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Ukraine : pour le Comité économique et social européen, la société civile doit être au cœur de la reconstruction du pays

Les organisations de la société civile européenne ont un rôle clé à jouer dans la reconstruction d’une Ukraine dévastée par la guerre, selon une résolution du Comité économique et social européen, adoptée jeudi 16 juin. L’organe consultatif y appelle aussi les Vingt-Sept à accorder le statut de candidat à l’adhésion à l’UE au pays.

"L'Ukraine mérite le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne et son peuple doit recevoir une perspective européenne claire", a déclaré la présidente du Comité économique et social européen Christa Schweng, jeudi 16 juin – Crédits : compte Twitter @EESC_President
L’Ukraine mérite le statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne et son peuple doit recevoir une perspective européenne claire”, a déclaré la présidente du Comité économique et social européen Christa Schweng, jeudi 16 juin - Crédits : compte Twitter @EESC_President

Comment aider l’Ukraine à se relever des ravages du conflit initié par la Russie le 24 février dernier ? Les organisations de la société civile européenne ont des réponses concrètes à apporter, affirme le Comité économique et social européen (Cese).

Dans sa seconde résolution au sujet de cette guerre, adoptée lors de la session plénière de l’organe consultatif jeudi 16 juin, ses membres mettent en avant le rôle essentiel des acteurs non gouvernementaux dans la reconstruction ukrainienne. Dans le même temps, ils enjoignent les Etats membres de l’Union européenne à accorder le statut de candidat à l’adhésion à l’Ukraine lors du Conseil européen des 23 et 24 juin.

Des solutions venues de la société civile

Depuis le début de l’invasion russe, de nombreuses initiatives ont été lancées par la société civile de l’UE et d’autres sont appelées à suivre. Avec sa résolution intitulée “Ukraine - de l’aide à la reconstruction - propositions de la société civile européenne”, le Cese souligne la réaction rapide et efficace des citoyens et appelle les décideurs européens et nationaux à les inclure pleinement dans l’élaboration et la mise en œuvre de l’assistance aux Ukrainiens.

Le message de l’organe consultatif prend appui sur une connaissance fine des besoins de l’Ukraine, acquise grâce aux relations tissées avec les structures civiles (organisations d’employeurs, de travailleurs, ONG) basées dans le pays. “Le Cese a déployé d’importants efforts pour créer des liens avec les organisations de la société civile ukrainienne”, fait ainsi valoir Christa Schweng, sa présidente depuis 2020.

Stefano Mallia, l’un des trois corapporteurs du texte et président du groupe des employeurs au Cese, met en exergue ses contacts noués avec les organisations patronales d’Ukraine, notamment à travers la Chambre de commerce et d’industrie du pays. De quoi comprendre la situation sur place et déterminer “le type d’assistance que nous pouvons apporter”.

En Pologne, Tomasz Wróblewski, membre de l’organe consultatif européen et président du Warsaw Enterprise Institute, un organisme qui aide institutions étatiques et sociétés privées à fluidifier l’économie polonaise, mène un programme original de relocalisations d’entreprises ukrainiennes dont l’activité a été mise en péril, voire arrêtée net par la guerre.

Mais “d’aucune manière, nous ne voudrions priver l’Ukraine de sa force de travail, de ses savoir-faire et de ses entreprises”, précise-t-il. Lorsque cela est possible, M. Wróblewski met en place des moyens pour leur permettre de continuer à travailler en Ukraine dans les meilleures conditions possibles. Il explique par exemple que “certaines des sociétés avec lesquelles nous parlons veulent rester dans le pays mais désirent ouvrir une entité dans l’UE, par mesure de sûreté”. D’autres ont besoin “de lieux pour transférer des archives, de la documentation, comme refuges leur évitant d’être volées ou brûlées. Nous les y aidons”, illustre-t-il encore.

Les solutions mises en œuvre par les organisations de la société civile européenne, de même qu’ukrainienne, seront discutées lors d’un événement les réunissant à Cracovie en Pologne, le 19 juillet. De quoi adresser des recommandations fortes aux gouvernements des Etats membres de l’UE. “Nous sommes en très bonne position” pour formuler ces demandes, estime de ce fait Séamus Bolland, corapporteur de la résolution et président au Cese du groupe “Diversité Europe”, qui rassemble toutes les structures hors syndicats patronaux et de salariés (ONG, associations de consommateurs, agriculteurs…).

Soutien au statut de candidat à l’UE pour l’Ukraine

Parmi les requêtes aux exécutifs des Vingt-Sept figurant dans le texte voté jeudi 16 juin se trouve l’attribution du statut de candidat à l’adhésion européenne à l’Ukraine. L’Etat en a fait la demande le 28 février, quatre jours seulement après le déclenchement de la guerre. A la veille de l’avis positif rendu par la Commission européenne ce vendredi 17 juin, les membres du Cese ont ainsi considéré que l’UE devait envoyer un “signal politique clair à la Russie”, selon les mots d’Oliver Röpke, président du groupe des travailleurs et troisième corapporteur de la résolution.

D’après le texte adopté, les Etats membres, qui ont le dernier mot quant à la décision, devraient accorder le statut de candidat à l’Ukraine lors du Conseil européen des 23 et 24 juin. “Sans porter atteinte au processus d’adhésion en cours des Balkans occidentaux”, est-il ajouté, plusieurs pays de la région ayant déjà vu leur candidature officiellement reconnue (Albanie, Macédoine du Nord, Serbie et Monténégro) et deux autres ayant le statut de candidat potentiel (Bosnie-Herzégovine et Kosovo).

Le Cese encourage par ailleurs “l’exploration d’autres voies permettant aux non-membres de l’UE de rejoindre l’architecture économique, sociale et de sécurité de l’Europe”. Une mention qui fait entre autres référence sans la nommer au projet de Communauté politique européenne. Celui-ci a été présenté le 9 mai par Emmanuel Macron lors de la conclusion de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, au Parlement européen de Strasbourg. Mais “ces partenariats ou associations ne doivent pas être considérés comme une alternative à l’adhésion à l’UE”, d’après les membres de l’organe de représentation de la société civile européenne.

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