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Royaume-Uni : la nomination de Liz Truss comme Première ministre inquiète les Européens

La ministre des Affaires étrangères de 47 ans a été élue ce lundi 5 septembre à la tête du Parti conservateur face à son collègue des Finances, Rishi Sunak. Elle devient à compter de ce mardi la troisième femme à gouverner le pays, après Margaret Thatcher et Theresa May.

Liz Truss sera notamment confrontée à une hausse historique des prix de l'énergie dans son pays
Liz Truss sera confrontée à une hausse historique des prix de l’énergie dans son pays - Crédits : Conseil de l’Union européenne

C’est l’épilogue d’un feuilleton qui dure depuis plus de deux mois au Royaume-Uni. “Après avoir mené une campagne à droite toute” [Le Monde], Liz Truss a été choisie par les quelque 200 000 membres du parti conservateur pour succéder à Boris Johnson. Cette élection ouvre la voie à sa désignation comme Première ministre dans un contexte de crise énergétique et de tensions avec l’Union européenne sur les dossiers post-Brexit. Aujourd’hui à 16h, elle prononcera un discours à la nation devant le 10 Downing Street.

Une leader avec une crise de confiance

Les défis sont nombreux. Tout d’abord en interne. “Recoudre les coutures du parti conservateur et […] surmonter la crise inflationniste qui balaie le pays” font partie des principaux objectifs de la nouvelle Première ministre, résume El Mundo. Le journal espagnol la désigne comme “une leader avec une crise de confiance”. Au sein du parti, Liz Truss a obtenu hier “57,4 % des soutiens, un chiffre confortable, mais inférieur à celui des précédents vainqueurs, comme Boris Johnson ou David Cameron, qui ont dépassé le seuil des 60 %”, rapporte El País.

Au niveau national, ensuite, “sa campagne n’a pas rassuré ceux qui s’inquiètent des mouvements indépendantistes dans les deux provinces les plus rebelles du Royaume-Uni, l’Irlande du Nord et l’Ecosse”, fait remarquer Libération. La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon avait notamment proposé l’organisation d’un nouveau référendum sur l’indépendance en octobre 2023, refusé par Londres.

Sur le plan international, enfin, Liz Truss est perçue comme “encore plus maximaliste que Johnson dans son soutien à l’Ukraine et considère la Chine comme une menace à traiter avec fermeté” [Corriere Della Sera]. “La Première ministre britannique promet des relations tendues avec les Etats-Unis et l’Union européenne”, soulignent par ailleurs Les Echos. “Et contrairement à son prédécesseur, elle semble bien décidée à traduire ses paroles en actes”, prévient le journal économique.

Réactions européennes

Les réactions des dirigeants européens étaient particulièrement attendues, comme celle de la présidente de la Commission européenne. “Dans un message de félicitations en forme d’avertissement, Ursula von der Leyen a immédiatement exigé de Liz Truss qu’elle ne remette pas en cause les accords déjà validés entre Européens et Britanniques sur le Brexit”, indique La Tribune. Des félicitations également mesurées du côté de Katarina Barley, vice-présidente du Parlement européen, qui espère que la nouvelle cheffe du gouvernement britannique “fera preuve de plus de bon sens dans sa fonction que son prédécesseur Boris” Johnson [Die Zeit].

Les messages de félicitations n’ont pas tardé à arriver du côté des chefs d’Etat et de gouvernement. Le chancelier allemand Olaf Scholz a ainsi “sobrement déclaré lundi avoir hâte de travailler avec la nouvelle Première ministre”, relève La Croix. Emmanuel Macron a quant à lui souhaité la bienvenue à Liz Truss, se disant être “à disposition pour travailler entre amis et alliés” avec le Royaume-Uni [BFM TV]. Selon Les Echos, “la relation ne pourra s’améliorer [entre Paris et Londres] tant que le nœud gordien autour de l’Irlande du Nord et du Brexit ne sera pas résolu”.

Inquiétudes autour du protocole nord-irlandais

Imminent. Commerce. Guerre”, résume en trois mots la BBC à propos de la situation en Irlande du Nord. Pour rappel, “le protocole nord-irlandais signé entre les Britanniques et les Européens proposait une solution intermédiaire pour éviter le rétablissement d’une frontière dure entre l’Eire (dans le marché commun) et l’Irlande du Nord, rattachée au Royaume-Uni” [La Tribune]. La nouvelle Première ministre britannique “s’est montrée intransigeante lors des négociations avec l’UE sur l’épineux dossier nord-irlandais”, indique L’Obs. Une politique qui a franchi la ligne rouge fixée par les Européens lorsqu’en juin dernier, les députés britanniques ont voté pour réviser unilatéralement le protocole [La Libre].

Liz Truss est donc particulièrement attendue sur le dossier nord-irlandais et sur sa capacité à réaliser des compromis avec l’Union européenne. D’autant que le Royaume-Uni est légalement tenu de répondre avant le 15 septembre prochain à la procédure d’infraction lancée par l’UE, rappelle la BBC. Sans réponse convaincante, “nous pourrions assister à l’introduction de barrières commerciales coûteuses, imposées par l’UE au Royaume-Uni”, poursuit le média britannique. 

La Première ministre devra aussi se positionner sur le projet de Communauté politique européenne, proposé lors de la présidence française de l’UE. Une occasion que beaucoup d’observateurs voient comme un test pour juger de “son ouverture à travailler avec l’UE lorsqu’elle sera invitée à rejoindre les dirigeants européens pour un sommet en octobre” à Prague [The Guardian].

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