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L’Allemagne met ses propositions sur la table pour une réforme de l’Union européenne

A l’occasion d’une réunion avec les ministres européens des Affaires étrangères ce jeudi 2 novembre à Berlin, la cheffe de la diplomatie allemande a présenté ses mesures phares pour enclencher le chantier de la réforme de l’UE. Avec, en ligne de mire, les prochains élargissements.

Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, fait partie du Bündnis 90/Die Grünen (écologistes), un parti politique allemand historiquement europhile – Crédits : Conseil de l’UE 

Elargissement, majorité qualifiée, commissaires… : Berlin enclenche le chantier colossal de la réforme de l’Union européenne”, titre L’Opinion ce vendredi matin. Hier, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a réuni outre-Rhin “ses homologues des pays membres [de l’UE] et des pays candidats” à l’adhésion. Objectif : engager des discussions intergouvernementales sur “les propositions de réforme de l’Union européenne, remises par un groupe d’experts mandatés par Paris et Berlin” en septembre, poursuit le quotidien français.

Une réunion qui intervient un peu moins d’une semaine avant la publication le 8 novembre d’un rapport de la Commission européenne sur l’élargissement. Celui-ci évaluera “les progrès réalisés vers l’adhésion à l’UE par l’Ukraine et d’autres pays candidats, notamment la Moldavie, la Géorgie et les Etats des Balkans occidentaux” [Reuters]. Il sera suivi, les 14 et 15 décembre, d’un sommet du Conseil européen, “durant lequel les dirigeants […] devront se prononcer sur l’ouverture officielle des négociations d’adhésion” avec Kiev et Chișinău, précise Challenges.

Face à la Russie, intégrer l’Ukraine

Les avis sur l’élargissement sont partagés. Alors, que “le président du Conseil européen, Charles Michel, a présenté l’année 2030 comme l’horizon d’un nouvel élargissement” mais que la Commission a “pris ses distances par rapport à ce calendrier”, l’Allemagne a tenu à défendre sa position sur le sujet, analyse Euronews.

Pour Annalena Baerbock, la réponse est claire : “Nous voulons voir l’Ukraine devenir membre de notre Union”. Confiante, la cheffe de la diplomatie allemande a même déclaré être “convaincue que le Conseil européen de décembre enverra ce signal”, rapporte Reuters.

Selon elle, “l’Union européenne doit s’élargir. C’est la conséquence géopolitique de l’agression de la Russie contre l’Ukraine” [Challenges]. La ministre issue du parti écologiste allemand estime que la Russie continuera “d’essayer de diviser non seulement l’Ukraine, mais aussi la Moldavie, la Géorgie et les Balkans occidentaux”, cite Euronews. Or, “si ces pays peuvent être déstabilisés en permanence par la Russie, cela nous rend vulnérables. […] Nous ne pouvons plus nous permettre d’avoir des zones d’ombre en Europe”, a-t-elle ajouté.

Réformer pour mieux élargir

Toutefois, et comme le souligne Reuters, si elle venait à intégrer l’Union, “l’Ukraine deviendrait le cinquième Etat membre le plus peuplé de l’UE, ainsi que le plus pauvre”, provoquant d’importants bouleversements “aux dépens des membres actuels”.

Pour parer à ces conséquences, Annalena Baerbock a présenté des mesures aux autres ministres européens des Affaires étrangères. Elle propose notamment de “restreindre le nombre de députés européens ou les décisions à l’unanimité qui donnent de facto un droit de veto à chaque Etat”, pour éviter des blocages dans une UE agrandie [L’Opinion]. De même, elle souhaite limiter le nombre de commissaires européens, la Commission européenne étant actuellement composée de 27 membres, un par pays. Cela impliquerait “qu’un pays comme le [s]ien, l’Allemagne, soit prêt à renoncer temporairement à un poste de commissaire”, a-t-elle précisé [La Presse].

La ministre allemande veut également “sanctionner plus vite les pays qui violent les valeurs de l’Union européenne”, ajoute L’Opinion. Des valeurs inscrites “dans l’article 2 du Traité sur l’Union : respect de la dignité humaine, liberté, démocratie, égalité, état de droit, et respect des droits des minorités”, poursuit le quotidien. Les posant comme les “fondements solides de notre Union”, elle souhaite lier “de manière plus cohérente [et plus rapide] les décaissements des fonds européens au respect des normes constitutionnelles”, poursuit le média. En outre, selon Euronews, Annalena Baerbock propose “d’abandonner l’approche actuelle du ‘tout ou rien’ en faveur d’une intégration progressive”, comparable à ce que certains appellent “une Europe à plusieurs vitesses”.

L’Ukraine se dit “optimiste”

Présent à la réunion, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba s’est déclaré “optimiste” quant à une prochaine adhésion de l’Ukraine à l’UE : “nous avons fait beaucoup de réformes et nous avons adopté les lois nécessaires pour répondre aux recommandations”, a-t-il déclaré selon des propos rapportés par Le Figaro. Il estime par ailleurs “que l’adhésion de Kiev renforcerait l’UE” [Reuters].

Quant aux propositions formulées par l’Allemagne, il précise en revanche que “la réforme de l’UE ne doit pas prendre l’élargissement en otage” [Reuters]. Pour lui, “nous devons maintenant construire un processus d’élargissement et de réforme de manière à ce qu’il n’y ait pas de frustration due à une réforme prolongée de l’Union européenne” [Euronews].

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