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Estonie Carte géographique
Drapeau Estonie

Estonie

Drapeau Estonie Données publiées le 19.04.2023

Estonie

Adhésion en 2004 Données publiées le 19.04.2023

Géographie et démographie

Tallinn

Villes principales

Tallinn, Tartu, Narva

Découpage administratif

15 comtés, 241 communes

1,33 million (2021)

Eurostat

45 336 km2

Eurostat

Indice de développement humain

0,892 (2019)

ONU

Environnement

11,2 tonnes/hab. (2019)

Eurostat

Politique

République parlementaire

Alar Karis

Kaja Kallas

Économie

PIB

36,2 milliards d'euros (2022)

Eurostat

15,6 % (mars 2023)

Eurostat

-4,4 % (T4 2022)

Eurostat

5,1 % (février 2023)

Eurostat

15,8 % (T3 2022)

Eurostat

0,5 % (T3 2022)

Eurostat

Politique

L’Estonie (Eesti) est une république parlementaire. Le parlement monocaméral, le Riigikogu, compte 101 membres élus pour 4 ans.

Gouvernement

Après la victoire aux élections législatives de mars 2023 du Parti de la réforme (libéral) avec 31,24 % des voix, sa présidente Kaja Kallas prend la tête de son troisième gouvernement successif le 17 avril 2023. Celui-ci est issu d’une coalition entre deux partis centristes et les sociaux-démocrates. 

Après avoir été nommé Premier ministre le 23 novembre 2016, Jüri Ratas (EK, centre droit) a dirigé le gouvernement jusqu’au 25 janvier 2021. Il avait remplacé Taavi Roivas (Parti de la réforme), nommé en 2014 et réélu aux législatives de 2015. Fin 2016, ce dernier avait perdu la confiance du Parlement en raison de la défection de partenaires de coalition, ce qui l’avait contraint à démissionner.

Jüri Ratas a lui aussi démissionné le 13 janvier 2021, sur fond d’affaire de corruption, ce qui a fait tomber la coalition au pouvoir. L’ancienne députée européenne Kaja Kallas lui a succédé le 26 janvier 2021, devenant la première femme cheffe du gouvernement estonien. Elle a d’abord dirigé une coalition composée de partis centristes, puis a gouverné de juillet 2022 à avril 2023 avec des conservateurs et des sociaux-démocrates. 

Chef d’Etat

En Estonie, le rôle du président est essentiellement honorifique. Son mandat dure cinq ans.

Alar Karis (indépendant) est le chef d’Etat depuis le 11 octobre 2021. Après une carrière universitaire en biologie et en génétique, il était devenu directeur du Musée national estonien, situé à Tartu, en 2018. 

M. Karis a succédé à Kersti Kaljulaid (2016-2021), ancienne membre de la Cour des comptes européenne et première femme à accéder à la présidence du pays.

Le pays et l’UE

Depuis son indépendance en 1991, l’Estonie a poursuivi le double objectif d’entrer dans l’Union européenne et d’adhérer à l’Otan. Les négociations d’adhésion entre Tallinn et Bruxelles ont débuté le 31 mars 1998, trois ans après le dépôt de sa candidature en novembre 1995. Durant tout le processus d’adhésion et en concertation avec les instances communautaires, des réformes importantes ont été entreprises par les autorités estoniennes en vue de la transformation et de la modernisation de l’économie nationale.

Les performances économiques se sont améliorées malgré un environnement difficile, lié surtout à la crise russe de 1998. Au sein de l’UE, l’Estonie entretient des relations privilégiées avec la Finlande et la Suède, qui sont ses principaux partenaires économiques.

L’entrée du pays dans l’UE a été approuvée par référendum à une large majorité (67 % des suffrages exprimés), le 14 septembre 2003. Les Estoniens considèrent généralement que l’appartenance à l’UE représente une promesse de développement et de stabilité pour leur pays.

En 2004, elle adhère officiellement à l’Union européenne, en même temps que neuf autres pays.

Le pays compte 7 députés européens. L’Estonienne Kadri Simson est commissaire à l’Energie. L’Estonie a pris la succession de Malte à la présidence tournante du Conseil de l’UE de juillet à décembre 2017, à la place du Royaume-Uni. Ce dernier n’avait pas souhaité assurer la présidence après le vote sur le Brexit le 23 juin 2016.

Géographie

L’Estonie est le plus septentrional des trois Etats baltes, sur les bords de la mer Baltique. Elle est entourée par la Russie à l’est et la Lettonie au sud, mais le pays dont elle est le plus proche, culturellement et politiquement, est incontestablement la Finlande, située sur l’autre rive du Golfe de Finlande : Helsinki n’est qu’à 85 kilomètres à vol d’oiseau et reliée à Tallinn par des liaisons quotidiennes. L’appartenance de l’estonien aux langues finno-ougriennes et le luthéranisme majoritaire dans la population contribuent également à cette proximité. L’Estonie compte aussi une importante minorité russe (environ un tiers des habitants).

Le territoire estonien, aux dimensions limitées (45 000 kilomètres carrés), alterne plaines et collines au sol pauvre, souvent boisé ; les forêts couvrent plus de 45 % du territoire. On compte plus de 2 200 îles et de nombreux lacs, en particulier le lac Peipous et le lac de Pskov, partagés avec la Russie. La préservation d’environnements et d’écosystèmes fragiles se traduit par l’ampleur des réserves naturelles, qui couvrent près de 10 % du territoire. Le climat frais et tempéré connaît des amplitudes thermiques restreintes, puisque les températures moyennes varient de 18° en été à -5° en hiver.

Economie

Depuis les années 1990, l’Estonie est passée d’une économie dirigiste et nationalisée à une économie de marché performante, en menant une politique d’ouverture résolument libérale et orientée vers le numérique. Les privatisations dans tous les secteurs (industriel, commercial et financier) ont permis de dégager une dynamique de croissance, malgré les tensions sociales qu’elles ont engendrées.

Situé dans une région à fort potentiel de croissance, le plus petit des Etats baltes s’est fait un nom dans l’exportation d’équipements électriques et électroniques (en particulier en ce qui concerne les télécommunications), de bois et de textiles. Les nouvelles technologies se sont profondément insérées dans les modes de vie de la population estonienne, ce qui est un atout dans sa stratégie de développement d’une économie de services à haute qualification. Les Estoniens peuvent par exemple effectuer toutes leurs démarches administratives directement en ligne grâce à la carte d’identité numérique dont disposent les citoyens de plus de 15 ans.

Le dynamisme de l’économie estonienne a récemment été fortement affecté par la guerre en Ukraine et ses conséquences. Le pays est même entré en situation de récession, avec une croissance de -4,4 % au quatrième trimestre 2022. L’inflation est élevée, avec une hausse des prix de 15,6 % sur un an en mars 2023. 

Source : DG Trésor, Eurostat

Histoire

L’Estonie sous influences

  • 1219 : après la fondation danoise de Tallinn, l’Estonie entre dans la zone d’influence du Danemark, qui christianise la région, puis tombe sous la coupe des chevaliers Teutoniques, en 1346. Les villes estoniennes entretiennent de fructueuses relations commerciales avec les villes de la Hanse.
  • 1561 : l’Estonie passe aux mains de la Suède qui y introduit le luthéranisme, que l’université de Tartu (Dorpat) nouvellement fondée s’attache à diffuser.
  • 1721 : à la suite de la Grande Guerre du Nord, le territoire estonien est annexé pour deux siècles par la Russie. Elle subit une politique de russification systématique au XIXe siècle, qui touche davantage la paysannerie estonienne que les barons d’origine germanique.

Le réveil du sentiment national

  • 1869 : en parallèle des autres pays baltes, le milieu du XIXe siècle entraîne le réveil du sentiment national estonien. Le succès de l’édition populaire de l’épopée nationale, le Kalevipoeg, parue en 1862, en atteste, cristallisant l’identité estonienne.
  • 1917 : le gouvernement provisoire issu de la Révolution russe de 1917 accorde son indépendance à l’Estonie. L’année suivante, les Bolchéviques tentent d’envahir le pays.
  • 1920 : après avoir battu l’Armée rouge, la République estonienne proclame son indépendance, reconnue par Moscou au traité de Tartu.

De la période soviétique à l’Union européenne

  • 1939 : le protocole secret du pacte germano-soviétique conclu entre Hitler et Staline, attribue l’Estonie à la sphère d’influence soviétique. Le pays est annexé par l’URSS en 1940, entraînant une collectivisation forcée et de nombreuses déportations.
  • 1988 : sous l’effet de la politique de glasnost et sous la pression du Front populaire, le Soviet suprême d’Estonie accorde à la législation nationale la primauté sur les lois de l’URSS. C’est le début du mouvement qui conduira à l’indépendance.
  • 1991 : la déclaration d’indépendance de l’Estonie est obtenue malgré l’opposition du gouvernement russe.
  • 2004 : l’Estonie adhère à l’Otan en avril et à l’Union européenne en mai.
  • 2010 : L’Estonie adhère à l’OCDE.
  • 2011 : L’Estonie devient le 17e pays à adopter la monnaie unique.

Education

La scolarité en Estonie est obligatoire entre 7 et 16 ans (cycle primaire). Le cycle secondaire (16 à 19 ans) est lui aussi obligatoire mais peut prendre deux formes : celle d’un enseignement général (gümnaasium) ou d’un enseignement professionnel (kutseõppeasutus). Le système est décentralisé et administré localement, mais le programme reste national, l’Etat venant en aide aux établissements, publics comme privés. Les élèves sont notés en lettres de A à F, ou en chiffres de 5 à 1. 

L’enseignement supérieur en Estonie peut être effectué au sein d’établissements de formation professionnelle ou d’une université. Le cursus universitaire est organisé selon le processus de Bologne, et comprend donc une licence de trois à quatre ans, un master d’un à deux ans et un doctorat d’une durée de trois à quatre ans. Le système de crédits national est compatible avec le système européen de transfert de crédits (ECTS). L’Estonie compte plus de 150 programmes entièrement en anglais, ainsi que des diplômes reconnus à l’international. 

L’Estonie adhère au programme Erasmus+. En complément de la bourse allouée par l’organisme, certaines réductions des frais de scolarité peuvent être appliquées, ainsi que des avantages à la fois directs (subventions et prêts accordés à l’étudiant) et indirects (avantages fiscaux pour l’étudiant ou ses parents). Le coût moyen des études dans les cursus en anglais est de 3 800 euros dans le public et 6 200 euros dans le privé. Le coût de la vie est quant à lui inférieur à la France : le budget mensuel moyen d’un étudiant est compris entre 300 et 500 euros. 

Tourisme

Abritant plus de milles îles, des villes colorées et d’immenses forêts, l’Estonie possède quelques atouts. Sa capitale, Tallinn, se distingue par la diversité de son architecture, comme en témoignent la cathédrale orthodoxe Alexandre Nevski et l’imposant Palais de Kadriorg. Après une visite en profondeur dans le sous-marin du musée maritime de Lennusadam, un repos au Jardin du roi du Danemark, vestige de l’occupation danoise, est recommandé. Plus anciens encore, les multiples remparts en périphérie de la ville et leurs tourelles datent eux du Moyen Age. 

Souvent considérée comme la capitale culturelle du pays, la ville de Tartu au sud du pays regorge de musées d’ethnographie, d’histoire et d’arts, dont ceux de l’Université de Tartu. Les voyageurs peuvent également se détendre sur les plages de Pärnu, entourées de parcs et de dunes de sable. Etape conseillé : l’Eglise baroque Sainte Catherine II et ses splendides dômes verts, imaginés par l’architecte Jegorov. 

Parmi les paysages naturels à voir, la Valaste Juga est une cascade de près de 30 mètres de haut qui offre un accès direct à la plage. L’Estonie dispose aussi de cinq parcs nationaux, le plus grand et plus connu étant celui de Lahemaa et ses nombreux lacs. La péninsule de Käsmu ou la prison située au milieu du lac de Rummu sont aussi superbes. 

Personnalités

Eduard Vilde, écrivain, dramaturge, journaliste et diplomate, a marqué l’Estonie de son empreinte. Son œuvre majeure, Musta mantliga mees (Un homme en manteau noir), a été saluée pour son influence et son exploration de la complexité humaine. 

Lydia Koidula, surnommée “Lydia de l’Aube”, est une célèbre poétesse estonienne. Son emblématique Emajöe Ööbik (Le Rossignol de la rivière mère) est devenu un symbole de la littérature estonienne. 

En musique classique, le compositeur et organiste Rudolf Tobias a laissé une trace indélébile avec des pièces telles que le Rondo et la Fantaisie sur des chants populaires estoniens. En musique contemporaine, le rock estonien a connu un succès notable avec le groupe Vanilla Ninja, connu pour des hits comme Tough Enough et Blue Tattoo.  

En peinture, Konrad Mägi, artiste prolifique, a produit plus de 400 œuvres. Parmi ses créations, Fontaine dans un parc à Rome et Paysage de Capri reflètent sa maîtrise des couleurs et des paysages. 

Sur le plan sportif, l’Estonie a vu naître quelques grands athlètes comme Gerd Kanter, 9 fois champion national, champion du monde et médaillé d’or aux Jeux olympiques de Pekin (2008). En tennis, Kaia Kanepi a remporté 4 titres sur le circuit WTA. 

Drapeau et hymne

En 1881, l’Union des étudiants estoniens de l’université de Tartu, appelée Vironia, adopte le bleu, le blanc et le noir comme couleurs de la confrérie. Ces couleurs sont alors rapidement considérées comme celles de la nation et choisies en 1920. Les couleurs bleu, noir et blanc qui constituent le drapeau peuvent faire référence à la nature (ciel, terre, neige), aux valeurs et à la culture (loyauté envers la patrie, dévouement malgré les souffrances et foi dans l’avenir/désir de liberté) ou bien encore à la fleur et à l’oiseau nationaux (bleuet et hirondelle).

L’hymne Mu isamaa, mu õnn ja rõõm (“Ma patrie, mon bonheur et ma joie”) a été composé par l’Allemand Friedrich Pacius en 1869, et adopté en 1920. Sa mélodie (mais pas ses paroles) est également celle de l’hymne finlandais. La possibilité de remplacer ce chant par un autre plus typiquement estonien est pour le moment resté lettre morte.

Voir l’étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors

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