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[Revue de presse] Avant de recevoir Angela Merkel, Emmanuel Macron consolide son alliance européenne à Luxembourg

Jeudi 6 septembre, à la veille de son entrevue avec Angela Merkel à Marseille, le président français était à Luxembourg pour rencontrer les Premiers ministres belge, néerlandais et luxembourgeois. Si les dirigeants du Benelux partagent la ligne du président français sur l’avenir de l’Europe, le soutien de la chancelière allemande sur la question migratoire n’est en revanche pas acquis.

De gauche à droite, Charles Michel, Xavier Bettel, Emmanuel Macron et Mark Rutte
De gauche à droite, Charles Michel, Xavier Bettel, Emmanuel Macron et Mark Rutte - Crédits : @Xavier_Bettel / Twitter

Consolider l’arc progressiste

Devant un public d’environ 1 500 personnes “cosmopolite et europhile […] à l’image de la population de la ville” et “largement acquis à [leur] cause” , Emmanuel Macron et le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, ont défendu la construction européenne lors d’une consultation citoyenne organisée le soir du 6 septembre à Luxembourg, rapporte Libération. A cette occasion, le président français a poursuivi “son offensive européenne” [RFI] afin de “consolider son ‘arc progressiste’ face aux nationalistes antimigrants” , notamment incarnés par le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini [Le Point]. Un “clivage que Paris veut mettre en avant pour les élections européennes de mai” , poursuit l’hebdomadaire.

Neuf mois avant le scrutin, la président français a pu roder son “argumentaire sur une Europe qui protège, sans renoncer à ses valeurs” , poursuit Libération. “Il faut montrer en quoi l’Union européenne répond aux peurs et aux défis contemporains, a estimé Emmanuel Macron [Challenges] qui n’hésite pas à “dramatiser l’échéance [des européennes]” , observe RFI. Selon le président cité par le média, “nous sommes au début d’une vraie confrontation entre celles et ceux qui ont des désaccords, des visions différentes sur l’Europe. […] Et ceux qui veulent, maintenant, la fermeture de l’Europe. Qui prônent le nationalisme. Et le nationalisme, c’est la guerre.”

Des solutions concrètes à la crise migratoire

Une perspective défendue par Xavier Bettel mais également par le Premier ministre belge Charles Michel et son homologue néerlandais Mark Rutte, qu’Emmanuel Macron a rencontrés un peu plus tôt dans la journée. “Alignés derrière leur pupitre” [Le Point], ceux-ci ont “notamment évoqué la préparation du sommet de Salzbourg qui sera consacré, le 20 septembre prochain, à la question migratoire” [Libération].

Les quatre dirigeants souhaitent y proposer “des solutions plus concrètes pour réduire l’arrivée de migrants” , un “dossier qui alimente la montée de l’extrême droite” , commente Le Point. Ils proposeront “une gestion coordonnée des migrants, laissant la porte ouverte aux réfugiés au nom du devoir d’asile, mais plus efficace pour renvoyer chez eux les migrants économiques, désormais partout refusés” , poursuit l’hebdomadaire.

Angela Merkel sera prudente à Marseille

Mais si le président français défend un discours ferme face aux nationalistes d’extrême-droite, la chancelière allemande est de son côté plus réservée. En effet, “alors que Macron a choisi une stratégie d’opposition frontale avec les gouvernements eurosceptiques, Merkel évite de jeter de l’huile sur le feu et cherche à maintenir un dialogue, parfois vif, avec ces derniers, notamment à l’est” , analyse L’Express.

La chancelière cherche tout d’abord à faire tenir sur pied sa coalition gouvernementale, divisée sur la politique migratoire et qui apparaît “plus fragile que jamais” , selon France Culture. Le 6 septembre, “le ministre de l’Intérieur bavarois Horst Seehofer déclarait que - en tant que ‘citoyen’ - il ‘serait bien descendu dans la rue’ auprès des manifestants” de Chemnitz, où des rassemblements d’extrême-droite ont eu lieu suite à l’assassinat d’un homme. Alors que de son côté, “Merkel dénonçait les ‘chasses collectives’ et l”atteinte à l’État de droit’ ” .

Enfin, Mme Merkel a un intérêt “plus politicien” selon L’Express. Car elle aura besoin des voix du parti de Viktor Orban, membre du Parti populaire européen (PPE), au Parlement européen pour soutenir Manfred Weber, candidat pour la présidence de la Commission européenne et surtout membre de la CSU… “Interrogé sur ce point” , le chef de l’État français a répondu qu’il appartenait “désormais au Parti populaire européen (PPE) de ‘clarifier ses positions’, car on ne saurait se dire ‘à la fois aux côtés d’Angela Merkel et aux côtés de Viktor Orban’ ” , conclut Libération.

Pour autant, selon Claire Demesmay, de l’Institut allemand de politique étrangère à Berlin, interrogée par L’Express, Angela Merkel “n’accepte pas le refus des pays de Visegrad (Hongrie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie) [d’accueillir des réfugiés] et le chacun pour soi. Berlin est désormais proche de la position française de départ, qui consiste à appeler de ses vœux une solution de contrôle, certes, mais une solution européenne” .

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