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Trois ans après le Brexit, les Britanniques expriment leurs regrets

Le 31 janvier 2020, le Royaume-Uni quittait l’Union européenne après 47 ans de vie commune. Encore secoués par l’impact économique du Covid-19 puis de la guerre en Ukraine, de plus en plus de Britanniques voient dans le Brexit une erreur qui n’a fait qu’aggraver la situation.

Deux tiers des Britanniques estiment que le Brexit a été mal fait ou mal négocié
Deux tiers des Britanniques estiment que le Brexit a été mal fait ou mal négocié - Crédits : Christopher Ames / iStock

Il y a trois ans, jour pour jour, le Royaume-Uni quittait l’Union européenne. “De toute évidence, les Britanniques n’ont pas le cœur à célébrer cet anniversaire. Ici, on parle de plus en plus de ‘Bregret’, les ‘regrets du Brexit’, car trois ans après cette sortie officielle de l’UE, l’inflation est au plus haut et la productivité est en berne”, débute Ambroise Bouleis pour France 2.

Dans The Guardian, l’éditorialiste Polly Toynbee se remémore avec douleur le vote du 23 juin 2016 : “cet acte d’automutilation nationale a laissé les partisans du maintien dans l’Union européenne en proie au chagrin, dans un long gémissement face à la perte d’un idéal et à un déclin économique assuré”.

L’amertume” évoquée par cette dernière semble effectivement s’être propagée au sein du pays. De récents sondages d’opinion démontrent que “les Britanniques qui regrettent d’avoir quitté l’Union européenne deviennent progressivement plus nombreux que ceux qui s’en satisfont”, souligne Reuters.

Une enquête publiée lundi par le site d’information UnHerd montre que c’est désormais le cas dans [629] des 632 circonscriptions parlementaires étudiées”, précise l’agence de presse. Tandis que selon un sondage YouGov paru en novembre, “un Brexiter sur cinq a changé d’avis”, rappelle 20 Minutes. “Aujourd’hui, deux Britanniques sur trois estiment que le Brexit a été mal fait, mal négocié, et une majorité d’entre eux dit qu’elle voterait contre le Brexit si on lui demandait à nouveau son avis”, poursuit France 2.

Les maux du Brexit

Trois ans après la sortie de l’Union européenne, il faut dire que la situation économique du pays inquiète. “Le PIB a reculé de 0,3 % au troisième trimestre de l’année 2022, l’inflation a dépassé les 10 %, provoquant une grave crise et des grèves historiques”, note Arte. “Certes, il y a la guerre en Ukraine et la pandémie qui participent à cela, mais l’économie britannique décroche plus qu’ailleurs”, appuie France 2. Le Royaume-Uni est par ailleurs “le seul pays du G7 à n’avoir pas encore renoué avec son Produit intérieur brut (PIB) d’avant la pandémie de Covid-19″, insiste Le Matin.

Pour l’agence de presse américaine Bloomberg, le Brexitcoûte à l’économie britannique 100 milliards de livres sterling par an (124 milliards de dollars), les effets s’étendant de l’investissement des entreprises à leur capacité à embaucher des travailleurs”. “Le PIB [britannique] serait supérieur de 4 % si le Royaume-Uni était resté dans l’UE”, avancent ainsi les économistes cités dans l’article. D’autres études parlent même de 5,5 % [Reuters].

D’anciens partisans du Brexit s’estiment par ailleurs trahis. “Les pêcheurs pensaient reprendre le contrôle de leurs eaux territoriales, comme le gouvernement de l’époque leur avait promis”, avance Arte. Autre exemple pris par France 2 : “l’immigration illégale a atteint des sommets l’an dernier alors que la sortie de l’Union européenne devait justement permettre au Royaume-Uni de reprendre le contrôle de ses frontières”.

Rishi Sunak, seul contre tous ?

Malgré ces indicateurs peu encourageants, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a qualifié lundi 30 janvier le Brexit d’ ”immense opportunité” pour son pays [Le Matin]. “Nous avons fait d’énormes progrès en exploitant les libertés offertes par le Brexit pour relever des défis générationnels. Que ce soit en menant le déploiement de vaccins le plus rapide d’Europe, en concluant des accords commerciaux avec plus de 70 pays ou en reprenant le contrôle de nos frontières”, a ainsi déclaré Rishi Sunak [20 Minutes].

Un avis que de moins en moins d’électeurs semblent partager. Alors que le Premier ministre entame son 100e jour à Downing Street, la popularité du Labour, principal parti d’opposition, reste particulièrement forte. D’après les derniers sondages, celui-ci bénéficierait “d’une avance de 26 points qui, si elle était répétée lors d’une élection générale, générerait une majorité travailliste de plusieurs centaines de sièges”, fait savoir le quotidien conservateur Evening Standard.

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