A propos du dossier malien, le président de l’UMP Jean-François Copé déplore “L’Allemagne nous manque” [BFM TV]. Pierre Lellouche, ancien secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, se demande quant à lui “Où est l’Allemagne?” [i-Télé].
L’intervention au Mali est en effet matière à discorde entre les deux pays. Angela Merkel justifie son choix de ne pas intervenir militairement : “Chacun doit agir en fonction de ses moyens. Nous ne refusons pas de prendre nos responsabilités, nous le faisons sur différents terrains, en Afghanistan ou au Kosovo, où nous fournissons le plus gros contingent” . Wolfgang Schaüble, ancien ministre allemand des Finances soutient cette position et la justifie : “L’Allemagne ne veut plus être une grande puissance en politique étrangère” . “Comment le pourrions-nous après Hitler et Auschwitz ? L’histoire laisse longtemps des traces” [Le Monde].
Alors que des voix en faveur d’une intervention plus soutenue au Mali se font entendre, telle celle de l’ancien ministre des Affaires étrangères allemand Joschka Fischer [Le Monde], la chancelière a contre toute attente revu sa position en annonçant dès hier soir apporter un soutien renforcé à la France sans pour autant préciser la nature de cet engagement, l’envoi de soldats allemands restant exclu. Cette aide viendrait s’ajouter à l’envoi octroyé par l’Allemagne d’une aide humanitaire, d’instructeurs chargés de former les soldats maliens et de deux avions [Le Point].
Les divergences au sein du couple franco-allemand s’attisent également sur la méthode de résolution de la crise financière, l’Allemagne prônant une sévère coupe budgétaire, la France un soutien aux investissements. S’ajoutent des oppositions récurrentes sur la recapitalisation des banques, les compétences de la BCE ou encore les eurobonds [Euractiv]. Selon Latribune.fr, “la relation franco-allemande n’est pas seulement devenue très faible, elle est aussi déséquilibrée” : ayant la confiance des marchés, Berlin imposerait à la France la marche à suivre. Union bancaire ou pacte budgétaire, les exemples de soumissions de notre “cocorico” national à la puissance allemande se seraient multipliés, au risque de scinder le couple par un déséquilibre d’influence croissant [Latribune.fr].
De son côté, l’éditorialiste du journal Le Monde Arnaud Leparmentier accuse ! La France ne serait pas à la hauteur de son partenaire d’outre-Rhin, rechignant à engager les réformes nécessaires à l’UE : “les Français ne font même pas l’effort de s’adapter au monde tout en étant convaincus d’être de bons Européens. Pour eux, l’Union européenne, c’est la France en grand” [Presseurop].
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