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[Revue de presse] Covid-19 : l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca suspendue à l’avis de l’Agence européenne des médicaments

Face aux soupçons d’effets secondaires graves provoqués par le vaccin du laboratoire AstraZeneca et les suspensions d’utilisation décrétées dans de nombreux Etats membres, l’Agence européenne du médicament rendra un nouvel avis scientifique le 18 mars. Et pourrait ainsi mettre fin à la cacophonie qui s’est emparée du continent.

Emmanuel Macron a notamment annoncé que la France utilisera à nouveau les vaccins AstraZeneca
Emmanuel Macron a notamment annoncé que la France utilisera à nouveau les vaccins AstraZeneca “si l’avis de l’autorité européenne le permet” - Crédits : Robert Meerding / Commission européenne

Astracadabrantesque” , titre aujourd’hui en Une le journal Libération. Lundi 15 mars, sept Etats européens (Allemagne, France, Italie, Slovénie, Espagne, Portugal et Lettonie) “ont allongé la liste des pays ayant suspendu par précaution l’administration” [La Dépêche] du vaccin AstraZeneca. “Ces pays ont été rejoints ce mardi [16 mars] par la Suède et Chypre” , ajoute La Libre. Le Danemark, la Norvège et l’Islande avaient ouvert le bal la semaine dernière en suspendant provisoirement l’utilisation du sérum anglo-suédois, “après de graves problèmes sanguins chez des personnes vaccinées, tels que des difficultés à coaguler ou la formation de caillots (thrombose)” [Le Figaro]. Les trois pays avaient été suivis par la Bulgarie, l’Irlande et les Pays-Bas, “essentiellement par précaution, après les cas relevés dans les pays susmentionnés” , fait savoir L’Express.

Il n’existe encore que des “soupçons” quant à ces potentiels effets secondaires, observe Le Monde, aucun lien n’étant avéré à ce stade entre le vaccin AstraZeneca et les caillots sanguins. Ces derniers jours, certains Etats ont seulement retiré de la circulation les lots de doses de l’entreprise suédo-britannique liés, sans causalité prouvée, à de graves effets secondaires. En parallèle, ces derniers ont donc poursuivi leur campagne avec les autres stocks fournis par le même laboratoire, relate L’Humanité. C’est par exemple le cas de l’Autriche ou du Luxembourg.

A contre-courant, la Belgique a quant à elle décidé “de faire cavalier seul parmi ses voisins européens” [La Libre] en maintenant la campagne d’injections. La “task force Vaccination” belge relève que “le taux de thrombose chez les personnes vaccinées est plus faible que dans la population générale” [RTBF] et considère qu’il n’y a pas lieu de geler la campagne. Pour autant, “la prudence reste […] de mise et on préfère se ranger derrière les avis européens” , souligne le quotidien La Libre.

Dans l’attente d’un avis

Les gouvernements du continent “s’en remettent [ainsi] à l’Agence européenne des médicaments (EMA)” [Le Monde]. Tout en estimant que “les avantages du vaccin l’emportent toujours sur les risques” [Le Figaro], l’agence a publié le 15 mars un communiqué afin d’annoncer qu’elle examinerait “les informations remontées à ce jour par les Etats de l’Union européenne” [Le Monde], puis qu’elle tiendrait une réunion jeudi 18 mars pour rendre son avis.

Emmanuel Macron a ainsi déclaré “espérer reprendre vite” la campagne vaccinale avec les doses d’AstraZeneca “si l’avis de l’autorité européenne le permet” , cite la RTBF. “Nous avons confiance dans le fait que, dans les prochaines heures, l’EMA pourra clarifier définitivement la question” , a pour sa part assuré le ministre italien de la Santé, Roberto Speranza, dans des propos rapportés par Le Monde.

De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tient une réunion ce mardi 16 mars à Genève afin d’examiner la sûreté du vaccin AstraZeneca. Elle a réexprimé la veille une position rassurante sur le produit, à travers la voix de sa cheffe scientifique Soumya Swaminathan : “nous ne voulons pas que les gens paniquent et, pour le moment, nous recommandons que les pays continuent de vacciner avec AstraZeneca” [La Dépêche].

Un principe de précaution excessif ?

La responsabilité du vaccin” n’étant pas démontrée dans les effets secondaires incriminés, Le Figaro relève que certains “jugent […] sévèrement les suspensions” des campagnes de vaccination avec le produit anglo-suédois. Sans surprise, c’est particulièrement le cas de la presse britannique, qui déplore un “excès de prudence” [Courrier international]. A l’image de la BBC, citée par l’hebdomadaire, qui estime que “c’est une approche qui peut parfois faire plus de mal que de bien” , l’épidémie continuant sa progression.

Dans tous les cas, c’est un mauvais coup pour le laboratoire suédo-britannique, lequel faisait déjà l’objet de critiques. “On a des problèmes bien plus graves avec AstraZeneca” , rappelle une source à la Commission européenne [Le Monde], faisant référence aux retards de livraisons récemment annoncés par l’entreprise. Ainsi, celle-ci est en mesure de fournir seulement “30 millions des doses promises pour le premier trimestre” [Le Monde] contre 120 millions initialement prévues. Et l’exécutif européen “n’est pas [sûr] à ce stade [qu’AstraZeneca] puisse en livrer plus de 75 millions au deuxième trimestre (contre 180 millions prévues)” , rapporte le quotidien. Ces péripéties risquent finalement “d’accentuer le retard d’une campagne” au sein de l’Union, qui “est déjà à la traîne par rapport aux Etats-Unis, à Israël ou au Royaume-Uni” [Libération].

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