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Nations unies : un vote attendu sur la guerre en Ukraine

Un an après l’invasion russe, l’Assemblée générale des Nations unies doit voter ce jeudi 23 février une résolution soutenant l’intégrité territoriale de l’Ukraine et appelant à la paix. La position de la Chine et des Etats africains sera particulièrement scrutée.

L'Assemblée générale des Nations unies tient sa 59e séance plénière à New York
L’Assemblée générale des Nations unies tient sa 59e séance plénière à New York les 22 et 23 février 2023 - Crédits : Andrea Renault / Commission européenne

A la veille de l’anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Assemblée générale de l’ONU se prononce jeudi sur une résolution réclamant une paix juste et durable’ en Ukraine” [Le Figaro].

Fruit de plusieurs semaines de négociations avec les alliés de Kiev et présenté par quelque 60 pays, “le projet réaffirme un certain nombre de positions précédemment adoptées par l’Assemblée générale, comme l’intégrité territoriale” du pays, fait savoir Die Zeit.

Avec ce vote, l’Ukraine entend “contrer l’impression que certaines parties du monde sont de plus en plus fatiguées de la guerre et que le soutien au gouvernement de Kiev s’effrite” [Die Zeit]. Mais “la Chine, l’Afrique du Sud, l’Inde et de nombreux pays du Sud devraient continuer à s’abstenir, soulignant ainsi leur éloignement de ce qu’ils considèrent comme la guerre de l’Occident” [The Guardian].

La Chine et l’Afrique observées

L’Assemblée générale de l’ONU devrait toutefois approuver, “à une majorité massive, [cette] résolution demandant à la Russie de se retirer immédiatement et sans condition du territoire ukrainien”, prédit le journal britannique. “Les trois résolutions liées à l’agression russe votées […] depuis un an ont recueilli entre 140 et 143 voix pour [sur 193 membres], avec cinq pays votant systématiquement contre (Russie, Biélorussie, Syrie, Corée du Nord et Erythrée) et moins de 40 s’abstenant”, rappelle en effet Le Figaro.

Au-delà de la poignée d’Etats soutenant systématiquement le Kremlin, d’autres “ont des positions plus ambiguës” au premier rang desquels la Chine [Le JDD]. Le média suggère même que la posture de Pékin est “en train de changer dans un sens encore plus favorable à la Russie”. “D’un rapport de ‘bon voisinage’, la relation sino-russe est progressivement devenue, ces dernières années, une coopération constructive’ et même un ‘partenariat stratégique’ “, analysent les chercheurs Alexander Korolev et Vladimir Portyakov [La Croix].

A l’ONU, “les Etats africains [sont] courtisés par les deux camps”, remarquait Libération la semaine dernière. “Mais bien que très sollicités, nombreux sont les pays qui hésitent à prendre clairement parti”, complétait le journal. “Combien refuseront de contrarier Moscou ?”, s’interroge pour sa part La Tribune de Genève.

La résolution “a été conçue pour courtiser le Sud et son désir d’une fin rapide de la guerre en incluant une référence ‘à la nécessité de parvenir, dès que possible, à une paix globale, juste et durable, conformément aux principes de la Charte des Nations unies’ “, rapporte The Guardian. Selon le quotidien britannique, les pays du G7 ont convaincu Kiev “de ne pas faire pression pour obtenir des demandes plus ambitieuses et concrètes, au risque de voir se retirer certains des pays qui ont précédemment voté pour la souveraineté de l’Ukraine”.

C’est sur la ‘neutralité’ des abstentionnistes [à l’ONU] que s’appuie Moscou pour financer sa guerre. Chine et Inde ont profité en 2022 d’importer des quantités record de pétrole russe à prix cassés”, explique La Tribune de Genève, qui souligne ces liens économiques. “La Russie est le premier exportateur de pétrole et de blé, et bien des pays dépendent de Moscou pour leur armement”, précise le journal helvète.

La stratégie d’influence de Moscou

Dans ce contexte, le Kremlin n’hésite pas à jouer la carte de la “rhétorique anti-occidentale” [Le Figaro]. A la tribune des Nations unies hier, le représentant permanent Vassili Nebenzia a accusé l’Occident d’avoir “transformé l’Ukraine en une plateforme militaire” aux frontières de la Russie [Jornal de Notícias]. “C’est une logique de colonisateur, qui consiste à monter les voisins les uns contre les autres. Nos partenaires africains et asiatiques le savent bien”, a ajouté le diplomate russe, cité par le média portugais.

Sur le continent africain plus précisément, Moscou “multiplie les opérations pour étendre son influence” [Le JDD]. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov “a récemment multiplié les visites officielles comme en Angola, au Soudan ou encore en Mauritanie afin de renforcer la coopération dans certains domaines”, poursuit l’hebdomadaire. Une collaboration notamment militaire, avec la présence des milices Wagner dans des pays comme le Mali ou le Burkina Faso. Et ce 24 février, l’Afrique du Sud va entamer “dix jours d’exercices conjoints dans l’océan Indien, avec la Chine et la Russie” [Libération].

Ce conflit “n’est pas une question de l’Occident contre la Russie”, a répondu à New York le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, cité par Le Figaro. “Cette guerre illégale concerne tout le monde : le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest”, a martelé le haut représentant de l’Union européenne. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a appelé pour sa part les membres des Nations unies à ne pas “se cacher derrière le masque de la neutralité” [Jornal de Notícias].

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