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L'Union européenne et le Japon renforcent leur coopération en matière de semi-conducteurs

Bruxelles et Tokyo ont conclu mardi 4 juillet un mémorandum de coopération, portant notamment sur les semi-conducteurs. Il vise à sécuriser les chaînes d’approvisionnement dans un contexte de rivalités technologiques croissantes à l’échelle internationale.

Thierry Breton (à gauche) et Yasutoshi Nishimura (à droite) ont également convenu de coopérer sur la connectivité des câbles sous-marins, l’informatique quantique et l’intelligence artificielle - Crédits : Christopher Jue / Commission européenne

Nous pensons qu’il est extrêmement important de sécuriser la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs”, avait déclaré Thierry Breton à Tokyo lundi 3 juillet [Reuters]. Le commissaire européen au Marché intérieur et Yasutoshi Nishimura, le ministre japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, ont signé mardi 4 juillet un mémorandum pour renforcer leur coopération en matière de semi-conducteurs. L’approche commune porte notamment sur “la recherche et développement sur les prochaines générations de puces et la coordination des politiques de subventions dans le secteur” [L’Usine nouvelle]. “Une démarche s’inscrivant dans une volonté de mieux contrôler une technologie vitale pour diverses industries - défense, automobile…”, détaille BFM TV.

L’accord ne s’arrête pas aux semi-conducteurs : “les partenaires ont également convenu de coopérer sur des questions liées à la connectivité des câbles sous-marins, à l’investissement dans l’informatique quantique et haute performance (HPC), et à la réglementation de l’[intelligence artificielle]”, fait savoir Le Monde informatique.

Dans un contexte de guerre commerciale et technologique entre les Etats-Unis et la Chine, “les partenariats avec des pays asiatiques clés, dotés de secteurs technologiques solides, s’inscrivent dans la stratégie de l’UE visant à ‘réduire les risques’ ” face à Pékin, explique la chaîne américaine CNBC.

Intérêts partagés

L’UE et le Japon partagent une situation similaire dans l’économie des semi-conducteurs, note L’Usine nouvelle : “une présence cantonnée aux technologies matures (plus de 20 nanomètres), une part modeste d’environ 10 % du marché mondial, mais une position forte dans d’autres maillons de la chaîne de valeur”. Néanmoins, “dans la production de circuits intégrés avancés, qui jouent un rôle croissant avec le développement de l’IA et des systèmes autonomes, ils dépendent exclusivement de Samsung, en Corée du Sud, et TSMC, à Taïwan”, poursuit le magazine.

Ne disposant, sur leurs territoires, d’aucune fonderie capable de produire les semi-conducteurs les plus avancés”, Bruxelles et Tokyo veulent renforcer leur collaboration pour sécuriser la fourniture en puces de leurs entreprises, touchées par des pénuries lors de la crise du Covid-19, expliquent Les Echos. L’UE et son partenaire japonais craignent en outre des “perturbations potentielles liées aux tensions autour de Taïwan, qui abrite plus de 80 % de la production des semi-conducteurs les plus performants”, analyse le quotidien économique.

Ils poussent ainsi à la relocalisation sur leur territoire d’une partie de la fabrication de certains composants. L’UE a notamment, en avril dernier, donné son feu vert au “Chips Act”, un règlement européen sur les semi-conducteurs visant à “attirer 43,7 milliards de dollars d’investissements privés supplémentaires” [Le Monde informatique].

Nerf de la guerre

Le gouvernement japonais compte de son côté produire sur son territoire des puces de 2 nanomètres d’ici à 2025. Un fonds soutenu par l’exécutif nippon a aussi proposé, la semaine dernière, “d’acheter l’entreprise de fabrication de puces JSR pour environ 903,9 milliards de yens (6,3 milliards de dollars)”, ajoute CNBC.

En l’espace de quelques jours, ceux qui n’en étaient pas encore convaincus ont pu constater à quel point les semi-conducteurs sont au cœur de la confrontation entre la Chine et l’Occident”, estime L’Opinion. “Les Pays-Bas, où se trouve l’une des entreprises de fabrication de puces les plus importantes au monde, ASML, ont annoncé la semaine dernière de nouvelles restrictions à l’exportation d’équipements de semi-conducteurs avancés” [CNBC]. Ce qui rappelle que “le nerf de la guerre est technologique” [L’Opinion]. Les Etats-Unis avaient imposé des restrictions similaires la semaine dernière. La réponse de la Chine ne s’est pas fait attendre, celle-ci ayant imposé lundi 3 juillet des restrictions sur les exportations de gallium et de germanium, deux métaux rares “indispensables pour la fabrication de semi-conducteurs”, souligne RFI.

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