“Après des semaines de poker menteur et de menaces, les premières sanctions des Occidentaux contre la Russie ont été dévoilées mardi 22 février”, annonce Le Point. Au lendemain de la décision du président russe Vladimir Poutine “de reconnaître l’indépendance de deux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine et d’y déployer des soldats”, les Européens ont principalement visé “les secteurs financiers et de l’énergie” [Le Point]. “L’adoption formelle et la publication au journal officiel de l’UE sont prévues pour [ce] mercredi [23 février]”, note la Deutsche Welle.
Sanctions financières et politiques
“L’Union européenne et les États-Unis ont porté mardi les premiers coups politiques et économiques à la Russie”, indique El País. Les Vingt-Sept ont “décidé de cibler la capacité de la Russie à accéder aux marchés de capitaux et services financiers européens”, relatent Les Echos, qui ajoutent que “les banques ayant contribué à financer les opérations militaires russes dans les régions séparatistes ukrainiennes dont Moscou a reconnu l’indépendance” sont également ciblées.
Le quotidien économique fait savoir que les sanctions “portent aussi sur 27 individus et entités russes ayant joué un rôle dans la violation de l’intégrité de l’Ukraine, notamment ceux qui ont produit de la désinformation et fourni des équipements de défense utilisés dans la nouvelle agression”. Ces mesures “ciblent encore des ‘décideurs’ russes qui menacent la souveraineté de l’Ukraine”, poursuivent Les Echos. Le Monde précise que “les 351 élus de la Douma – le Parlement russe – qui ont voté en faveur de la reconnaissance de ces régions séparatistes” sont ainsi visés. En revanche, “Vladimir Poutine lui-même ne figure pas sur la liste” [Les Echos].
Ces décisions ont été prises peu après que l’Allemagne a “annoncé sa décision de suspendre l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2″ qui relie la Russie à l’Allemagne, empêchant sa mise en service, constate Le Monde.
“Les Britanniques, de leur côté, ont concentré leurs premiers coups sur la finance russe, notamment cinq banques, dont Rossiïa et Promsviazbank” [Les Echos]. Les Etats-Unis ont pour leur part annoncé des sanctions visant “les ‘élites russes’ ainsi que des institutions financières” [Libération].
D’autres en réserve
Avec les mesures décidées, les Européens ont privilégié “une approche graduelle” [Le Monde], par crainte “de devoir bientôt renforcer leur arsenal de sanctions, si Vladimir Poutine lançait une vaste opération militaire contre le reste [de l’Ukraine], au-delà des républiques séparatistes du Donbass”, explique le journal.
“Nous pensons que l’histoire n’est pas finie, c’est pourquoi nous avons voulu garder des munitions”, a ainsi affirmé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, cité par Les Echos. Même son de cloche pour les Américains, Joe Biden voulant “frapper dur tout en retenant ses coups, histoire de conserver quelques forces dans sa manche”, selon Libération.
Il s’agit d’un premier train de sanctions, dont “l’impact reste pour l’instant limité, aussi bien pour Moscou que pour les économies occidentales”, nuance donc Le Point. “A Paris, le ministère des Finances relève que l’impact sera plus fort pour la Russie que pour l’UE. [Cette dernière] exporte l’équivalent de 1 % de son produit intérieur brut [PIB] vers la Russie, [Moscou] exportant vers l’UE 11 % de son PIB’ “, rapporte Le Monde.
Pour limiter l’impact des sanctions sur l’économie européenne ainsi que celui de probables contre-sanctions russes, “l’UE envisage des compensations pour les groupes les plus affectés. Les pays les plus impactés, en raison de leurs liens commerciaux avec la Russie, sont la Finlande, les trois Etats baltes et la Pologne”, soulignent Les Echos.
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