Tout savoir sur l'Estonie : ses relations avec l'Union européenne, sa géographie, son économie, son histoire, son drapeau et son hymne.
L'Estonie (Eesti) est une république parlementaire. Le parlement monocaméral, le Riigikogu, compte 101 membres élus pour 4 ans.
Après la démission du Premier ministre Jüri Ratas (leader du parti EKE, centre droit) impliqué dans une affaire de corruption, l'ancienne députée européenne et membre du Parti de la réforme Kaja Kallas a été désignée pour former un nouveau gouvernement. La démission de Jüri Ratas a fait tomber la coalition de centre-droit au pouvoir.
Jüri Ratas avaut été nommé Premier ministre le 23 novembre 2016. Il a dirigé un gouvernement de coalition également constitué du Parti social-démocrate (SDE), de l'Union pour la patrie et Res Publica (IRL). Il avait remplacé Taavi Roivas (Parti de la Réforme), nommé en 2014 et réélu aux législatives de 2015. Fin 2016, celui-ci avait perdu la confiance du Parlement par 63 voix contre 28 en raison de la défection des sociaux-démocrates, ce qui l'avait contraint à démissionner.
Le Parlement estonien a élu en 2016 Kersti Kaljulaid à la présidence de la République pour cinq ans. Un résultat obtenu après trois tours de scrutin, en raison de la division de la chambre (six partis).
Ancienne membre de la Cour des comptes européenne et première femme à accéder à la présidence du pays, elle succède à l'ancien député européen Toomas Hendrik Ilves (social-démocrate). En Estonie, le rôle du président est essentiellement honorifique.
Depuis son indépendance en 1991, l’Estonie a poursuivi le double objectif d’entrer dans l’Union européenne et d’adhérer à l’OTAN. Les négociations d’adhésion entre Tallinn et Bruxelles ont débuté le 31 mars 1998, trois ans après le dépôt de sa candidature en novembre 1995. Durant tout le processus d'adhésion et en concertation avec les instances communautaires, des réformes importantes ont été entreprises par les autorités estoniennes en vue de la transformation et de la modernisation de l'économie nationale.
Les performances économiques se sont améliorées malgré un environnement difficile, lié surtout à la crise russe de 1998. Au sein de l’UE, l’Estonie entretient des relations privilégiées avec la Finlande et la Suède, qui sont ses principaux partenaires économiques.
L’entrée du pays dans l’UE a été approuvée par référendum à une large majorité (67 % des suffrages exprimés), le 14 septembre 2003. Les Estoniens considèrent généralement que l’appartenance à l’UE représente une promesse de développement et de stabilité pour leur pays.
En 2004, elle adhère officiellement à l'Union européenne, en même temps que neuf autres pays.
Le pays compte 7 députés européens. L'Estonienne Kadri Simson est commissaire à l'Energie. L'Estonie a pris la succession de Malte à la présidence du Conseil de l'UE de juillet à décembre 2017, à la place du Royaume-Uni. Ce dernier n'a pas souhaité assurer la présidence après le vote sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 23 juin 2016.
L’Estonie est le plus septentrional des trois Etats baltes, sur les bords de la mer Baltique. Elle est entourée par la Russie à l'est et la Lettonie au sud, mais le pays dont elle est le plus proche, culturellement et politiquement, est incontestablement la Finlande, située sur l'autre rive du Golfe de Finlande : Helsinki n'est qu'à 85 Km à vol d'oiseau et reliée à Tallinn par des liaisons quotidiennes. L’appartenance de l’estonien aux langues finno-ougriennes et le luthéranisme majoritaire dans la population contribuent également à cette proximité. Cependant l’Estonie compte une importante minorité russe (environ un tiers de la population) Le gouvernement s’efforce d’encourager une intégration plus poussée de ces minorités.
Ce territoire aux dimensions limitées (45 000 km2) alterne plaines et collines au sol pauvre, souvent boisé ; les forêts couvrent plus de 45 % du territoire. On compte plus de 1521 îles et de nombreux lacs, en particulier le lac Peipous et le lac de Pskov, partagés avec la Russie. La préservation d’environnements et d’écosystèmes fragiles se traduit par l’ampleur des réserves naturelles, qui couvrent près de 10 % du territoire. Le climat frais et tempéré connaît des amplitudes thermiques restreintes, puisque les températures moyennes varient de 18° en été à -5° en hiver.
En quinze ans, l’Estonie est passée d’une économie dirigiste et nationalisée à une économie de marché performante, en menant une politique d’ouverture résolument libérale et orientée vers le numérique. Les privatisations dans tous les secteurs (industriel, commercial et financier) ont permis de dégager une dynamique de croissance, malgré les tensions sociales qu’elles ont engendrées.
Situé dans une région à fort potentiel de croissance, le plus petit des Etats baltes s’est fait un nom dans l’exportation d’équipements électriques et électroniques (en particulier en ce qui concerne les télécommunications), de bois et de textiles. Les nouvelles technologies se sont profondément insérées dans les modes de vie de la population estonienne avec près de 90 % des foyers équipés d'un PC, ce qui est un atout dans sa stratégie de développement d’une économie de services à haute qualification. Les Estoniens peuvent par exemple effectuer toutes leurs démarches administratives directement en ligne grâce à la carte d'identité numérique dont disposent les citoyens de plus de 15 ans.
Considérée un temps comme le "Tigre de la Baltique" en raison de forts taux de croissance soutenus par ses importations (8,1 % en 2004, 10,5 % en 2005 et 11,4 % en 2006), l’Estonie a finalement été touchée par la crise économique. Après deux années de profonde récession (-14 % en 2009 et chômage à 16 % en 2010), le chômage est retombé à 4,1 % en 2019. La croissance du PIB, soutenue par la distribution d'énergie, le secteur manufacturier et la construction, affiche des taux légèrement supérieurs à 1 % depuis 2013.
Comme ses voisins baltes, l'Estonie craint ainsi de ne pas réussir à rattraper les niveaux de vie des pays de la zone euro et de tomber dans le piège des pays à revenus intermédiaires, que caractérise une faible croissance due à un coût du travail plus élevé à la suite d'une période de croissance forte grâce au bas coût du travail. En effet, malgré les efforts du gouvernement pour développer le secteur des nouvelles technologies, le PIB par habitant du pays atteint 76 % de la moyenne européenne, parmi les plus faibles de l'Union. Les inégalités de revenus sont particulièrement marquées (indice de Gini à 0,36 en 2016). Toutefois, le pays est placé au 1e rang en sciences et lecture et au 3e en mathématiques au classement PISA sur le niveau scolaire.
La crise du Covid-19 a laissé son empreinte sur l'économie estonienne. Selon les prévisions, celle-ci ne retrouvera qu'en 2022 sa trajectoire d'avant crise. Le taux de chômage devrait lui augmenter quelque peu en raison de la seconde vague de l'épidémie, pour culminer à un peu plus de 10 % au début de l'année 2021. Selon la banque centrale estonienne, le gouvernement ne devrait pas être en mesure d'équilibrer le budget par sa stratégie actuelle. Le pays devrait augmenter le poids de sa dette pour couvrir les dépenses et les investissements permanents du gouvernement, même après la sortie de crise.
Source : DG Trésor
En 1881, l’Union des étudiants estoniens de l’université de Tartu, appelée Vironia, adopte le bleu, le blanc et le noir comme couleurs de la confrérie. Ces couleurs sont alors rapidement considérées comme celles de la nation et choisies en 1920. Les couleurs bleu, noir et blanc qui constituent le drapeau peuvent faire référence à la nature (ciel, terre, neige), aux valeurs et à la culture (loyauté envers la patrie, dévouement malgré les souffrances et foi dans l'avenir/désir de liberté) ou bien encore à la fleur et à l'oiseau nationaux (bleuet et hirondelle).
L'hymne Mu isamaa, mu õnn ja rõõm ("Ma patrie, mon bonheur et ma joie") a été composé par l'Allemand Friedrich Pacius en 1869, et adopté en 1920. Sa mélodie (mais pas ses paroles) est également celle de l'hymne finlandais. La possibilité de remplacer ce chant par un autre plus typiquement estonien est pour le moment resté lettre morte.
Voir l'étude de Notre Europe - Institut Jacques Delors