Un discours pour calmer les craintes des Européens
Le président américain a profité de son voyage en Grèce pour relativiser les potentielles conséquences de l’élection de Donald Trump pour l’Europe. Notamment en ce qui concerne l’OTAN, dont Donald Trump a fustigé le coût pour les Etats-Unis pendant la campagne présidentielle, menaçant de ne pas intervenir en cas d’agression d’un de ses membres s’il ne finançait pas suffisamment l’organisation. Il a affirmé que son successeur lui avait assuré vouloir une OTAN forte lors de leur rencontre de jeudi dernier [L’Express avec l’AFP].
De même, Barack Obama a évoqué les inquiétudes des Européens à propos des affirmations de Donald Trump promettant un retrait des Etats-Unis du traité de Paris sur le climat et de l’accord sur le nucléaire iranien. Il a souligné la difficulté de remettre en cause des traités internationaux, ce qui pourrait pousser le nouveau président à revenir sur ses annonces. Des propos rassurants, mais prononcés avec “moins de certitude” que ceux concernant l’OTAN pour Catherine Chatignoux dans Les Echos. “Qualifiant [Donald Trump] de ‘pragmatique’ plutôt que d’idéologue, le président sortant a parié sur une ‘continuité’ de la politique étrangère des Etats-Unis” , rapporte la journaliste.
Le président sortant a également profité de sa visite à Athènes pour saluer le rôle des Grecs dans la crise migratoire. “Je veux remercier publiquement le peuple grec” , a-t-il déclaré, faisant l’éloge de la “compassion extraordinaire” dont il a fait preuve [Le Point avec l’AFP].
Un appel à une Europe forte
“Nous pensons qu’une Europe forte, prospère et unie n’est pas seulement bonne pour les peuples d’Europe mais bonne pour le monde et bonne pour les Etats-Unis” a en outre déclaré le président américain. Avant de mettre en garde les Européens contre la montée des populismes : “Nous allons devoir nous prémunir contre la montée d’une sorte de nationalisme sommaire, d’identité ethnique ou de tribalisme construit autour de la notion de nous et eux” , a-t-il affirmé après avoir évoqué la victoire de Donald Trump, le Brexit et la possibilité de l’élection de Marine Le Pen en France [Huffington Post].
Barack Obama a par ailleurs toujours voulu d’une Europe forte, et ce dès son arrivée au pouvoir, “afin que l’Amérique puisse se désengager d’Irak et d’Afghanistan et se concentrer sur la relation avec l’Asie” , rappelle le JDD. “C’est l’Europe en tant que telle qu’il aurait aimé voir prendre plus de poids politique et stratégique. Persuadé que l’Amérique a besoin d’une Europe forte et non pas le contraire. Mais, si ça se trouve, c’est peut-être Donald Trump qui persuadera l’Europe, consciemment ou pas, de prendre davantage ses responsabilités” , s’interroge l’hebdomadaire.
Un allègement de la dette grecque souhaité par Barack Obama
“Une austérité qui seule ne peut pas apporter la prospérité” , a estimé Barack Obama lors d’une conférence de presse avec Alexis Tsipras. Pour le président américain, la seule solution viable à la crise de la dette publique grecque est l’allègement de cette dernière, allant ainsi dans le sens du chef du gouvernement de gauche radicale. “L’économie grecque, et la population grecque, après 7 ans, ne peuvent plus supporter davantage d’austérité” , a déclaré M. Tsipras [Euronews].
Une position dont le gouvernement grec espère qu’elle sera défendue par Barack Obama lors de sa rencontre avec Angela Merkel, ce mercredi soir. La chancelière allemande s’est montrée en effet particulièrement intransigeante quant à un allègement de la dette grecque, bien que le FMI et les Etats-Unis soutiennent cette option depuis plusieurs années. Toutefois, d’après Euclide Tsakalotos, ministre des Finances grec “l’élection de Donald Trump et l’incertitude qu’elle crée renforce la position de la Grèce dans les négociations avec ses créanciers” , rapportent Les Echos, le responsable politique pariant sur la nécessité pour les Européens d’être unis et forts face aux velléités isolationnistes de Donald Trump.
Malheureusement pour la Grèce, Barack Obama ne pourra avoir qu’une influence limitée sur le dossier, explique Panagis Galiatsatos, analyste politique interrogé par Euronews : “Ce qui handicape cette visite, c’est le fait que Barack Obama est un président sortant. Aussi, pour toute question qui engagerait les Etats-Unis à compter de maintenant, il devrait consulter son successeur. Ce serait à Donald Trump d’accepter ce qu’Obama pourrait lui suggérer” , fait-il remarquer.