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La Finlande accuse la Russie de mener une "guerre hybride" avec l'envoi de migrants à sa frontière

Le 17 novembre dernier, Helsinki a fermé plusieurs points de passage à sa frontière avec la Russie après un afflux de demandeurs d’asile sans papiers. Le gouvernement finlandais et l’Union européenne accusent Moscou d’instrumentaliser ces migrants.

Plusieurs membres du gouvernement finlandais, dont le ministre de la Défense Antti Häkkänen, ont accusé la Russie de pousser délibérément les migrants vers sa frontière - Crédits : FinnishGovernment / Flickr CC BY 2.0 Deed 

La plupart des migrants sans papiers, bloqués lundi 20 novembre à la frontière entre la Russie et la Finlande, sont arrivés à vélo jusqu’au poste-frontière. Pour se retrouver face à des barrières et des barbelés”, entame France info.

Vendredi 17 novembre, les autorités finlandaises “ont fermé la moitié des points de passage avec [leur] voisin”, rapporte TF1. “Cette décision est motivée par le flux grossissant de demandeurs d’asile arrivés sans papiers dans le pays nordique qui constitue la frontière septentrionale de l’Union européenne”, ajoute La Libre. Une frontière longue de 1 300 kilomètres.

La situation inquiète à ces postes-frontières : “il est impossible de passer et malgré le froid, il fait moins 10 degrés la nuit, ils sont déjà plusieurs dizaines à camper sur place, autour de feux de bois, en attendant une hypothétique réouverture” [France info]. Plus qu’hypothétique même. “Le gouvernement se dit prêt à prendre mardi [21 novembre] la décision de fermer complètement la frontière orientale, du moins pour les demandeurs d’asile”, indique le quotidien finlandais Helsingin Sanomat.

Une tentative de déstabilisation de Moscou ?

Depuis septembre, ils sont plus de 400 à être arrivés depuis la Russie. “C’est évidemment très peu par rapport à ce qu’il se passe aux Canaries ou à Lampedusa. Mais pour la Finlande, c’est dix fois plus qu’en temps normal”, relève RFI.

Au-delà des chiffres, c’est surtout la nationalité de ces demandeurs d’asile qui interpelle. “Depuis la fin de l’été, les citoyens russes ont laissé la place à des hommes venus de pays lointains, principalement d’Irak, de Somalie et du Yémen”, tous sans papiers, note TF1. Et ce alors que “la Russie n’autorisait pas jusqu’à présent les personnes sans papiers à passer les contrôles frontaliers finlandais”, rappelle le journal Hufvudstadsbladet. Certains “migrants racontent même avoir été acheminés gratuitement depuis leur pays, sans avoir aucune idée de ce qu’ils trouveraient sur place” [France info].

La Russie a-t-elle délibérément laissé des migrants franchir la frontière avec son voisin dans une tentative de déstabilisation de l’Union européenne ?”, s’interroge TF1. Pour La Libre, “ce laisser-faire dans les contrôles frontaliers […] ressemble fort à des représailles de Moscou, suite au soutien apporté par la Finlande à l’Ukraine et à l’entrée récente du pays dans l’Otan”. Laissant peu de place au doute, le ministre finlandais de la Défense Antti Häkkänen a quant à lui “accusé la Russie de pousser délibérément les migrants vers la zone frontalière, ce qui constitue une forme de ‘guerre hybride’ ” [Euronews]. Moscou a de son côté nié les faits lundi 20 novembre. 

Soutiens européen et polonais 

“Partageant cette inquiétude, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dénoncé [vendredi 17 novembre]l’instrumentalisation des migrants par la Russie’ ” [La Libre]. Un phénomène qui n’est pas nouveau. Cette situation “s’est déjà produite aux frontières extérieures de l’UE, en Finlande en 2016 et aux frontières entre la Biélorussie, la Pologne et la Lituanie en 2021″ [Hufvudstadsbladet].

Depuis cette année, Varsovie accuse en effet “la Russie et la Biélorussie d’être à l’origine de l’augmentation du nombre de migrants qui tentent de gagner l’Union européenne via sa frontière” [Le Figaro]. “Nous soutenons les décisions prises par les autorités finlandaises. Nous vous assurons de notre soutien. Si la Finlande a besoin de ce soutien, nous essaierons de le lui apporter”, a déclaré le président polonais Andrzej Duda lundi, à l’issue d’une rencontre avec son homologue finlandais Sauli Niinistö. Et le débat devrait rapidement s’inviter à l’agenda des Vingt-Sept. “Les deux pays ont convenu d’évoquer la situation à leurs frontières orientales aux prochains sommets de l’UE” [Mediapart].

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