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Sommet UE-Amérique latine : un rapprochement sans réalisations majeures

La 5e édition du sommet Union européenne-Amérique latine s’est tenue à Lima (Pérou) les 16 et 17 mai. Une soixantaine de dirigeants, venus de deux continents étaient présents. L’Union européenne était représentée par José Manuel Barroso, président de la Commission européenne accompagné de certains commissaires et par Janez Janša, président du gouvernement slovène et du Conseil européen. Ce sommet avait pour but de renforcer la coopération commerciale entre les deux régions et lutter contre le réchauffement de la planète et la pauvreté.

Contexte

Le sommet s’est ouvert dans une atmosphère tendue et sous haute surveillance policière dans un quartier résidentiel de Lima. Les divisions sud-américaines, notamment entre le Venezuela et la Colombie, ont miné le terrain pour les négociations entre les deux continents. La Colombie accuse l’Equateur et le Venezuela d’avoir été des soutiens à la guérilla des Farc. La publication, par Interpol, d’un rapport confirmant l’authenticité de ces documents sur lesquels s’appuie la Colombie, le jour même de l’arrivée des chefs d’Etat à Lima n’a fait qu’exacerber les tensions entre les pays andins. De nombreux observateurs craignaient que cette crise n’éclipse les thèmes au programme du sommet de Lima.

De plus, les priorités respectives des dirigeants européens et sud-américains étaient divergentes. Alors que le premier ministre français avait à cœur d’évoquer le sort de l’otage Ingrid Betancourt, le président brésilien, Luis Ignacio Lula Da Silva souhaitait défendre sa production nationale de biocarburant, fortement incriminée ces derniers temps.

Enfin, les accords commerciaux entre l’Union européenne et le Mercosur, la zone douanière qui regroupe le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay, qui sont l’une des préoccupations principales de l’Union européenne, sont dans l’impasse.

Un climat apaisé mais peu de réalisations concrètes

A l’issue de ce sommet, les observateurs ont insisté sur l’atmosphère apaisée qui a régné lors des négociations. Les dirigeants ont fait taire leurs divergences et ont affiché leur bonne volonté d’avancer sur les dossiers essentiels de ce sommet : la lutte contre la pauvreté, le réchauffement climatique, le développement durable.

Cette volonté de coopération n’a cependant pas suffit et peu de résultats concrets sont à dénombrer. Les gouvernements n’ont pas su trouver de véritables accords et la “Déclaration de Lima” , document de quatorze pages, ne contient que peu de mesures effectives. Une attention particulière a été accordée à la crise alimentaire. L’ensemble des dirigeants ont demandé la mise en place immédiate de mesures pour aider les pays les plus touchés.

Difficile d’aboutir en revanche sur les deux questions économiques essentielles : les biocarburants et les accords commerciaux. Le Brésil, deuxième producteur de biocarburants après les Etats-Unis, défend leur utilisation, notamment grâce à des arguments environnementaux auxquels les Européens sont sensibles. Menacés par la crise alimentaire, et peu sensibles au changement climatique, certains pays andins, notamment le Venezuela et la Bolivie, rejettent ces carburants en les accusant d’intensifier les risques de pénurie.

Autre point d’achoppement, les accords commerciaux. L’Union européenne souhaitait négocier bloc à bloc avec l’Amérique latine, ce qui n’est pas possible en raison des grandes divisions internes. Les accords de libre échange, défendus par les Européens se heurtent aux réticences de l’Equateur et de la Bolivie. Pour tenter de composer avec les différences idéologiques entre les Etats d’Amérique latine, trois mini-sommets ont été organisés en fonction des différentes zones géographiques.

Perspectives

Les différends commerciaux restent nombreux, et les négociations, qui sont dans l’impasse depuis plusieurs années n’ont pas permis de réelles avancées. L’Union européenne est le deuxième partenaire économique de la région Amérique latine/Caraïbes, mais cela ne correspond qu’à des échanges limitées. L’Union européenne a à cœur de créer des liens forts avec la région. Le prochain Sommet aura lieu en 2010 à Madrid.

Sources

Déclaration de Lima - “Répondre ensemble aux préoccupations prioritaires de nos populations” - 16/05/08 - Conseil de l’Union européenne
Janez Janša, président du gouvernement slovène : “Dans la lutte contre les changements climatiques, les pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes sont les alliés de l’Union européenne” - 19/05/08 - Communiqué de presse - Présidence slovène

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