
Alors que cette semaine doit marquer le premier anniversaire de “l’invasion brutale et illégale de l’Ukraine par la Russie” [Politico], “les membres de l’Union européenne étudient les moyens de procéder à des achats communs de munitions pour l’Ukraine”, rapporte Le Figaro. Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis en Conseil aujourd’hui, doivent notamment en débattre.
Lancé par l’Estonie le 9 février lors d’un Conseil européen, le projet vise à accélérer la production de munitions à destination de Kiev. Dans sa proposition chiffrée, l’Estonie prévoit “une dotation de 4 milliards d’euros” via la Facilité européenne pour la paix (FEP), un fonds déjà “utilisé pour les achats et la fourniture d’armements à l’Ukraine”, précise Le Figaro.
“Nous avons su le faire pour les vaccins pendant la pandémie de Covid-19 […]. Cela a fonctionné, donc pourquoi ne pas le faire pour les armes ?”, avait alors déclaré la Première ministre estonienne Kaja Kallas, citée par Le Monde. Concrètement, il s’agirait dans un premier temps de s’associer pour fournir à l’Ukraine des obus de 155 millimètres. Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg avait prévenu la semaine dernière que l’Ukraine consommait plus de munitions que les capacités de production actuelle des pays membres de l’organisation [France info].
Réponse européenne
Si “aucune décision n’est attendue lundi” lors du Conseil [Midi Libre], des annonces sont “probables dans les prochains jours”. La Commission devrait bientôt présenter sa propre proposition en la matière. Selon BFM TV, sa présidente Ursula von der Leyen “s’est dite convaincue que l’urgence de la situation convaincrait les membres de l’UE de mettre de côté leur préférence pour l’achat d’armes au niveau national”.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a quant à lui “exprimé son soutien” à la proposition estonienne [RFI], “tout en prévenant que cela ne résoudrait pas le besoin urgent de soutien de Kiev” [Reuters]. La pénurie de munitions que connait actuellement l’Ukraine “doit être résolue rapidement”, a-t-il ajouté, précisant que la solution ne viendrait pas “des achats communs […] parce que tout achat qui arrive sur le marché viendra en fin d’une longue liste de commandes déjà passées par les Etats membres” [Reuters].
“Economie de guerre”
Au soutien de sa proposition, Kaja Kallas indique que la Russie “est passée en économie de guerre, avec des usines qui tournent vingt-quatre heures sur vingt-quatre” [Le Monde]. A l’inverse, “en Europe, nous n’avons pas encore accéléré la cadence”, poursuit-elle. La Première ministre estonienne a aussi insisté sur le fait que Moscou “tire chaque jour l’équivalent de la production mensuelle de munitions de l’Europe, d’où la nécessité d’accélérer les choses” [El Mundo].
A l’automne 2022, l’exécutif européen a déjà présenté un programme doté de 500 millions d’euros pour lancer des achats conjoints de matériels d’urgence. Mais ce texte est “en souffrance au Parlement européen”, expliquait Le Monde la semaine dernière. “Ce dernier n’a toujours pas arrêté sa position sur ce nouvel outil, qui ne sera prêt au plus tôt qu’à l’été, si ce n’est en septembre”, expliquait le journal.
Car la question la “plus problématique” reste celle du financement [Le Monde]. Les Etats membres pourraient directement financer ces achats, en s’approchant d’autres alliés comme le Royaume-Uni. Les ministres de la défense de l’Otan doivent également se réunir mardi 21 février pour discuter de cette initiative.
Les autres sujets du jour
Bulgarie
- Adoption de l’euro : la Bulgarie vise désormais 2025 [La Tribune]
DiscoverEU
Economie
- Guerre en Ukraine : pas d’effondrement, mais un tournant économique pour l’Europe après un an de conflit [Le Monde]
- L’économie russe tient encore le choc face aux sanctions [Les Echos]
- L’Autriche et la Finlande disent “non” à toute nouvelle dette commune [Euractiv]
Guerre en Ukraine
- Joe Biden en visite surprise à Kiev un an après le début de l’invasion russe en Ukraine [Libération]
Relations extérieures
- Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi en visite en Hongrie [RFI]
- En Tunisie, le président ordonne l’expulsion de la responsable syndicale de l’Union européenne la plus haut placée [Le Monde]