Avec l’invasion de l’Ukraine, Vladimir Poutine a involontairement incité les Occidentaux à réaffirmer leur cohésion. A l’occasion du sommet de mardi à jeudi à Madrid, les responsables de l’Otan vont consacrer une partie de leurs échanges au soutien à long terme à Kiev.
Également à l’ordre du jour, la question de l’adhésion de la Finlande et la Suède fait l’objet de débats entre Alliés. La Turquie bloque pour l’instant l’intégration des deux pays à l’organisation militaire alors que Stockholm et Helsinki ont déposé leur candidature le 18 mai dernier. Les efforts se sont multipliés ces dernières heures pour tenter de convaincre Ankara de revenir sur sa décision.
Durant ces trois jours, l’Otan va définir sa feuille de route pour la prochaine décennie. L’équivalent de “la plus grande refonte de la défense collective et de la dissuasion depuis la Guerre froide”, selon les mots de Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation militaire. La volonté de porter jusqu’à 300 000 les effectifs de la Force de réaction (NRF), qui compte environ 40 000 hommes à l’heure actuelle, fait partie des projets les plus ambitieux de l’Alliance.
Le texte commun devrait aussi indiquer que les Alliés considèrent la Russie comme la menace “la plus importante et la plus directe” pour la sécurité de l’organisation. La question de la Chine pourrait être définie comme un “défi”, sans pour autant placer la menace au même niveau que celle posée par Moscou.
Dans son discours d’ouverture du sommet mardi après-midi, Jens Stoltenberg a également annoncé que l’Otan allait viser une réduction de 45 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, avec pour objectif la neutralité climatique d’ici 2050. “Cela ne sera pas facile, mais cela peut être fait”, a-t-il déclaré, pointant du doigt en particulier l’utilisation des énergies fossiles dans les équipements militaires.