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La diplomatie européenne est en marche

Une révolution se prépare à Bruxelles. Longtemps, l’Union n’a été pensée que comme un gigantesque marché de biens et de services. Raillé par ses partenaires sur la scène internationale, ce “nain” politique n’avait vocation qu’à observer la marche du monde. Avec l’entrée en vigueur imminente du traité de Lisbonne, l’Union pourrait changer de dimension. La création du poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, ainsi que l’institution du Service diplomatique européen constituent un tournant dans l’histoire de l’Europe.Â

Le Haut représentant à la politique étrangère de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité : le diplomate en chef de l’Union européenne

Le “HR” est l’une des principales innovations du traité de Lisbonne. Sa création résulte de la fusion des fonctions du Haut représentant à la Politique Etrangère et de Sécurité Commune (PESC) (l’Espagnol Javier Solana actuellement), du commissaire chargé des relations extérieures (l’Autrichienne Benita Ferrero-Waldner) et de la présidence semestrielle de la formation “affaires étrangères” du Conseil (aujourd’hui, le ministre des Affaires étrangères de la présidence tournante, le ministre suédois Carl Bildt).

Ministre européen des Affaires étrangères dans le traité constitutionnel, il a changé de nom dans Lisbonne mais il a gardé toutes ses spécificités. Sa “triple casquette” devrait faire de lui le n°1 de la diplomatie européenne, de jure et de facto. Il conduira en effet la politique étrangère et de sécurité commune (PESC et PESD) et disposera, pour ce faire, d’un véritable service diplomatique. Présidant le Conseil des Affaires étrangères, sa position sera confortée face aux 27 ministres des Etats membres. Il en ira de même au Berlaymont puisqu’il sera vice-président de la Commission européenne.

Pour ce poste, de nombreux noms circulent. On parle notamment de l’actuel ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband ou encore du commissaire européen à l’Elargissement, le Finlandais Olli Rehn. Une femme pourrait également occuper cette fonction. Les noms d’Ursula Plassnik, la ministre autrichienne des Affaires européennes et internationales, de Dora Bakoyannis, l’ancienne ministre grecque des Affaires étrangères et d’Elisabeth Guigou, l’ancienne ministre française des Affaires européennes, sont évoqués.

Le Service européen d’action extérieure (SEAE) : la future diplomatie communautaire

On commence à y voir plus clair s’agissant du futur Service Européen d”Action Extérieure (SEAE). La présidence suédoise a présenté, lundi dernier, un document définissant les contours du “Quai d’Orsay” européen. Organisé par “desk” géographique ainsi que par directions horizontales (défense, droits de l’homme…), le service sera placé sous l’autorité du Haut représentant mais pourra également être sollicité par le président du Conseil européen. Il sera composé de fonctionnaires des directions des relations extérieures du Conseil et de la Commission et de diplomates détachés par les Etats membres.

Cette composition devrait contribuer, au niveau administratif, au développement de synergies et favoriser la convergence des politiques étrangères des Etats membres ainsi que l’apparition d’une culture diplomatique commune. L’idée soutenue par le Parlement européen de créer une académie diplomatique de l’Union ne semble pas avoir été retenue par la présidence suédoise. Le service diplomatique, véritable structure “sui generis” , devrait avoir une autonomie en termes de budget administratif et de gestion de son personnel.

Concernant le financement de la structure, le “HR” disposera du budget PESC et de l’Instrument de stabilité - outils gérés d’un commun accord entre le Conseil et la Commission.

Un réseau de 134 “ambassades européennes”

Dernier point, l’Union disposera d’un réseau diplomatique de premier plan. Les 134 délégations de la Commission à travers le monde devraient en effet fusionner avec les bureaux des émissaires spéciaux du Conseil, chargés de représenter l’UE dans les zones de crise. Pour certains diplomates, nous assistons à la naissance de vraies ambassades européennes. Ces ambassades seront intégrées au sein d’une diplomatie assurée de grandir vite, organisée en unités géographiques et thématiques.

Reste à déterminer dorénavant le calendrier de mise en place du service. Le SEAE ne devrait tourner à plein régime qu’en 2014. D’ici là, le “Haut représentant” et ses milliers de diplomates auront déjà parcouru le globe avec un message. Celui de l’Union européenne.

En savoir plus :

La politique étrangère et de sécurité commune - Touteleurope.fr
1999-2009 : la PESD a 10 ans - Touteleurope.fr

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