villes, où résident la plupart des russophones.
Le pays a particulièrement été touché par la crise économique mondiale de 2008, avec une récession de 14,3% en 2009 et un taux de chômage de 19,5% en 2010, dont 45% de chômeurs longue durée. L'économie du pays a redémarré grâce aux exportations rendues plus compétitives, non par la dévaluation de la monnaie mais par une importante cure d'austérité : un tiers de fonctionnaires en moins, baisse des salaires jusqu'à 30%, hausse de la TVA…
Le redressement du pays a été particulièrement commenté puisque dès 2011, le PIB croit à nouveau, de 6,2%. La Banque mondiale considère la Lettonie comme pays à revenu supérieur depuis 2012 : la même année, le déficit budgétaire est passé sous la barre de 3%, de manière à pouvoir adopter l’euro le 1er janvier 2014. Elle a également rejoint l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) en juin 2016.
Devant la Russie, l'UE est le premier partenaire commercial de la Lettonie, et notamment ses voisins baltes vers lesquels le pays exporte des produits alimentaires (19%), du bois (son unique ressource naturelle) et des meubles ou encore des téléphones et de l'électroménager. En revanche, le pays affiche un déficit commercial presque systématique du fait de sa dépendance énergétique avec la Russie. Le secteur tertiaire représente par ailleurs 74% du PIB, du fait notamment d'une législation fiscale attractive.
Enfin, la société lettone est l'une des plus inégalitaires au sein de l'Union européenne, d'un niveau comparable à la Grèce ou à la Roumanie, avec un indice de Gini de 34,5 en 2016. Les inégalités ont cependant diminué de 4,4 points depuis 2006.
L'hymne letton fait son apparition en 1873, lors de la Fête nationale du chant à Riga. Ecrit et composé par le professeur Kārlis Baumanis, membre du mouvement "jeunes Lettons", cette mélodie tranquille est représentative de l’importance du chant, véritable vecteur d’identité du peuple letton.
L’Unesco a inscrit la célébration des chants et danses baltes, pour les trois pays estonien, letton et lituanien, à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Le drapeau remonte au XIIIe siècle, ce qui en fait l'un des plus ancien du monde, au moins dans le concept esthétique. La couleur rouge rappellerait celle du jus de mûres servant à teinter les vêtements des guerriers lettons. Une version précise encore que ces couleurs ont été choisies lorsque, blessé lors d’une bataille, un chef fut transporté par ses soldats dans un drap blanc, le sang colorant alors ce drap de rouge par ses côtés. L’étoffe ainsi maculée servit de bannière et mena les guerriers à la victoire, devenant l’emblème de la Latvie, future Lettonie.
Voir l'étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors
Comme les autres pays Baltes, la culture lettone est fortement imprégnée par l’exil de ses artistes et de ses intellectuels au XXeme siècle. Il est l’un des plus célèbres romanciers et poètes de Lettonie et a été reconnu récemment comme "l’homme letton du XXème siècle". Il est aussi surnommé le "Goethe letton". Figure de proue de la littérature de l’exil, il est l’auteur d’ouvrages poétiques et de pièces de théâtre. Son engagement politique en a fait un des pères de la Lettonie moderne.
C’est dans son ouverture sur le monde que la Lettonie a produit les apports les plus brillants à la culture mondiale, à travers les travaux du philosophe Isaiah Berlin, imprégnés de l’environnement anglophone qui les a vu naître. Il appartient au cercle des philosophes libéraux internationalement renommés.
Il enseigne à Oxford et reçoit le titre de Sir en 1957 puis l’Ordre du mérite en 1971 (la plus haute distinction du Royaume-Uni).Il est notamment l’auteur de Two concepts of Liberty. Il faut mentionner également la peinture de l’artiste d’origine lettone Mark Rothko, l’une des figures les plus importantes de l’art contemporain mondial, représentant de l’expressionnisme abstrait de l’école de NY.
Parmi les artistes dont la carrière s’est déroulée pour l’essentiel en Lapponie, il faut évoquer Vija Artmane. Elle est considérée comme une des actrices lettones les plus brillantes du XXème siècle, et possède de nombreux surnoms parmi lesquels "la légende", "le symbole du théâtre letton", "la reine du théâtre". Elle a autant travaillé dans le cinéma qu’au théâtre.