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La Russie et la Biélorussie entament des manœuvres militaires à la frontière ukrainienne

Moscou a annoncé le début de dix jours d’exercices militaires conjoints avec Minsk ce jeudi 10 février. Une opération condamnée par les Occidentaux, alors que les échanges diplomatiques de ces derniers jours semblaient avoir enclenché une désescalade.

Le président russe Vladimir Poutine, à Sotchi, le 9 décembre 2021 - Crédits : Dimitris Papamitsos / Flickr ΝΕΑ ΔΗΜΟΚΡΑΤΙΑ CC BY-NC 2.0
Le président russe Vladimir Poutine, à Sotchi, le 9 décembre 2021 - Crédits : Dimitris Papamitsos / Flickr ΝΕΑ ΔΗΜΟΚΡΑΤΙΑ CC BY-NC 2.0

Des manœuvres militaires conjointes entre la Russie et la Biélorussie viennent de débuter ce jeudi 10 février sur le sol biélorusse. Elles doivent durer “dix jours”, rapporte France 24 en citant le ministère russe de la Défense.

“Les manœuvres ont lieu sur cinq terrains militaires, quatre bases aériennes et ‘différents sites’ en Biélorussie, notamment dans la région de Brest, frontalière avec l’Ukraine”, poursuit le site de la chaîne française. L’objectif est de préparer les troupes russes et biélorusses à “arrêter et repousser une agression extérieure dans le cadre d’une opération défensive”, justifie le ministère.

Proche alliée de Moscou, la Biélorussie possède “une longue frontière sud avec l’Ukraine”, rappelle la BBC. Environ “30 000 soldats russes devraient prendre part aux exercices”, avance le média britannique. De son côté, le Washington Post croit savoir que des “systèmes d’armement sophistiqués” sont également installés sur place comme des “missiles sol-air S-400, des véhicules antiaériens Pantsir et des avions de chasse Su-35.” Mercredi, des navires de guerre russes ont également réalisé des exercices en mer Noire, qui borde quant à elle l’Ukraine au sud.

Les Etats-Unis qualifient ces exercices de “manœuvres d’escalade”, ce qui fait craindre aux Occidentaux le lancement d’une attaque “à tout instant”, sachant que près de 100 000 soldats russes sont “massés à la frontière ukrainienne” [BBC].

Activité diplomatique

Ces manœuvres ont lieu après une semaine d’intenses échanges diplomatiques. Le président français s’est notamment entretenu avec son homologue russe Vladimir Poutine lundi, avant de se rendre à Kiev. L’Allemagne, la France et la Pologne ont également réactivé “le triangle de Weimar” mardi, “pour faire preuve de la solidarité européenne face à la Russie”, analyse Le Monde. Ce jeudi enfin, le chancelier allemand Olaf Scholz reçoit à Berlin les dirigeants des pays baltes, qui sont “aux premières loges de la crise russo-ukrainienne”, rappelle Sud Ouest

Pour résumer, “l’espoir d’éviter une guerre en Ukraine a grandi ces derniers jours, le Kremlin comme les Occidentaux relevant de premiers signaux positifs - même si la Russie continue de montrer les muscles” [RFI]. L’optimisme est aussi de mise à Kiev : pour le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, cité par Le Monde, “il existe de vraies chances” de désescalade après les nombreux échanges diplomatiques de cette semaine.

“L’UE est prête à poursuivre les pourparlers officiels sur le renforcement massif des troupes russes le long de la frontière ukrainienne”, annonce par ailleurs une lettre collective envoyée par l’UE à Moscou et signée par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne [Politico]. Le document, qui se veut une réponse à un mémo que Moscou avait transmis aux pays de l’UE, propose la poursuite des discussions notamment “au sein de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)”.

Prudence

“Mais tant que tout n’est pas réglé, rien n’est réglé”, expliquait l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin hier sur France inter. Alors qu’Emmanuel Macron a érigé, mardi à Kiev, les accords de Minsk comme “la seule voie nous permettant de construire la paix”, Politico rappelle que ce “pacte est contesté et imparfait, avec des dispositions ambigües ouvertes à des interprétations contradictoires et de graves événements qui n’y sont pas pris en compte”.

Ces accords impliqueraient notamment, selon Moscou, “une autonomie politique” des zones de Donetsk et Louhansk à l’est de l’Ukraine, ce “qui donnerait aux autorités soutenues par la Russie un droit de veto sur les décisions majeures à Kiev, telles que l’adhésion à l’OTAN ou à l’UE”. Une interprétation réfutée par le gouvernement ukrainien.

Avec ces manœuvres, la Russie enverrait ainsi des “signaux contradictoires qui pourraient laisser croire que la bonne volonté exposée depuis quelques jours par le Kremlin pour éviter la guerre ne serait en fait qu’une tentative de diversion” pour mieux préparer une attaque, estime Le Devoir. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qualifiait d’ailleurs la situation de “très grave” ce matin sur France inter.

Pendant ce temps, en Ukraine, “des civils suivent des formations militairespour être prêts’ ” [Le Monde]. De son côté, le Royaume-Uni mobilise 1 000 soldats pouvant “être déployés en Europe de l’Est, en cas de crise de réfugiés provoquée par une invasion russe de l’Ukraine”, relaie The Guardian alors que le Premier ministre Boris Johnson est aujourd’hui au siège de l’Otan, à Bruxelles.

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