L’avancée la plus “concrète” du Conseil affaires étrangères d’hier concerne “l’aspect militaire”, note Politico ce matin. Alors que l’offensive russe est désormais concentrée sur l’est du pays, dans le Donbass, les Vingt-Sept ont “trouvé un accord de principe sur un soutien supplémentaire de 500 millions d’euros à l’Ukraine à travers la Facilité européenne pour la paix”, rapporte L’Opinion. Cette rallonge porte “à 1,5 milliard d’euros le financement d’équipements militaires et de premiers secours depuis le début de la crise”, ajoute le quotidien.
“Mais le total du soutien militaire européen est bien plus élevé”, a précisé le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères, Josep Borrell [Les Echos]. Plusieurs Etats fournissent ainsi des armes “à titre individuel”, poursuit le journal économique, quand d’autres y réfléchissent. En Allemagne, la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock s’est dite favorable, à l’issue du Conseil, “à des livraisons d’armes lourdes à l’Ukraine” par son pays, rapporte Le Monde. Une annonce qui divise à Berlin : “le chancelier Olaf Scholz, lui, refuse toujours de donner son feu vert”, fait savoir le quotidien.
Divisions sur l’énergie
En mettant fin aux importations de charbon russe la semaine dernière, les ministres européens des Affaires étrangères avaient également annoncé qu’ils se pencheraient sur la question du gaz et du pétrole ce lundi à Luxembourg.
L’option d’un embargo de ces énergies en provenance de Moscou reste toutefois un point d’achoppement majeur. A l’issue du Conseil hier, les Européens “n’ont pas franchi d’étape concrète” sur le sujet, indique Mathieu Solal dans L’Opinion. Si “en privé les responsables admettent que s’attaquer au pétrole russe n’est qu’une question de temps […], le sentiment d’urgence qui a accompagné les discussions de la semaine dernière s’est estompé”, écrit Politico.
Ainsi, “un certain nombre de pays, dont l’Allemagne, ont demandé à la Commission européenne de présenter une évaluation de l’impact d’une interdiction du pétrole sur l’économie européenne”, poursuit le média. Une telle mesure affecterait en priorité les pays dont la dépendance à l’énergie russe est la plus élevée.
C’est le cas de l’Italie, qui “importe 95 % de son gaz, dont la plus grande partie de Russie”, signalent Les Echos. Le pays a toutefois signé hier avec l’Algérie un contrat de livraison “de 9 milliards de m3 supplémentaires par an”, explique le journal économique.
L’Union européenne se tourne aussi vers les Etats-Unis. Interrogé par Les Echos, le secrétaire d’Etat américain à l’Energie Jose Fernandez indique que les livraisons de GNL (gaz naturel liquéfié) vers le Vieux Continent “ont doublé” depuis fin 2021.
Russie et Mali
Prenant “certains de ses homologues européens par surprise” [Politico], le chancelier autrichien Karl Nehammer effectuait quant à lui une visite à Moscou hier, relate Le Monde. Premier “dirigeant européen à rencontrer Vladimir Poutine depuis le début de son ‘opération spéciale’ ”, M. Nehammer s’est toutefois dit “pessimiste” après sa rencontre avec le président russe.
Outre l’Ukraine, le Conseil affaires étrangères a pris hier la décision “d’arrêter” les missions européennes de formation et d’entraînement de l’armée et de la garde nationale au Mali, relate France 24. Les forces européennes vont toutefois “rester au Sahel et se déployer dans les pays voisins”, a souligné Josep Borrell cité par 20 Minutes. “Le principal problème posé à l’UE est la présence de mercenaires du groupe russe Wagner, venus au Mali à l’appel de la junte, et la collaboration d’unités de l’armée malienne formées par l’UE à leurs activités”, ajoute le quotidien.
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