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Relations internationales : Vladimir Poutine et Xi Jinping veulent ouvrir une “nouvelle ère”

A l’occasion d’une visite du président chinois à Moscou les 20 et 21 mars, les deux dirigeants ont un peu plus scellé leur coopération diplomatique et économique.

Pendant deux jours, le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine ont multiplié les déclarations de bonne entente
Pendant deux jours, le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine ont multiplié les déclarations de bonne entente - Crédits : Présidence russe

Pékin et Moscou s’envoient des “lettres d’amour”, titre El Mundo. Avec sa visite dans la capitale russe, Xi Jinping a effectué lundi et mardi “son premier déplacement à l’étranger depuis qu’il a été investi le 10 mars [à Pékin] pour un troisième mandat présidentiel”, souligne Ouest-France.

Les dirigeants russe et chinois ont loué mardi l’entrée de leur relation dans une ‘nouvelle ère’ face aux Occidentaux, le président russe appuyant prudemment le plan chinois pour régler le conflit en Ukraine” [Courrier international].

A l’issue de leurs entretiens, Vladimir Poutine et Xi Jinping ont signé deux textes, détaille Le Monde. Le premier, une “déclaration conjointe sur l’approfondissement du partenariat de coordination stratégique globale de l’ère nouvelle”, est un document “largement anti-occidental”. Le second, une “déclaration sur le plan du développement des priorités de la coopération sino-russe d’ici à 2030, […] est assez vague, mais Vladimir Poutine a annoncé qu’un accord avait été conclu pour lancer le gazoduc Force de Sibérie 2″, poursuit le journal du soir.

Guerre en Ukraine

En projetant sur le monde leur modèle et leur ambition commune, la Chine et la Russie lancent un nouveau défi aux Occidentaux”, estime Le Figaro. La visite de Xi Jinping intervient en effet “quelques jours après un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale [contre Vladimir Poutine] et une virée provocatrice [du dirigeant russe] dans la ville ukrainienne occupée de Marioupol et en Crimée”, rappelle El Mundo.

Vladimir Poutine entend ainsi “montrer à son peuple et au reste du monde que la Russie n’est pas isolée” [Le Temps]. Xi Jinping “cherche [pour sa part] à présenter la Chine comme un possible médiateur du conflit en Ukraine”, explique Ouest-France. Pékin “veut imposer l’image d’un Etat qui prend ses responsabilités en proposant des solutions pour résoudre la ‘crise ukrainienne’, […] tout en continuant à nier qu’il y ait une guerre en Ukraine - et donc qu’il y ait un agresseur”, analyse Le Temps. Car “rien, dans [le texte signé par les deux parties] ni dans les déclarations de Xi Jinping depuis lundi, ne laisse penser que Pékin a critiqué la décision du Kremlin d’envahir l’Ukraine” [Le Monde].

Alors que les alliés de Kiev regardent d’un mauvais œil le “plan de paix” poussé par la Chine le mois dernier, “Vladimir Poutine a indiqué que l’initiative chinoise pouvait ‘servir de base à un règlement pacifique du conflit’, mais que les Occidentaux le rejetant, aucune avancée ne pouvait avoir lieu” [L’Express].

Anti-Occident

Les deux régimes ont bâti leur légitimité sur le nationalisme et un sentiment de ‘forteresse assiégée’ face aux forces hostiles occidentales”, résume Mediapart. En amont de cette visite d’Etat, Vladimir Poutine et Xi Jinping “ont chacun publié une tribune pour expliciter leurs attentes à l’égard d’une relation qualifiée de ‘sans précédent’ ” [Le Temps]. Comme l’exprime le média suisse, Pékin et Moscou entendent “imposer leur narratif”. D’un côté il y aurait “le camp de la stabilité et de la paix”. De l’autre, les Etats-Unis et leurs alliés “qui nourrissent au contraire le conflit en armant Kiev, et qui menacent l’approvisionnement énergétique et céréalier d’une partie de la planète”, note le quotidien.

Die Zeit rappelle toutefois quelques limites à l’amitié sino-russe : “la Chine ne voulait pas de cette guerre”. Le conflit à l’est de l’Europe a même pu se retourner contre les deux pays. Selon le journal allemand, les dirigeants chinois “sont horrifiés de voir comment la guerre barbare de M. Poutine soude les Etats-Unis et leurs alliés en Europe et en Asie”, citant tour à tour le renforcement de l’Otan ou la coopération entre l’Allemagne et le Japon.

La dépendance économique et géopolitique de la Russie vis-à-vis de la Chine a augmenté”, note par ailleurs Le Figaro. “Une Russie affaiblie mais raisonnablement stable et dépendante de la Chine serait sans doute ce que Xi Jinping préférerait dans sa confrontation avec les Etats-Unis” [Die Zeit].

Gaz et économie

Bien entendu, les relations entre les deux pays sont aussi économiques. “La Chine a multiplié les importations d’hydrocarbures de Russie” et “elle a ouvert l’accès de son marché financier à Moscou”, sans compter que “le régime chinois n’applique pas les sanctions occidentales”, liste Le Figaro. “En un an, le commerce entre les deux pays a fait un bond de 30 %”, constate ainsi le quotidien.

Mais selon le Financial Times, “l’objectif principal de Vladimir Poutine pendant le séjour du dirigeant chinois était de l’amener à accepter son projet de gazoduc Force de Sibérie 2, destiné à approvisionner la Chine via la Mongolie”. “Il permettra à la Russie de fournir à la Chine 50 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaire par an” [L’Express].

Alors que le chef du Kremlin n’a pas donné de date précise de lancement, “le géant russe Gazprom a, de son côté, annoncé avoir battu, la veille, son record pour les livraisons journalières à la Chine via Force de Sibérie”, des pipelines déjà en service [Le Monde].

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