Toute L'Europe – Comprendre l'Europe
  • Revue de presse

L’Ukraine prête pour la contre-offensive selon Volodymyr Zelensky

Dans une interview au Wall Street Journal samedi 3 juin, le président ukrainien a déclaré que son pays était prêt pour une contre-offensive, annoncée depuis plusieurs mois. Mais cette opération pourrait être “dangereuse” sans une aide occidentale accrue, estime Volodymyr Zelensky.

L’armée ukrainienne a constitué au moins 12 nouvelles brigades, dont 9 entraînées par ses alliés occidentaux (image : Volodymyr Zelensky lors d’une rencontre avec le président estonien le 2 juin) - Crédits : Présidence ukrainienne CC BY-NC-ND 4.0

Nous sommes prêts pour la contre-offensive”, a affirmé Volodymyr Zelensky dans un entretien au Wall Street Journal samedi 3 juin. “Nous croyons fermement que nous allons réussir”, a-t-il ajouté, précisant qu’il ne savait pas “combien de temps cela prendra[it]”, relève Le Point.

Le président ukrainien a alerté sur le risque de lourdes pertes humaines, soulignant la supériorité aérienne russe [Ouest-France]. Il a aussi prévenu que l’offensive serait “dangereuse” sans une aide occidentale renforcée pour contrer les attaques aériennes de la Russie, explique Le Point. M. Zelensky s’est lancé dans une campagne diplomatique “visant à préserver le soutien de l’Occident et à obtenir davantage d’aide militaire et d’armes”, rappelle L’Indépendant. “Selon [Kiev], une telle contre-offensive changerait la dynamique de la guerre entamée il y a 15 mois à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie”, poursuit le quotidien.

Une contre-offensive attendue

Difficile désormais de parler de “contre-offensive de printemps” pour les forces ukrainiennes, estime Courrier international. Au 1er juin, “aucun mouvement de troupes du côté ukrainien [n’indiquait] le début d’une opération de grande ampleur”, a en effet constaté la BBC, citée par l’hebdomadaire.

Le 3 juin, l’un des proches conseillers de M. Zelensky, Igor Zhovkva, expliquait de son côté que l’Ukraine ne disposait pas de suffisamment d’armes pour “une contre-offensive réussie”. Des signaux contradictoires “sans aucun doute volontaires de la part d’autorités ukrainiennes qui savent avec maestria comment faire tomber le ‘brouillard de guerre’ sur le cours des choses”, analyse la revue Géo.

Cette contre-offensive peut avoir lieu demain ou dans un an, on n’en sait rien”, estime le général Vincent Desportes, ancien directeur de l’École de guerre, dans Sud Ouest. Il souligne toutefois qu’il y a “très probablement une manœuvre de façonnage de l’espace de bataille pour affaiblir l’arrière russe”. En effet, “ces dernières semaines, l’Ukraine a intensifié ses attaques à longue portée à l’aide de missiles et de drones dans le but de paralyser les lignes d’approvisionnement russes”, rapporte le Wall Street Journal, faisant un état des lieux de la situation dans son long entretien avec le président ukrainien.

Les partenaires occidentaux de Kiev reconnaissent que la contre-offensive “ne mettra pas fin à la guerre”, mais souhaitent qu’elle démontre à Vladimir Poutine la vanité de sa stratégie “consistant à attendre que le soutien à l’Ukraine s’érode”, a déclaré un responsable occidental [Wall Street Journal].

Soutien occidental

Une seule arme, le système de missiles sol-air américain Patriot, peut protéger le ciel ukrainien”, a déclaré M. Zelensky au Wall Street Journal, “demandant que davantage d’armes de ce type soient livrées à son pays” [Le Figaro]. “Des armes lourdes ont été livrées”, détaille La Croix : “chars de combat, canons automoteurs, blindés légers, sans compter, récemment, des missiles de croisière à longue portée Storm Shadow” fournis par le Royaume-Uni. Par ailleurs, “l’armée ukrainienne a constitué au moins 12 nouvelles brigades – soit environ 50 000 soldats –, dont 9 entraînées par les alliés”, poursuit le journal.

Mais “l’absence de protection contre les avions ennemis signifie que de nombreux soldats mourront au cours de la contre-offensive”, a déclaré le locataire du palais Mariinsky [The Kyiv Independent]. Dans le Wall Street Journal, il a exprimé sa “gratitude envers ses soutiens occidentaux pour les livraisons d’armes” mais aussi sa “frustration face à leur réticence à donner à l’Ukraine de plus grandes quantités d’armes puissantes”. Des propos qui reflètent le difficile équilibre qu’il doit trouver “entre les pressions exercées pour obtenir ce dont il a besoin pour conserver l’indépendance de l’Ukraine et son soutien politique interne, tout en évitant de pousser ses alliés trop loin et d’éroder leur soutien”, résume le quotidien économique américain.

La presse anglophone met l’accent sur l’inquiétude de Volodymyr Zelensky concernant son allié américain. Pour The Guardian, le fait qu’il s’adresse “au journal de droite pour tenter de persuader un public républicain […] de la nécessité de soutenir l’Ukraine” n’est pas anodin. Cela fait suite à la réaction de Donald Trump le mois dernier, qui “a refusé de dire s’il voulait que l’Ukraine gagne, optant pour une formulation équivoque”, explique le quotidien britannique. Dans son interview, M. Zelensky considère qu’un changement de président “pourrait avoir des conséquences négatives sur le soutien militaire des États-Unis, par ailleurs vital”.

Les autres sujets du jour

Allemagne

Migrations et asile

Otan

Pologne

Transports

Votre avis compte : avez-vous trouvé ce que vous cherchiez dans cet article ?

Pour approfondir

À la une sur Touteleurope.eu

Flèche

Participez au débat et laissez un commentaire

Commentaires sur L'Ukraine prête pour la contre-offensive selon Volodymyr Zelensky

Lire la charte de modération

Commenter l’article

Votre commentaire est vide

Votre nom est invalide

1 commentaire

  • Avatar privé
    Matthias Sauvergeat

    Zelenski ferait mieux de céder le Donbass à la Russie pour éviter une grosse boucherie.
    Lui il s’en fout ce n’est pas lui qui va mourir !!!