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La souveraineté économique européenne au cœur du déplacement d’Emmanuel Macron aux Pays-Bas

La première visite d’Etat d’un président français aux Pays-Bas depuis 23 ans, mardi 11 et mercredi 12 avril, est placée sous le signe de la coopération économique. Un “Pacte pour l’innovation et la croissance durable” devrait être annoncé, signe du rapprochement entre Paris et La Haye.

Pour la presse française, la coopération entre Paris et La Haye s’est renforcée depuis 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron (ici à côté de Mark Rutte en juin 2022) - Crédits : Conseil européen

De bonnes relations personnelles en politique internationale sont très souvent la porte d’entrée à de bonnes relations bilatérales” : c’est ainsi que la télévision publique néerlandaise [NOS Journaal] fait part de la rencontre entre Emmanuel Macron et le chef du gouvernement des Pays-Bas. Le président français est reçu ce mardi 11 avril au Palais royal d’Amsterdam, avant “un séminaire gouvernemental autour du Premier ministre, Mark Rutte, et sept membres des gouvernements respectifs des deux pays” le lendemain.

La nouvelle coopération entre Paris et La Haye a véritablement décollé avec l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée en 2017″, expliquent Les Echos. Le dirigeant français a développé une relation “privilégiée” avec Mark Rutte, à la tête de l’exécutif néerlandais depuis 2010. Un rapprochement opéré depuis le Brexit, lorsque les Pays-Bas ont perdu leur allié britannique au niveau européen, analyse le journal. Mais les deux pays “n’ont pas toujours été dans le même camp idéologique au sein de l’Union européenne”, rappelle le NOS Journaal, soulignant au passage que la dernière visite d’Etat d’un président français était celle de Jacques Chirac en 2000.

Les haltes à Amsterdam et La Haye seront placées sous le signe de la ‘souveraineté européenne dans sa dimension économique et industrielle’ “, a annoncé l’Elysée lors d’une conférence de presse [Euractiv]. Ce déplacement devrait notamment donner lieu à un “Pacte pour l’innovation et la croissance durable” signé avec les organisations patronales des deux pays, à un accord de défense ainsi qu’à “une déclaration conjointe sur l’énergie”, détaille Le Figaro.

Bonne entente

Macron et Rutte appartiennent au même groupe politique au niveau européen (Renew Europe)”, relèvent Les Echos. S’ils divergent sur certains points comme le budget européen, les deux dirigeants s’accordent sur certains dossiers, notamment la réforme du Pacte de stabilité et de croissance. Mais aussi le concept d’autonomie stratégique, cher à l’Elysée, qui fait “officiellement partie de la politique du quatrième gouvernement Rutte” depuis l’année dernière, poursuit le quotidien.

Cette coalition portée au pouvoir par des élections législatives en 2021, “davantage proeuropéenne”, a poussé Mark Rutte à délaisser les Etats dits “frugaux” avec les Scandinaves ou l’Autriche, “pour se replacer au cœur des enjeux communautaires”, explique Le Figaro. Le positionnement européen ne saurait se résumer désormais à un contraste entre La Haye “libérale et économe” et Paris “solidaire et protectionniste”, a insisté l’Elysée en amont de la visite [Ouest-France].

Car pour affirmer le “bloc” européen et faire face à la concurrence mondiale, “Emmanuel Macron cherche des partenaires dans l’UE et il les a trouvés en la personne de Mark Rutte, entre autres”, explique le correspondant en France du NOS Journaal.

Autonomie stratégique

Le chef d’Etat devrait par ailleurs prononcer un discours “offensif” à La Haye ce mardi, qui portera sur “l’impératif de sécurité économique européenne”, rapporte Le Figaro. Des propos surveillés de près par ses partenaires, alors que son récent plaidoyer en Chine pour une “autonomie stratégique” et ses déclarations sur Taïwan continuent de provoquer des remous en Europe et aux Etats-Unis, rappelle Politico. En suggérant que l’UE ne doit pas se laisser entraîner dans une confrontation potentielle entre Pékin et Washington, M. Macron “a provoqué la fureur de certains législateurs américains”, constate Bloomberg.

A ce sujet, la Maison royale des Pays-Bas met l’accent sur “l’autonomie stratégique européenne” mais insiste aussi sur la nécessaire préservation d’une “économie ouverte”, note Le Point. En outre, “La Haye, comme Berlin, a réagi frileusement aux propositions de Paris et Bruxelles de créer un fonds de souveraineté” pour l’industrie européenne, précise Le Figaro.

Pour Bloomberg, la bonne entente franco-néerlandaise comporte donc ses limites : “les divergences qui ont sous-tendu le différend sur le fonds de relance risquent de refaire surface” lors de la table ronde de mercredi. “Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte s’est régulièrement opposé aux propositions européennes de M. Macron, prônant plutôt une forte coopération avec les États-Unis”, poursuit l’agence de presse américaine.

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