Et de onze. Lundi 8 mai, la Commission européenne a fait savoir qu’elle avait proposé un onzième train de sanctions contre la Russie aux Vingt-Sept. Et celui-ci “pourrait contenir une innovation majeure”, indiquent Les Echos : “des interdictions d’exportation vers certaines entreprises de pays tiers soupçonnées de réexporter des biens critiques (comme des semi-conducteurs) vers la Russie et donc de soutenir l’effort de guerre de Moscou”.
Les Etats membres “doivent tous être d’accord pour que les nouvelles sanctions soient appliquées” [Reuters]. Ils discuteront mercredi 10 mai de la proposition mais “plusieurs réunions seront nécessaires pour parvenir à son adoption, car la proposition est très technique”, souligne Le Figaro. “Le nouveau train de sanctions pourrait être soumis aux dirigeants de l’UE lors de leur sommet le 30 juin”, poursuit le quotidien.
Des entreprises de plusieurs pays visées
Selon le porte-parole de la Commission européenne Eric Mamer, l’objectif de ces nouvelles mesures restrictives est “d’éviter que des biens interdits d’exportation vers la Russie ne trouvent un chemin pour approvisionner le complexe militaire russe” [La Tribune]. En clair, “éviter le contournement des sanctions européennes” [RFI]. La Commission “est [en effet] de plus en plus préoccupée par l’augmentation sensible du nombre de produits fabriqués dans l’UE et destinés aux pays du Caucase sud et d’Asie centrale, qui sont soupçonnés d’être réacheminés vers la Russie”, précise Euronews.
Dans le collimateur de la Commission, huit entreprises chinoises et de Hong Kong mais aussi “une société iranienne, deux compagnies des Emirats Arabes Unis, deux firmes basées en Ouzbékistan, une en Arménie et une en Syrie” [Le Figaro].
Certaines sont “impliquées dans la fabrication et la fourniture de drones à la Russie” [Les Echos], tandis que d’autres fournissent “du matériel électronique avec des applications de défense qui incluent des systèmes de guidage de missiles” [Le Parisien]. Mais la liste des produits ciblés est bien plus vaste et vise un large éventail de biens susceptibles de renforcer le complexe militaire russe. A l’instar “des réfrigérateurs, des imprimantes et d’autres produits contenant des métaux d’intérêt”, détaille La Tribune.
Mécontentement chinois
Face à la proposition de la Commission européenne, la Chine n’a pas caché son mécontentement. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, “a déclaré [lundi 8 mai] que la Chine exhortait l’UE à ne pas s’engager dans la ‘mauvaise voie’ et qu’elle était prête à prendre des mesures pour sauvegarder ses droits et ses intérêts” [Reuters].
Pékin “redoute ces sanctions européennes qui viendraient s’ajouter à celles déjà très lourdes de Washington visant certaines de ses entreprises”, décrypte Europe 1. Wang Wenbin a ainsi menacé l’Union de “ ‘mesures fermes’, pour ne pas dire de représailles” [Les Echos].
Pour le porte-parole de la diplomatie chinoise, le paquet de sanctions “porterait gravement atteinte à la coopération [de l’UE] avec la Chine, et aggraverait la confrontation, ce qui est très dangereux” [Europe 1]. Il a en outre condamné les “actes qui utilisent la coopération sino-russe comme prétexte pour imposer des sanctions illégales” [Le Parisien].
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