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Kosovo Carte géographique
Drapeau Kosovo

Kosovo

Drapeau Kosovo Dernière mise à jour le 05.01.2024

Kosovo

Dernière mise à jour le 05.01.2024

Géographie et démographie

Capitale

Pristina

Villes principales

Pristina, Prizren, Mitrovicë, Gjakovë, Pejë

Découpage administratif

37 communes

1,79 million d'habitants (2021)

Eurostat

Superficie

10 887 km²

Indice de développement humain

0,787 (2018)

Environnement

Émissions de gaz à effet de serre

5,03 tonnes par habitant (2016)

Banque mondiale

Politique

Système politique

République parlementaire

Chef d'Etat

Vjosa Osmani

Chef du gouvernement

Albin Kurti

Prochaines élections

2025

Législatives

Économie

PIB

8,9 milliards d'euros (2022)

Eurostat

11,6 % (2022)

Eurostat

3,5 % (2022)

Eurostat

20,6 % (2021)

Eurostat

22,5 % (2021)

DG Trésor

1,6 % (2021)

DG Trésor

Politique

Après des années de pourparlers, le Parlement kosovar a proclamé l’indépendance de la République du Kosovo le 17 février 2008. Le même mois, l’UE a approuvé le lancement d’une mission de police et de justice de 2 000 hommes dans le nouvel Etat. Baptisée Eulex, cette force civile européenne reprend les responsabilités judiciaires et policières de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), organe des Nations unies en charge du Kosovo depuis 1999, au terme d’une période transitoire de 120 jours suivant l’indépendance.

Pendant neuf ans, le statut du Kosovo a été régi par la résolution 1244 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui plaçait cette province sous administration internationale. Celle-ci devait pouvoir assurer une autonomie substantielle au peuple du Kosovo au sein de la République Fédérale de Yougoslavie (devenue, par le jeu de la succession d’Etats, la Serbie-et-Monténégro), dans l’attente de la définition du statut futur. Le 23 janvier 2012, 87 pays membres de l’ONU ont formellement reconnu le Kosovo comme un Etat indépendant et souverain.

La Constitution promulguée le 15 juin 2008 établit un régime parlementaire, avec des droits dérogatoires pour les minorités et notamment pour la communauté serbe du Kosovo (système de double majorité). Le président de la République du Kosovo est élu par l’Assemblée du Kosovo.

En novembre 2020, le président Hashim Thaçi démissionne à la suite de son inculpation pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés durant la guerre d’indépendance (1998-1999). Il est remplacé par Vjosa Osmani le 5 novembre, qui exerce la fonction par intérim pendant cinq mois. Le 4 avril 2021, cette ancienne professeure de droit à l’Université de Pristina, âgée de 38 ans, est élue cheffe d’Etat. Elle gouverne aux côtés du Premier ministre Albin Kurti qui a remporté une large victoire (plus de 50 % des voix) lors des élections législatives du 14 février 2021. 

Les relations entre le Kosovo et la Serbie connaissent des tensions régulières. En novembre 2022, la décision du gouvernement kosovar de ne plus reconnaître les plaques d’immatriculation serbes engendre une vague de démission d’élus locaux. En réaction, la majorité serbe dans le nord du pays boycotte les élections municipales en avril 2023. Ainsi, malgré un très faible taux de participation (3,5 %), des élus kosovars entrent en fonction dans cette partie de l’Etat kosovar, provoquant de vives protestations de la part de la population serbe. Les heurts nécessitent le déploiement de forces supplémentaires de l’Otan, pour maintenir la sécurité dans le pays. 

Le pays et l’UE

Les relations entre le Kosovo et l’Union européenne prennent forme lorsque celle-ci reconnaît la l’indépendance du pays en 2008. La même année, un représentant spécial de l’UE au Kosovo est nommé.

Depuis 2011, des rapports annuels sont publiés sur l’avancée des réformes du candidat potentiel à l’adhésion à l’Union européenne. Se prononçant sur celui de 2022, le Parlement européen souligne l’amélioration du classement du Kosovo, qui figure désormais parmi les pays les plus démocratiques de la région des Balkans occidentaux et qui a engagé d’importantes réformes en matière de lutte contre la corruption, notamment la loi sur l’Agence pour la prévention de la corruption.

Initié en 2013 sous l’égide de l’Union, le dialogue entre la Serbie et le Kosovo était interrompu depuis 2018. En juillet 2020, le président serbe Aleksandar Vučić et le Premier ministre kosovar Avdullah Hoti conviennent d’une reprise du dialogue. La normalisation des relations entre les deux pays fait partie des conditions fixées par l’UE dans le cadre du processus d’adhésion de la Serbie (chapitre 35). Néanmoins, les tensions entre les deux pays ressurgissent de manière récurrente.

L’année 2016 marque une avancée notable dans les relations UE-Kosovo. En avril, l’accord d’association et de stabilité entre en vigueur, ce qui représente la première relation contractuelle entre l’Union et le pays.

Le 15 décembre 2022, le Premier ministre Albin Kurti présente formellement la candidature du Kosovo pour adhérer à l’Union européenne. Le processus devrait toutefois prendre beaucoup de temps pour Pristina. Notamment car l’indépendance du pays n’est reconnue que par 22 Etats membres de l’UE, dont la France. Cinq autres ne la reconnaissent toujours pas : l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie et Chypre.

Le 18 avril 2023, une proposition visant à ajouter le Kosovo sur la liste d’exemption de l’obligation de visa pour l’espace Schengen est adoptée. Entrée en vigueur le 1er janvier 2024, elle permet aux Kosovars de ne plus avoir à demander de visas pour entrer sur le territoire Schengen pour des séjours d’une durée allant jusqu’à 90 jours sur une période de 180 jours. Dans les mois précédents son entrée en vigueur, le gouvernement a d’ailleurs mené une campagne de sensibilisation pour inciter la population à ne pas abuser de la liberté de voyager en recherchant un emploi dans l’UE.

Géographie

Le Kosovo, bordé de montagnes au sud, à l’ouest et au nord, constitue un petit territoire enclavé au cœur de la péninsule balkanique, sans débouché commercial important. Il dispose de quelques ressources minières (notamment cinquièmes réserves mondiales de lignite). Par sa langue et sa religion, le Kosovo entretient des relations privilégiées avec l’Albanie. Pristina est la capitale du Kosovo.

Economie

L’économie kosovare repose en grande partie sur les remises d’expatriés (transferts financiers effectués par la diaspora vers le Kosovo). En alimentant la demande et les investissements internes, ces flux massifs de capitaux permettent de soutenir la croissance économique qui atteignait 3,5 % en 2022.

Avant la crise du Covid-19, les prévisions de croissance étaient favorables et portées par des projets d’infrastructures, tels que l’autoroute entre Pristina et Skopje (Macédoine du Nord) ou encore la construction d’une station d’épuration à Pristina. Les infrastructures et l’appareil de production sont effectivement peu développées, ce qui accentue la dépendance de la croissance aux ressources extérieures. Le pays a recours aux importations pour répondre à la plupart de ses besoins.

D’autres obstacles à surmonter sont la corruption et le manque d’indépendance de la justice, qui nuisent à l’insertion économique internationale du pays. Le Kosovo était ainsi classé 87ème au monde en matière de perception de la corruption par l’ONG Transparency International en 2021. L’économie informelle y représente par ailleurs environ un tiers du PIB.

Le Kosovo reste le pays le plus pauvre des Balkans occidentaux, avec un PIB par habitant de 5 269 $ par an en 2021 selon la Banque mondiale. Le chômage atteignait 20,6 % en 2021. Celui-ci touche fortement les jeunes qui émigrent massivement vers l’UE du fait de la difficulté des conditions de vie. Par ailleurs, moins d’un tiers des 15-65 ans se trouve en activité, avec un taux d’emploi des femmes particulièrement faible (16 %).

Source : DG Trésor

Histoire

1389 : après avoir fait partie de la Serbie depuis le XIIème siècle, la région est conquise, administrée et islamisée par l’Empire Ottoman qui gouverne la province jusqu’en 1912.

1912 : à la suite des guerres balkaniques, la province est intégrée à la Serbie.

1945 : création de la République populaire fédérale de Yougoslavie, composée de six républiques et deux provinces autonomes, dont le Kosovo (dont le statut de province n’est reconnu qu’en 1965), qui ne bénéficie pas d’une réelle autonomie.

1974 : à la suite des émeutes de 1968, qui avaient réclamé le statut de République autonome au sein de la fédération, le Kosovo obtient une large autonomie avec la nouvelle Constitution : il devient une réelle entité politique, avec une Assemblée et un gouvernement propres. Au cours des années 1980, la revendication du statut de République se poursuit : c’est l’émergence du mouvement nationaliste albanais qui débouche sur la création en 1989 de la Ligue Démocratique du Kosovo (LDK), parti politique prônant la résistance pacifique et la non-participation.

1989 : Slobodan Milosevic, président de la ligue communiste de Serbie, supprime le statut d’autonomie du Kosovo : c’est la “serbisation”. Le bilinguisme est suspendu et l’armée fédérale se déploie dans la province.

1991 : la LDK répond à la politique de discrimination systématique menée par le régime serbe de Milosevic par la mise en place de structures parallèles dans les domaines de la santé et de l’éducation. Un gouvernement en exil s’est également constitué en Allemagne, tandis que la plupart des membres de l’assemblée, passés dans la clandestinité depuis 1989, quand ils avaient proclamé l’indépendance, fuient dans plusieurs pays étrangers.

1999 : les négociations diplomatiques, menées à Rambouillet, n’ayant pas permis de déboucher sur un accord de paix, l’Otan intervient, en menant des opérations militaires contre les forces serbes pour mettre fin à la répression dont faisait l’objet la population albanaise, dont environ un million de personnes a dû fuir le Kosovo depuis l’année précédente. La résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’ONU permet à la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK) de lancer le processus de construction démocratique et de faciliter le processus politique de détermination du futur statut du Kosovo. Selon cette même résolution, une présence militaire, assurée par la KFOR, sous commandement de l’Otan se met en place à l’été 1999. Les violences commises par les Albanais en guise de représailles en 1999 provoquent le départ de plusieurs dizaines de milliers de Serbes.

2001 : la mise sur pied d’institutions provisoires doit permettre à la région de s’auto-administrer : Assemblée, Président du Kosovo, Gouvernement, Cour suprême et Médiateur.

2004 : les élections aboutissent à la formation d’une nouvelle coalition, qui ne fait plus l’objet d’un aussi large consensus, mais le Premier ministre, inculpé par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie pour crimes de guerre, se voit contraint de démissionner en mars 2005.

2006 : après le décès en janvier d’Ibrahim Rugova, le président kosovar, figure historique de la résistance pacifique, et la démission du Premier ministre, Bajram Kosumi, une nouvelle équipe se met en place à la tête des institutions provisoires du Kosovo. Le nouveau Premier ministre, Agim Ceku, est l’ancien chef de la guérilla albanaise. Ces événements interviennent dans un moment crucial : le début des pourparlers sur le statut futur du Kosovo, menés par Martti Ahtisaari, ancien Président finlandais, Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies. A la demande d’indépendance du Kosovo que réclament les Albanais, Belgrade propose une large autonomie de la province. Les négociations s’avérant délicates, elles ont commencé sur des sujets concrets, tels que la décentralisation, la protection des minorités et du patrimoine religieux. Les compétences de la MINUK sont progressivement transférées aux institutions provisoires du Kosovo en fonction de leur capacité à les assumer et dans le but de mieux les responsabiliser. Les premières négociations entre Serbes et Albanais ont eu lieu en février 2006 à Vienne. La participation des Serbes du Kosovo aux institutions de la province leur permettrait de mieux faire entendre leur voix et faire valoir leurs droits.

2007 : les élections législatives et municipales au Kosovo se déroulent le 17 novembre. Entre juillet et la fin de l’année, la troïka composée de l’UE, des Etats-Unis et de la Russie, tente de trouver un compromis sur le statut du Kosovo.

2008 : le Parlement kosovar proclame l’indépendance du Kosovo le 17 février. La force civile européenne Eulex reprend peu à peu les responsabilités judiciaires et policières de la MINUK, au terme d’une période transitoire de 120 jours suivant l’indépendance.

2013 : début du dialogue entre la Serbie et le Kosovo sous l’égide de l’UE, en vue d’une reconnaissance du pays.

2022 : le Kosovo dépose sa candidature d’adhésion à l’Union européenne.

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