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Questions-réponses : l’Union européenne et le processus de paix israélo-palestinien

Qu’est-ce que le blocus de Gaza ? Comment l’Union européenne agit-elle auprès des territoires palestiniens ? Quelle est sa position sur le processus de paix israélo-palestinien ? Comment l’Union européenne et Israël coopèrent-ils ? Touteleurope.fr répond à vos questions.

Qu’est-ce que le blocus de Gaza ?

La population gazaouie est estimée à 1,5 millions d’habitants.
Suite à la victoire électorale du parti Hamas en juin 2007 dans le territoire palestinien de Gaza, situé au Sud-Ouest d’Israël (à la frontière avec l’Egypte) l’armée israélienne a décidé d’imposer un blocus au territoire.

L’Egypte, qui ne reconnaît pas le gouvernement du Hamas, avait également respecté cette décision en fermant le point de contrôle de la ville de Rafah, jusqu’au 1er juin 2010.

L’objectif de ce blocus, pour Israël, est d’affaiblir le Hamas, de mettre fin à ses tirs de roquettes contre les villes israéliennes, et de libérer le soldat emprisonné Gilad Shalit.

Outre le déplacement des populations palestiniennes, ce blocus restreint considérablement l’accès de l’aide et du personnel humanitaires sur le territoire, ainsi que les relations commerciales entre la bande de Gaza et le reste du monde, y compris pour les produits de première nécessité (alimentation, matériaux de construction…).

L’Union européenne considère que ce blocus doit être levé.

Quels sont les biens autorisées dans la bande de Gaza ?

80% des Gazaouis dépendent de l’aide humanitaire, selon l’ONU.
Bien qu’aucune liste de produits autorisés n’ait été publiée (excepté une liste de matériaux à “double usage”), le gouvernement d’Israël exerce un contrôle strict des produits à destination de la bande de Gaza. En théorie, les fournitures humanitaires sont autorisées à entrer sur le territoire à l’exception de celles pouvant être utilisées à la fabrication d’armes (fertilisants…).

Selon l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), d’autres produits sont régulièrement refusés par les garde-frontières israéliens, tels qu’ampoules, bougies, allumettes, livres, instruments de musique, crayons, vêtements, draps, couvertures, matelas, pâtes, thé, café, chocolat, noisettes, shampoings, mais aussi voitures ou réfrigérateurs, matériaux de construction (ciment, béton, bois)…

De son côté, Gaza n’a le droit d’exporter aucun bien.

Comment l’Union européenne agit-elle auprès des territoires palestiniens ?

L’Union européenne (Commission européenne et Etats membres) est le premier bailleur mondial de l’aide financière aux Palestiniens.


De 2000 à 2009, la DG ECHO a alloué 476 millions d’euros pour des programmes humanitaires auprès des réfugiés palestiniens au Moyen-Orient.
Elle travaille auprès de l’Autorité palestinienne pour mettre en place les institutions du futur Etat palestinien, et fournit une aide humanitaire aux Palestiniens les plus vulnérables à travers l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et la Direction générale de l’aide humanitaire (ECHO) de la Commission européenne.

L’Union européenne est également présente à Rafah dans le cadre d’une Mission d’assistance frontalière (EUBAM Rafah), et participe depuis 2005 au développement d’une force de police palestinienne démocratique et professionnelle (EU COPPS).

Le soutien communautaire en faveur du plan palestinien de réforme et de développement est géré par le programme PEGASE, lancé en 2008. Une partie importante de l’aide communautaire aux Palestiniens est actuellement financée par l’Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP).
Les lignes de la coopération économique et politique avec l’Autorité palestinienne sont tracées dans le plan d’action conclu avec l’Autorité palestinienne.

Quelle est la position de l’Union européenne sur le processus de paix israélo-palestinien ?

En Novembre 2007, une Stratégie d’action de l’UE pour le processus de paix au Moyen-Orient a été déposée par la commissaire Benita Ferrero-Waldner et le Haut Représentant M. Solana. Celle-ci expose une série de moyens par lesquels l’UE peut soutenir le processus de paix, et les conditions nécessaires à l’efficacité de son soutien.
Conformément à la Feuille de route pour la paix élaborée en 2003 et au processus d’Annapolis de 2007, auxquels elle a pris part en tant que membre du Quartette pour le Proche-Orient (avec les Etats-Unis, la Russie et l’Organisation des Nations Unies), l’Union européenne soutient la mise en place de deux Etats, dont un Etat palestinien indépendant, démocratique et viable vivant côte à côte avec Israël et ses autres voisins, sur la base des frontières existant avant 1967.

En ce sens, l’UE considère que la construction de colonies sur tout le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, est illégale au regard du droit international. Elle a demandé à plusieurs reprises le gel immédiat des activités de colonisation et le démantèlement des avant-postes.

Enfin, l’UE considère qu’Israël doit lever le blocus sur le territoire de Gaza.

Comment l’Union européenne et Israël coopèrent-ils ?

L’Union européenne et Israël ont mise en place des relations diplomatiques en 1959. Un accord de coopération a été signé pour la première fois en 1975.
Signé en 2000, l’accord d’association UE-Israël constitue la base juridique de leur actuelle coopération.

L’UE est le premier partenaire commercial d’Israël (environ un tiers des échanges d’Israël).
Un plan d’action, voté en 2005 et prolongé jusqu’en juin 2010, a pour objectif de renforcer la coopération politique entre les deux pays, de promouvoir la paix au Moyen-Orient, de faire converger la législation israélienne vers celle de l’Union européenne afin d’ouvrir le marché intérieur européen à Israël (accord sur les produits industriels paraphé en Juin 2009…), de poursuivre la libéralisation du commerce, des services et de l’agriculture (accord de libre échange sur l’agriculture et la pêche en vigueur depuis Janvier 2010…), de lutter contre le crime organisé, de coopérer dans les domaines du transport, de l’énergie et des communications, de resserrer les liens dans les domaines de la science et de la technologie (participation d’Israël au 7e Programme cadre de recherche et de développement…) et les contacts dans les domaines de l’éducation, de la culture et de la société civile.

En savoir plus :

Delegation of the European Union to Israel

Office of the European Union Representative - West Bank and Gaza Strip, UNRWA

Rapport sur la Politique européenne de voisinage : Israël (2009) [PDF] - Commission européenne

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