Comme l’a annoncé la présidence française du Conseil de l’UE ce lundi 7 mars, l’Union européenne s’apprête à “évaluer formellement les demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie” [Politico].
Le Figaro rappelle que “les trois pays ont déposé leur demande à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine” le 24 février. Réunis hier, les représentants des Etats membres à Bruxelles se sont ainsi accordés pour demander à la Commission européenne de “présenter un avis sur chacune de [ces] demandes”, rapporte France info. Une procédure écrite avait en effet été lancée pour “faire valider” par les Vingt-Sept “les projets de lettre destinés à solliciter l’avis de la Commission européenne”, ajoute le média.
Les représentants ont soutenu que “l’évolution rapide du contexte sécuritaire devait obliger l’UE à examiner rapidement les demandes d’adhésion” de ces trois pays qui craignent la menace russe, rapporte Politico. C’est donc dans le contexte de guerre qu’une “réponse très politique à l’agression russe” est attendue.
Le média souligne également que, même si ce n’est qu’une “étape technique”, cet examen “revêt une valeur symbolique importante” : l’Union européenne – “notamment la France et les Pays-Bas” - a longtemps été réticente à l’idée d’avancer rapidement sur la voie de l’élargissement. Pour Le Monde, c’est un dossier “complexe” qui “divise les Vingt-Sept”.
Un long processus
Si “plusieurs Etats membres ont soutenu la démarche des trois pays”, il reste que “la procédure est longue et l’adhésion exige l’unanimité”, fait savoir 20 Minutes. Même si “le président ukrainien exhorte les Européens à intégrer son pays ‘sans délai’ “, “il n’existe aucune procédure pour cela”, rappelle Sud Ouest. “L’intégration à l’UE est un processus au long cours pour rapprocher la législation du pays candidat du droit européen”, poursuit BFM TV.
A titre d’exemple, “la Commission européenne a […] mis deux années pour rendre son avis après la demande d’adhésion de la Roumanie”, illustre France info. Autre exemple : la Turquie, “qui a présenté sa demandé d’adhésion en 1987″, n’a été reconnue candidate qu’en 1999 “par les Européens” [Le Monde].
Une fois l’avis rendu par la Commission, le processus “nécessite des négociations complexes sur de nombreux sujets et des critères difficiles à respecter pour un pays en guerre”, ajoute Le Figaro. D’autant que l’Ukraine, “pays corrompu où le système judiciaire est hérité de l’ère soviétique […], ne répond pas aux critères qui lui permettront de rejoindre l’UE”, estime un haut fonctionnaire européen cité par Le Monde. Par ailleurs, Ukraine, Géorgie et Moldavie ne sont pas les seules à toquer à la porte de l’UE : “les pays des Balkans occidentaux attendent leur tour depuis des années maintenant”, rappelle le quotidien.
Politico nous apprend que “les dirigeants de l’UE devraient discuter du sujet lors d’un sommet [à Versailles, les 10 et 11 mars]”. Selon plusieurs diplomates, la Commission pourrait leur proposer “une sorte d’accord de partenariat privilégié pour l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie”, ajoute le média.
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