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Séisme au Maroc : l'aide humanitaire de l'Espagne acceptée, la France en attente du feu vert des autorités

Meurtri par un puissant tremblement de terre depuis vendredi 8 septembre, le Maroc a accepté l’aide humanitaire de seulement quelques pays, dont l’Espagne et le Royaume-Uni. La presse y voit un choix politique de la part de Rabat.

Le séisme est survenu au sud de Marrakech, dans la région d’Al-Haouz - Crédits : Monica Silva / iStock

Après avoir été touché, vendredi 8 septembre au soir, par un puissant séisme, qui a fait plus de [2 500 morts, selon le dernier bilan provisoire] au sud-ouest de Marrakech, le Maroc va-t-il accepter la proposition d’aide de la France ?”, s’interroge Le Monde.

Depuis samedi, les offres d’assistance arrivent de partout”, rapporte Ouest-France, qui cite tour à tour la Commission européenne, les Etats-Unis, l’Union africaine ou encore Israël. “Or dimanche soir, seuls le Royaume-Uni, le Qatar, les Emirats arabes unis et l’Espagne […] avaient reçu une demande d’aide officielle de Rabat”, fait savoir Libération. “[Madrid] a envoyé 86 sauveteurs et huit chiens de recherche au Maroc” [The Guardian]. Londres a fourni de son côté 60 secouristes et quatre chiens [The Independent].

Nous nous tenons prêts. A la seconde où cette aide sera demandée, elle sera déployée”, a déclaré dimanche matin Emmanuel Macron [Ouest-France]. “Maintenant, c’est évidemment aux autorités marocaines d’en décider, pour que ce soit fait en bon ordre”, a ajouté le chef de l’Etat.

Une question de souveraineté ?

En effet, “sauf faillite d’un Etat comme ce fut le cas après le séisme à Haïti, en 2010, impossible pour un pays d’intervenir sans le feu vert des autorités concernées” [Ouest-France]. “Or, au Royaume du Maroc, on ne badine pas avec la souveraineté”, poursuit le quotidien régional.

Il y a un moment où l’explication commence à devenir politique” [France inter]. “Rabat veut montrer qu’il est souverain, capable de piloter les secours, et ne pas se comporter comme un pauvre pays meurtri que tout le monde vient charitablement secourir”, analyse Sylvie Brunel, géographe et ancienne présidente d’Action contre la Faim, dans Le Figaro. “Et puis, la précipitation des secours lors de tragédies humanitaires est source de nombreux problèmes”, comme l’engorgement, la mauvaise coordination ou les routes saturées, nuance-t-elle.

La catastrophe arrive alors que Rabat et Paris entretiennent une relation conflictuelle depuis plus de deux ans avec la révélation de l’affaire Pegasus”, un scandale d’écoutes téléphoniques, note Le Figaro dans un autre article. “Le non-respect par les autorités marocaines des accords de reconduite aux frontières des étrangers en situation irrégulière et surtout des divergences sur la question du Sahara Occidental”, région revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario, “ont envenimé une crise sourde” entre la France et le Maroc, rapporte aussi le journal.

Selon France info, “certaines équipes, au compte-gouttes, sont [toutefois] autorisées à travailler comme Médecins sans Frontières (MSF) qui a dépêché quatre personnes pour évaluer les besoins dans les hôpitaux”. Lundi matin, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, a annoncé sur BFM TVque 5 millions d’euros seront consacrés aux ONG, internationales ou françaises, présentes au Maroc”. Et “si elle est acceptée, l’aide française consistera à l’envoi de 150 spécialistes du déblaiement qui sont déjà intervenus en Turquie lors du dernier séisme” en février dernier [France info].

Mohammed VI critiqué

La presse européenne questionne également l’attitude du chef de l’Etat marocain. “Le silence et la réaction tardive de Mohammed VI face à la pire catastrophe naturelle de son règne remettent sérieusement en question son leadership”, estime El Mundo. “Le roi - qui se trouvait à Paris, selon plusieurs médias internationaux - est resté silencieux pendant 18 heures à un moment clé de la recherche des survivants du tremblement de terre”, poursuit le quotidien espagnol. Rentré à Rabat samedi, le souverain au pouvoir depuis 1999 “n’a pas encore visité la zone touchée par la catastrophe”, constate de son côté El País.

Tout paraît encore suspendu à cette apparition, comme si lui seul pouvait incarner l’Etat” [Le Monde]. “Un code non écrit, mais suivi sans écart, veut qu’aucun officiel ne parle ou ne se déplace avant le souverain”, note le politologue Omar Brouksy, cité par le journal du soir.

Alors que “sur le terrain, c’est la course contre la montre pour sauver les populations sinistrées et fouiller les décombres” [Le Point], “les associations humanitaires […] commencent à regretter le manque de réactivité des autorités marocaines” [Midi Libre].

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