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L’UE adopte officiellement le sixième paquet de sanctions contre la Russie, avec une nouvelle concession pour la Hongrie

A la veille du 100e jour de conflit en Ukraine, les ambassadeurs de l’Union européenne ont scellé l’accord sur le nouveau paquet de sanctions visant Moscou. S’il contient toujours l’embargo partiel sur le pétrole, la liste noire des personnalités sanctionnées n’est plus griffée du nom du patriarche de l’Eglise orthodoxe, Kirill.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, à Bruxelles, lors du premier jour du Conseil européen extraordinaire, le 30 mai - Crédits : Conseil européen
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, à Bruxelles, lors du premier jour du Conseil européen extraordinaire, le 30 mai - Crédits : Conseil européen

Il était dans les tuyaux depuis plusieurs jours, le voici désormais officiel”, annonce L’Express. “Le sixième paquet de sanctions adopté par l’Union européenne contre la Russie a été approuvé ce jeudi 2 juin par les ambassadeurs des Vingt-Sept”, déroule le magazine. Il ne reste désormais plus qu’à le publier au Journal officiel après la signature formelle des Etats membres, ce qui est prévu ce vendredi.

La dernière mouture du texte reprend en grande partie les propositions de la Commission, elles-mêmes validées par les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles les 30 et 31 mai. A savoir, rappelle El Mundo, ce nouveau train de sanctions “imposera un embargo partiel sur les importations de pétrole à partir de 2023, ajoutera près de 70 nouveaux noms à la liste noire de l’UE et retirera du système international Swift la Sberbank, la principale institution financière du pays”.

Dans ce nouveau paquet de sanctions, “de nouvelles personnalités sont également ajoutées à la liste noire de l’Union européenne, tels que des militaires russes soupçonnés de crime de guerre à Boutcha, des membres de la famille du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov et l’ancienne gymnaste Alina Kabaeva, conjointe présumée de Vladimir Poutine”, complète L’Express.

Changement de dernière minute

Pourtant le texte a connu un dernier rebondissement mercredi, comme le raconte Le Monde. Alors que “les Vingt-Sept pensaient avoir trouvé un compromis sur le sixième paquet de sanctions contre Moscou. C’était sans compter avec […] le Premier ministre hongrois, qui […] a émis une nouvelle revendication et obtenu à l’arraché une dernière concession”.

Le Premier ministre Viktor Orbán a encore gagné, obligeant les ambassadeurs de l’UE, furieux, à retirer le patriarche Kirill de Moscou (le chef religieux symbiotique de Poutine, qui a béni sa guerre contre l’Ukraine) du sixième train de sanctions de l’UE”, écrit ainsi Politico. Avec cette nouvelle demande, “Orbán est le ‘gagnant’ de la semaine dernière”, souligne El Mundo.

Il a obtenu une exemption à l’embargo pétrolier, qui ne concernera que le pétrole brut exporté par voie maritime à partir de 2023, mais pas celui qui arrive par oléoduc. Il est parvenu à ses fins après avoir bloqué pendant des semaines une décision qui brisait l’unité et provoquait des frictions croissantes. Il l’a fait en jubilant, se vantant que le prix des hydrocarbures restera le même et que, si quelque chose devait arriver au pipeline, elle pourrait continuer à s’approvisionner par d’autres moyens”, détaille le journal espagnol. Les Echos précisent que le pétrole transporté par bateau représente “les deux tiers des achats européens de pétrole russe”.

La Hongrie de plus en plus isolée

Pourtant cette stratégie du Premier ministre hongrois pourrait ne pas s’avérer aussi payante que prévu. “C’est peu dire que, dans cette séquence, Budapest n’a pas respecté la grammaire des affaires communautaires”, analyse Le Monde. Et “cet épisode, qui fait suite à l’attitude d’Orbán qui a bloqué pendant un mois toute avancée sur l’embargo principal sur le pétrole, a laissé un arrière-goût amer à de nombreux pays”, fait remonter Politico dans un autre article. “La Hongrie a perdu les dernières sympathies de ses anciens amis d’Europe centrale et orientale avec ce coup de théâtre inutile”, signale d’ailleurs un diplomate européen au média en ligne.

Pour Politico, c’est un nouveau signe du fossé entre Budapest et le reste des membres de l’UE. Alors que “l’UE a démenti l’adage séculaire répété par les autocrates et les penseurs, selon lequel les démocraties européennes sont faibles et ne veulent pas souffrir pour leurs valeurs […] c’est le pays le moins démocratique de l’UE, la Hongrie, qui s’est opposé le plus fermement à ces sanctions”.

Mais même si “la Hongrie se met à l’écart”, poursuit le site d’information, “la question est de savoir [ce que les Etats membres] peuvent faire pour empêcher [Viktor Orbán] de répéter à l’avenir ce qu’un envoyé a appelé la tactique de ‘l’otage hongrois’ “. Car, se profile déjà à l’horizon un éventuel embargo sur le gaz, après ceux sur le charbon et le pétrole. Une perspective qui “paraît très difficile” à envisager selon Euronews, la Hongrie étant entièrement dépendante du gaz russe, tout comme plusieurs autres Etats membres.

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