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Un sommet UE - Inde marqué par les affaires

La Belgique accueillera le 11e sommet entre l’Union européenne et l’Inde, vendredi 10 décembre. La rencontre sera co-présidée par Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso qui discuteront de la relation bilatérale entre les deux puissances avec le Premier ministre indien Manmohan Singh. Les discussions s’orienteront sur les modalités du libre échange entre les deux parties, les réponses à donner à la crise économique, et les enjeux de sécurité régionale auxquels l’Inde est confrontée. Une rencontre d’affaires UE-Inde se tiendra également à la marge du sommet officiel.

La Belgique accueille le 11e sommet d’affaires indo-européen

Le 11e sommet réunissant l’Inde et l’UE se tient le 10 décembre en Belgique, afin de mieux préciser le nouvel essor que les deux parties désirent donner à leur relation bilatérale. Ainsi de nombreux thèmes seront à l’ordre du jour.

Les dirigeants parleront tout d’abord de la coopération en matière de sécurité, de défense, et de maintien de la paix. Des discussions auront également lieu pour examiner les progrès faits en matière de lutte contre le terrorisme. Seront abordés aussi les sujets de la coopération économique indo-européenne, en particulier le processus en cours de libre échange ainsi que la coopération en matière énergétique.

De nombreuses négociations auront lieu sur ce futur traité de libre échange entre les deux partis qui s’avère en réalité la raison principale de ce sommet. A ce titre, un sommet d’affaires UE-Inde, se tiendra également en parallèle, pour renforcer les liens économiques entre l’UE et l’Inde.

Le développement durable comme solution à la crise économique

Parmi les thèmes qui occuperont ces deux sommets, l’environnement et l’énergie tiendront également une place importante.

La crise économique sera également l’objet de nombreuses discussions. Il y aura à cette occasion une tentative de redéfinition du système économique mondial : première entité politique engagée dans la lutte contre le réchauffement, l’UE essaiera de proposer des idées pour envisager un système global qui fonctionnerait selon une logique de durabilité. Très concernés (notamment pour des raisons géographiques) par le réchauffement climatique et la montée des eaux, les représentants indiens accorderont en conséquence une attention toute particulière à ces enjeux économico-environnementaux.

Dans cette optique, 21 entreprises seront désignées pour symboliser les exemples à suivre. Seront considérées comme les 21 entreprises les plus performantes du 21e siècle celles qui ont intégré dans leurs opérations quotidiennes des comportements durables, tout en manifestant leur capacité d’anticipation à la place de l’habituel comportement de gestion de crise.

Il est reconnu en effet aujourd’hui que le développement technologique peut apporter une énergie renouvelable rentable. L’installation d’infrastructures de transports soutenables est donc considérée comme l’élément clé qui tracera la voie vers ce développement durable. La collaboration entre l’Union européenne et l’Inde s’avère donc essentielle pour l’accélération de l’implantation de solutions soutenables pour l’économie mondiale.

Etat des relations commerciales entre l’UE et la République de l’Inde

La nature des échanges commerciaux est à l’image du commerce mondial Nord/Sud, puisque l’Union européenne exporte principalement vers l’Inde des produits manufacturés (à hauteur de 80%) à moyenne ou haute valeur ajoutée comme des machines-outils et des voitures. Dans le sens contraire, l’Inde s’est employée à exporter des produits pétroliers et des diamants taillés.
Alors que le commerce indo-européen avait plus que doublé entre 2000 et 2008 entre l’UE, il a reculé en 2009 suite à une baisse des exportations de l’UE vers l’Inde, ainsi que des importations en provenance d’Inde. Cette tendance s’est inversée en 2010 grâce à un regain de croissance du commerce entre les deux pôles économiques, ce qui permet à l’UE d’avoir un excédent commercial avec l’Inde pour les neuf premiers mois de l’année 2010. Globalement, depuis 10 ans la présence de l’Inde dans le commerce extérieur de l’UE s’est affirmée de plus en plus, sa part atteignant 2,6% des exportations de l’UE en 2010. L’Inde est devenue ainsi le neuvième partenaire commercial de l’UE.

Au niveau des Etats membres, c’est l’Allemagne qui entretient de loin les plus importantes relations commerciales avec l’Inde puisqu’elle totalise 26% des exportations de l’UE vers le pays. Suivent la Belgique, le Royaume-Uni, l’Italie et la France. Le Royaume-Uni est quant à lui le premier importateur de produits indiens.

Jusqu’en 2008, l’UE était le premier partenaire commercial de l’Inde. Comme d’autres partenaires, l’Inde a demandé l’ouverture des négociations de libre échange en 2008, qu’elle a obtenue. Le pays désire effectivement élargir l’accès de ses produits en Europe et faciliter l’accès de ses travailleurs. De son côté, l’UE veut elle aussi quelques garanties sur les aspects qualitatifs : respect des marques, accès aux marché publics ou suppression des règlementations abusives. Les négociations, qui se déroulent notamment lors de ces sommets, seront forcément longues.

La réalité du rapprochement indo-européen

L’Inde fait partie des “dix partenaires stratégiques” de l’Union européenne, mais la relation demeure relativement faible, comparée à ce que représentent sur la scène commerciale les deux entités. Cette relation n’est actualisée qu’une fois par an lors de ce sommet.

Il est notable que les questions abordées tournent essentiellement autour du commerce, alors que les questions politiques sont abordées uniquement avec les grands Etats que l’Inde connaît, comme la France. Trois sujets divisent en effet la diplomatie européenne dans ses relations avec le pays : la coopération nucléaire, la réforme du Conseil de Sécurité des Nations unies et la délivrance des visas. Lors de son récent déplacement dans le pays, Nicolas Sarkozy s’est vivement déclaré favorable à l’attribution du siège de membre permanent du Conseil de sécurité pour l’Inde.

Des échanges économiques qui se réorientent vers les nouvelles technologies

Concernant la stratégie 2004 de l’UE, qui voulait nouer des partenariats commerciaux avec l’Inde sur des domaines tels que la société de l’information, les transports, l’énergie, la biotechnologie, la recherche spatiale avec Galileo, il semble que la collaboration a été décevante. L’Union européenne aurait alors œuvré pour une réorientation des échanges vers le secteur des nouvelles technologies, considéré comme davantage porteur.

Cependant, la vision des relations avec l’Inde diffère du point de vue du Parlement et de la Commission. Pour le premier, l’Inde demeure un pays en voie de développement et voudrait porter ses efforts sur l’éducation et la lutte contre la pauvreté. La Commission regarde davantage l’Inde comme une future grande puissance, notamment dans le domaine technologique, puisque la réputation des ingénieurs indiens n’est plus à faire.

Sources :

Données sur le commerce et les investissements entre l’Inde et l’UE d’Eurostat

Le Taurillon : Focus sur relations de l’UE avec la Chine, l’Inde et le Pakistan

Site officiel du 11e sommet UE-Inde

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