Le sommet devait porter sur le déclin de l’Occident (“westernessless”) “face à l’émergence de nouvelles puissances (Chine, Inde) et au retour en force sur la scène stratégique de la Russie de Vladimir Poutine” [Les Echos]. Il aura surtout marqué l’auditoire par ses “airs de règlement de compte” , résume La Croix avec l’AFP.
A l’occasion de cette conférence annuelle sur la sécurité, “plusieurs présidents, ministres et quelque 500 dirigeants politiques, entreprises et experts” ont répondu à l’invitation allemande. Réunis à Munich le temps du sommet, ils ont abordé les cruciales questions de stratégie, de technologie, de diplomatie et de défense [Les Echos]. Or les divisions entre Occidentaux, notamment entre Français et Allemands, “ont dominé les discussions” , poursuit le quotidien.
La fin de l’ère Merkel
Actuellement bousculée par une crise politique interne, la chancelière Angela Merkel n’a ainsi “pas été épargnée” par Paris, note RFI. Tandis que d’autres partenaires “se sont énervés autour des promesses de Berlin en faveur d’un engagement international plus résolu, mais qui restent lettre vide” , rapporte la radio. Au sein même de son entourage, les critiques se font entendre : Armin Laschet, l’un des favoris pour la présidence de la CDU et la succession à la chancellerie, a “pris clairement ses distances avec celle dont il a jusqu’ici soutenu le cap” [L’Express avec l’AFP].
“C’est le président français qui fait des propositions et c’est nous qui prenons beaucoup de temps pour y répondre” , a ainsi regretté l’actuel chef de gouvernement régional de la Rhénanie du Nord-Westphalie, cité par Libération. Et pour cause : “depuis deux ans, Angela Merkel a soigneusement tué toutes les propositions du président français visant à relancer l’intégration communautaire” , analyse le journaliste Jean Quatremer.
Face à une Allemagne “butée” , “vieillissante et conservatrice” , énumère ce dernier, le chef d’Etat français a également fait part de ses “impatiences” . Ainsi, “Paris semble ne plus attendre grand-chose du gouvernement allemand actuel” , estime RFI. Emmanuel Macron a ainsi profité de son déplacement pour rencontrer “les dirigeants écologistes et des parlementaires du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand” . Une manière de préparer “l’après-Merkel” , selon la formule d’un quotidien allemand.
Tensions transatlantiques
Paris et Berlin ont en revanche porté la même critique de la politique étrangère américaine. Emmanuel Macron et le président de l’Allemagne Frank-Walter Steinemeier ont déploré “la tendance au repli national sous Donald Trump” , rapporte La Croix. Ce dernier a ainsi “affirmé que les Etats-Unis tournaient le dos à la communauté internationale” [Les Echos]. Tandis que le dirigeant français a appelé l’Europe, face au “repli relatif” américain, à se “revivre comme une puissance politique, stratégique” , cite La Croix.
Des déclarations “exagérées” et ne reflétant “pas la réalité” , selon le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo [La Croix] pour qui “l’Occident gagne” [Les Echos]. De leur côté, les Etats-Unis n’ont pas manqué de critiquer le Vieux Continent. En ligne de mire, “la technologie chinoise de la 5G développée par Huawei qui pourrait être adoptée non seulement par les Britanniques mais par d’autres pays européens” , indiquent Les Echos. Mais aussi “la dépendance de l’Europe à l’égard de Moscou” et “le projet de nouveau gazoduc russe Nord Stream II” [La Croix].
LES AUTRES SUJETS DU JOUR
Agriculture
Allemagne
- “Un chancelier Vert en Allemagne, vite !” [L’Opinion]
Belgique
Budget
Economie
- Washington durcit ses sanctions contre Airbus [Le Figaro]
Energie
- Les grandes ambitions de l’Allemagne dans l’hydrogène [L’Usine Nouvelle]
Hongrie
Irlande
Numérique
Pologne