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[Revue de presse] La Suisse vote contre la limitation de l'immigration européenne

Dimanche, les Suisses se sont prononcés, par référendum, contre une proposition du parti populiste UDC visant à limiter l’immigration des ressortissants de l’Union européenne. Salué par les responsables européens, ce rejet permet de poursuivre les négociations sur un accord-cadre entre le pays et l’Union.

Après avoir voté contre une restriction de l’immigration européenne, les électeurs suisses attendent désormais de voir quelle sera leur nouvelle relation avec l’UE - Crédits : Oleksii Liskonih / iStock

Non pas un, ni deux, mais cinq sujets étaient soumis au vote des Suisses, ce dimanche” , écrit Le Parisien. Les électeurs suisses ont notamment “voté en grande majorité […] en faveur de l’instauration d’un congé de paternité de deux semaines” et d’un salaire minimum de 4086 francs suisses (3787 euros) à Genève.

Mais ils devaient aussi se prononcer sur une initiative visant à réduire l’immigration des ressortissants de l’Union européenne. A la manœuvre, “le parti de la droite populiste [UDC] militait pour une ‘immigration maîtrisée’, estimant que la Suisse ‘subit une immigration incontrôlée et démesurée’ et que les ’emplois sont menacés’ ” , indique France info.

L’UDC proposait ainsi de résilier l’Accord sur la libre circulation des personnes signé en 1999 avec l’Union européenne” , poursuit le média. Ce dernier permet aujourd’hui “aux Suisses de se déplacer librement dans l’UE, où ils sont actuellement près de 450 000″ , et aux Européens de faire de même en Suisse, rappelle Politico.

Clause guillotine

En outre, les relations helvético-européennes sont aujourd’hui régies par “des accords sur le commerce, les transports et la recherche en vigueur depuis 2002 et qui, s’il était mis fin à la libre circulation, cesseraient aussi automatiquement de s’appliquer en vertu d’une clause dite ‘guillotine’ “, analyse The Guardian. Ce qui peut expliquer pourquoi “l’initiative - à laquelle s’opposaient gouvernement, parlement, syndicats et tous les autres partis politiques (…) - a été rejetée par 61,7% des votants” , poursuit le média britannique.

Toutefois, la “prochaine étape s’annonce plus compliquée” , prévient Le Temps. Depuis plusieurs années, Bruxelles et Berne négocient pour remplacer leurs accords bilatéraux par un accord-cadre global. “L’UE (…) exige un accord institutionnel qui liera la Suisse aux décisions de la Cour européenne de justice” , précise La Tribune de Genève. Or “plusieurs points très sensibles sont encore ouverts : les mesures d’accompagnement, la directive relative aux droits des citoyens européens et les aides d’Etat” [Le Temps].

Un message clair

Le peuple helvétique s’est prononcé en envoyant un message clair : ensemble, nous avons un bel avenir devant nous” , a lancé le président du Conseil européen, Charles Michel [RTBF]. Egalement citée par le média belge, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a de son côté rappelé que “1,4 million de citoyens de l’Union européenne vivaient en Suisse” et que “320 000 (…) franchiss[ai]ent la frontière chaque jour pour [y] travailler” . “Les citoyens suisses ont montré (…) la valeur qu’ils accordent à ces liens”, a-t-elle déclaré.

Contrairement à 2014, où une initiative de l’UDC visant à réintroduire “des quotas de migrants, notamment européens” , avait été approuvée [Le Monde], le pays semble aujourd’hui “renforcé après le très net rejet de ‘l’Initiative de limitation’ ” [Le Temps]. Le vote soulage également l’exécutif européen alors que les négociations sur le Brexit sont au point mort. “Le vote suisse est-il comparable au Brexit ?” , s’interrogeait d’ailleurs Forbes en amont du scrutin, soulignant que les deux initiatives répondaient au même projet de “reprendre le contrôle sur l’immigration”. Un même projet donc, mais avec, de Londres à Berne et à quatre ans d’intervalle, des résultats opposés.

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