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Joe Biden en Irlande du Nord : le président américain veut “maintenir la paix” établie 25 ans plus tôt

Pour l’anniversaire de l’accord de paix du Vendredi Saint, le président américain a débuté mardi 11 avril une visite de quatre jours en Irlande du Nord et en République d’Irlande. Un déplacement effectué dans un contexte tendu, alors que les divisions entre nationalistes et unionistes nord-irlandais s’accentuent depuis le Brexit.

Joe Biden en compagnie du Taoiseach d’Irlande Leo Varadkar, le vendredi 17 mars 2023, en visite à la Maison Blanche. - Crédits : Cameron Smith, Maison Blanche / Wikimedia Commons 

C’est une “visite historique” de quatre jours en Irlande du Nord et en République d’Irlande qui vient de commencer, note la BBC. Joe Biden est “arrivé mardi soir à Belfast, où il doit rencontrer [ce mercredi 12 avril] les dirigeants des principaux partis politiques d’Irlande du Nord” de manière informelle [20 Minutes]. Le président américain et le Premier ministre britannique Rishi Sunak ont pu échanger ce matin lors d’une réunion [Reuters]. M. Biden doit ensuite “rencontrer [jeudi 13 avril] le Premier ministre irlandais Leo Varadkar et le président Michael D. Higgins”, rapporte Le Figaro. Il restera “jusqu’à vendredi, sur les terres de ses ancêtres, en République d’Irlande” [Le Monde].  

Le calendrier de la visite est loin d’être anodin. Celle-ci intervient “à l’occasion de l’anniversaire de l’accord du Vendredi Saint” [Les Echos]. Un texte signé le 10 avril 1998 qui a “mis fin à des décennies d’affrontements meurtriers entre unionistes, surtout protestants, et républicains en majorité catholiques, avec l’implication de l’armée britannique” [Le Point]. Négocié avec une “active participation américaine” [Le Point], le texte n’a cependant pas fait disparaître les divisions entre “les républicains favorables à une réunification avec l’Irlande et les unionistes attachés au maintien au sein du Royaume-Uni” [Le Figaro].

Les négociations sur le statut de l’Irlande du Nord à la suite du Brexit ont par ailleurs ravivé les anciennes plaies. Le parti unioniste DUP, deuxième force politique nord-irlandaise derrière le Sinn Féin nationaliste, “exige des modifications des dispositions post-Brexit qui visent à éviter toute frontière physique avec la République d’Irlande, et refuse en attendant de participer au gouvernement local” [Le Monde]. Même si “le gouvernement britannique est récemment parvenu à un compromis avec les Européens, appelé officiellement ‘Cadre de Windsor’, […] le DUP reste inflexible” [20 Minutes].

Maintenir la paix

Dans ce contexte tendu, le président américain a “encore répété mardi avant d’embarquer dans Air Force One” que sa priorité était de “maintenir la paix”, si difficilement atteinte 25 ans plus tôt [La Libre]. Il a réitéré sa position en saluant les “progrès considérables réalisés depuis la signature de l’accord en 1998″ [BBC]. Le chef d’Etat devrait souligner aujourd’hui “la volonté des États-Unis de contribuer à préserver ce qu’il considère comme la paix et la prospérité acquises depuis l’accord du Vendredi Saint” [BBC].

L’anniversaire du texte “a été observé sans liesse particulière lundi et a même été marqué par des incidents visant la police dans la ville frontalière de Londonderry”, note Le Monde. L’épisode de violence “est venu rappeler s’il était besoin que toutes les plaies ne sont pas refermées”, remarque pour sa part Le Point. En conséquence, l’Irlande du Nord a aussi “relevé le niveau de menace terroriste”, faisant suite aux recommandations du MI5, le service de renseignement chargé de la sécurité intérieure au Royaume-Uni [Le Figaro].

Relancer le dialogue 

La presse française et anglophone voit dans ce voyage plus qu’une simple visite d’Etat. La BBC rappelle que “le Parti unioniste démocratique (DUP) - l’un des plus grands partis à Stormont [le bâtiment qui abrite le parlement local nord-irlandais NDLR] - s’est retiré dans le cadre d’une protestation contre les règles commerciales post-Brexit pour l’Irlande du Nord”. Les dernières élections législatives en Irlande du Nord en mai 2022 avaient été “remportées pour la première fois par le Sinn Féin (parti républicain favorable à une réunification avec l’Irlande)”, rappelle La Croix. Le refus du DUP, arrivé deuxième, de participer aux institutions autonomes et partagées de la province britannique aboutit depuis plus d’un an à une “paralysie institutionnelle” [Le Point].

Face à ce “climat de tension” [La Croix], Joe Biden tente “d’encourager le dialogue” relancé également par l’Union européenne et l’accord de Windsor [La Libre]. “Le dossier a été surveillé de près à Washington ces dernières années, et Joe Biden n’a jamais caché qu’il s’opposerait à ce que Londres revienne sur ses engagements internationaux pour satisfaire les unionistes”, fait savoir Le Monde.

En Irlande du Nord, le président américain “devrait promettre un nouveau soutien économique à l’Irlande du Nord aujourd’hui, à l’occasion d’un discours prononcé à l’université d’Ulster”, indique le Belfast Telegraph. Une manière notamment de faire pression sur le parti DUP, selon le journal nord-irlandais d’orientation unioniste. Celui-ci précise que “le président insistera sur la nécessité de rétablir le partage du pouvoir si l’Irlande du Nord veut profiter pleinement des possibilités financières offertes”. Rishi Sunak devrait de son côté proposer “d’accueillir une conférence économique internationale sur l’Irlande du Nord à l’automne”, ajoute le journal.

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