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Sommet UE-Balkans : l’Europe tente de rassurer les pays candidats à l’adhésion

Au château de Brdo en Slovénie, un sommet évoque la question de l’intégration dans l’UE des pays des Balkans occidentaux, ce mercredi 6 octobre. L’enjeu est notamment de rassurer les Etats de la région sur leur avenir européen, malgré les nombreux blocages à leur adhésion, et ainsi mieux contrer l’influence d’autres puissances dans les Balkans, telles que la Russie et la Chine.

En préparation du sommet UE-Balkans en Slovénie, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a effectué une tournée des pays candidats, comme ici, en Macédoine du Nord
En préparation du sommet UE-Balkans, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a effectué une tournée des pays candidats, comme ici, en Macédoine du Nord - Crédits : Commission européenne

La Slovénie, qui assure jusqu’à la fin de l’année la présidence tournante de l’Union européenne, organise, ce mercredi 6 octobre, un sommet UE-Balkans occidentaux. Le sujet de l’adhésion de plusieurs pays de la région, que la Slovénie “avait promis de porter à son agenda” [La Croix], est au cœur de cette rencontre. Le quotidien rappelle que “six pays [sont] concernés : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro, la Macédoine du Nord et le Kosovo.” En 2003, le sommet de Thessalonique évoquait déjà la “ ‘perspective européenne’ de tous les pays des Balkans”, et donc à terme leur intégration, se souvient Le Courrier des Balkans. Mais depuis, seule la Croatie a rejoint l’Union en 2013, note le site d’information spécialisé.

Rassurer sans fixer de date

Face à cette attente, le sommet a vocation pour l’UE à “rassurer des Balkans frustrés, sans leur ouvrir la porte”, selon L’Express. “Après des semaines de désaccord sur la formulation d’une déclaration du sommet, les négociations menées à la veille de ce dernier en Slovénie, semblent avoir porté leurs fruits”, indique Euractiv. Le dernier projet précise que l’UE “réaffirme son engagement envers le processus d’élargissement”, cite le média européen, qui a pu consulter le document.

Les dirigeants des Balkans semblent cependant attendre davantage. “Nous allons de sommet en sommet et nous ne voyons aucun progrès, la même déclaration est constamment répétée”, a déclaré le Premier ministre albanais Edi Rama, à l’occasion d’une tournée régionale de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen en préparation du sommet [Le Courrier des Balkans].

Après d’âpres marchandages, les membres de l’UE ont accepté de réitérer ‘leur engagement’ envers le processus d’élargissementafin d’éviter une rupture de confiance”, d’après le projet de déclaration finale consulté par l’AFP, lit-on dans Ouest-France. Cependant, “ils sont restés sourds aux demandes de la Slovénie, qui voulait que l’UE s’engage à une adhésion d’ici 2030″, ajoute le quotidien.

Blocages

Plusieurs blocages subsistent pour faire avancer les demandes d’adhésion des Balkans occidentaux. Pour Le Figaro, “ces pays compliqués, instables […]” doivent “mener à bien les importantes réformes demandées [par l’Union européenne]. Ce qui prend du temps”. Certains Etats membres redoutent aussi “un afflux migratoire en provenance de ces pays, d’autres blâment des réformes trop timides, par exemple sur les standards démocratiques” [Ouest-France]. La situation économique de ces pays suscite des craintes supplémentaires. “La fondation Bertelsmann, qui [s’inquiète] d’une situation économique toujours ‘déplorable’ ”, rappelle que le PIB par habitant des six pays représente “entre 20 et 40 % de celui des Allemands”, rapporte le quotidien régional.

Par ailleurs, “avec les Balkans, il y a toujours des problèmes bilatéraux. Les Croates et les Allemands ralentissent les Serbes. La Bulgarie bloque la Macédoine du Nord. Du coup, l’Albanie est aussi bloquée”, souligne un diplomate interrogé par Le Figaro. Enfin, Les Echos notent que “les querelles de voisinage entre la Serbie et le Kosovo - dont l’existence n’est pas reconnue par Belgrade - et entre la Bulgarie et la Macédoine du Nord rendent difficiles l’avancée des discussions avec Bruxelles”.

Luttes d’influence

L’enjeu de l’élargissement est pourtant de taille. “Les Balkans occidentaux demeurent précisément le théâtre d’un jeu d’influence international où les Européens veulent garder le premier rôle”, explique La Croix. Pour L’Express, “face à l’échec des efforts d’intégration à l’UE, la Russie et la Chine avancent leurs pions. Le plus récemment via leur diplomatie vaccinale, les deux puissances ayant “envoyé des millions de doses de vaccin dans la région pour l’aider à lutter contre la pandémie de coronavirus”, relate l’hebdomadaire.

En réponse à l’influence grandissante de Pékin et Moscou dans la région, le sommet doit approuver “le Plan économique et d’investissement (PEI) de 30 milliards d’euros, que la Commission européenne a mis sur table précédemment. Ce plan sera principalement axé sur la construction de nouvelles infrastructures […] afin de stimuler le développement économique”, développe Euractiv.

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