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L’Allemagne sous pression pour livrer des chars à l’Ukraine

Une cinquantaine de pays se réunissent ce vendredi 20 janvier à Ramstein, en Allemagne, pour discuter d’une nouvelle aide militaire à Kiev. Plusieurs Etats occidentaux insistent pour que Berlin envoie des chars lourds à l’Ukraine.

Le char allemand Leopard II peut combattre à 5 000 mètres de distance, traverser des eaux jusqu'à quatre mètres de profondeur et être utilisé de nuit
Le char allemand Leopard II peut combattre à 5 000 mètres de distance, traverser des eaux jusqu’à quatre mètres de profondeur et être utilisé de nuit - Crédits : compte Twitter @Deutsches_Heer

Donner des chars ou pas, telle est la question”, commencent Les Echos. La question d’une livraison de nouveaux armements est au cœur de la réunion qui réunit aujourd’hui “50 nations engagées à aider” Kiev [Politico].

Volodymyr Zelensky l’a dit jeudi [19 janvier], l’Ukraine attend des décisions fortes à l’issue de cette rencontre, la 3e des alliés de Kiev sur la base américaine de Ramstein, dans l’ouest de l’Allemagne”, fait savoir RFI. “La pression est de plus en plus forte sur le chancelier allemand Olaf Scholz pour qu’il lève son veto à l’envoi de chars Leopard II à Kiev”, indique en particulier Politico.

Réticences allemandes…

Les Echos précisent que “les Leopard II sont relativement incontournables dans l’arsenal pouvant être confié à Kiev en raison de leur puissance mais aussi de leur nombre (près de 2 000 exemplaires recensés parmi les alliés)”. Le journal cite par ailleurs “leurs munitions compatibles Otan, à l’inverse de celles des chars britanniques”. “Considéré comme l’un des meilleurs au monde”, selon le Washington Post, “c’est une pièce maîtresse de l’équipement de plus d’une douzaine de forces armées européennes, ainsi que du Canada et de la Turquie”.

Le chancelier Scholz s’abrite derrière la nécessité de ‘jouer en équipe’, et laisse entendre qu’il ne livrera des Léopard II que si les Etats-Unis donnent leurs propres chars Abrams M1″ [Les Echos]. Une piste exclue outre-Atlantique : “le sous-secrétaire américain à la Défense, Colin Kahl, a en effet souligné mercredi [18 janvier] que le déploiement de chars Abrams serait un défi redoutable en termes de logistique, réparation et formation des équipages”. Sans compter que “la capture par Moscou d’un seul de ces chars riches en secrets technologiques serait une catastrophe” [Les Echos]. “Deux raisons aux réticences allemandes”, résume ainsi RFI : “la crainte que le conflit ne dégénère mais aussi la peur que les Russes ne parviennent à capturer l’un ou l’autre de ces engins hautement sophistiqués”.

Quel que soit le pays d’origine, le Leopard sur le champ de bataille sera identifié par les Russes comme un char allemand et fera donc de l’Allemagne le pays ennemi”, prévient Eric André Martin de l’Institut français des relations internationales dans Les Echos. “Ces Leopards ne traverseront pas la Russie. Nous nous défendons”, a tenu à rassurer jeudi soir Volodymyr Zelensky [Die Welt]. Interviewé sur la chaîne allemande ARD, le président ukrainien a pressé Berlin : “vous pouvez bien parler ainsi pendant encore six mois, mais chez nous, des gens meurent tous les jours” [Die Welt].

… et pression occidentale

La pression ne vient pas que de Kiev. “La Pologne et la Finlande disent [pour leur part] vouloir envoyer certains [de leurs propres Leopards] en Ukraine”, rapporte le Washington Post. “Le hic : selon les accords passés avec les acheteurs, le gouvernement allemand doit donner son accord pour tout transfert”, poursuit en effet le journal américain.

Le Washington Post rappelle que le Royaume-Uni “est devenu le premier pays à promettre à l’Ukraine des chars de combat principaux de fabrication occidentale [Challenger 2] la semaine dernière”. Et “jeudi, un groupe de 11 pays européens a annoncé en Estonie qu’ils allaient livrer un nouveau paquet d’armes à l’Ukraine, comprenant des chars, de l’artillerie lourde, des véhicules de combat blindés et des munitions” [Politico]. Avec ces nouvelles promesses, “la position de Berlin devient de fait de plus en plus inconfortable”, selon RFI.

Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a de son côté déclaré “qu’il s’attendait à ce que l’Ukraine […] reçoive ‘plus d’armes lourdes et plus d’armes modernes’ “, cite Die Zeit. “Avant la réunion [à Ramstein], les Etats-Unis avaient déjà promis de nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine” [Politico]. “Le nouveau paquet d’aide d’un montant de 2,5 milliards de dollars comprend 59 chars de type Bradley, 90 véhicules blindés de type Stryker, des systèmes de défense antiaérienne de type Avenger ainsi que des milliers de munitions”, poursuit le média.

Il est à prévoir que Kiev sera à court de munitions dans les mois à venir”, relève pour sa part Die Welt. “A quoi servent les chars Leopard polonais si les obus nécessaires ne sont pas livrés en grand nombre ? Qui fournit, outre les chars de combat, les chars de dépannage nécessaires ?”, s’interroge l’éditorialiste du média allemand, qui conclut en appelant à une “planification réfléchie de l’aide militaire du côté occidental”.

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